Les spectres de Marrakech

Posté par traverse le 29 juin 2006

Les spectres....  

Quelque fois, ce n’est pas la nuit, ni le vertige de se voir englouti dans la poussière des lieux communs, mais le remords d’une faute à peine effleurée, toujours présente, celle qui claque des dents au milieu des réjouissances, qui tire la vie en-dehors de la vie au nom de la vie même, vers un lieu que l’on touche rarement, et du bout des doigts,  le rêve que l’on se faisait d’elle.
     A ce moment, les spectres se retournent dans leur tombe fraîche, nous en entendons les froissements lointains et soudain nous prenons le premier train et c’est parti. Nous accélérons le mouvement de la décomposition, nous soufflons sur les braises et rien, absolument rien ni personne ne nous en empêchera, nous avons alors décidé qu’un geste, qu’une parole, une ombre suffiront à dire à ceux qui regardent que décidément nous avons touché le bord, que d’un pied déjà nous avançons et que le reste suivra, par habitude….
   L’avion qui devait partir de Bruxelles pour Marrakech où j’allais épouser la femme qui me donnait encore jusqu’à cet instant même des occasions de ne pas désespérer du monde entier et d’abord de moi-même, cet avions donc n’existait pas. Le panneau d’affichage de notre aéroport national était formel : Casablanca ni Marrakech n’étaient annoncés et j’étais là, mes livres serrés dans mon sac, les papiers aussi, des liasses, attestant tous de ma bonne santé, bonne foi et bonnes conduites et mœurs, dans le portefeuille que je m’étais fait coudre à propos et que je portais, comme un enfant, sur la poitrine. Je cherche le comptoir de la Compagne, tout est fermé, personne. Je tourne en rond, je m’énerve puis je choisis de jouer à la marocaine la négociation, qui risque d’être longue.
     Un employé fort aimable croise mon chemin, je lui dis que puisque je suis dans les ennuis, il se fera un plaisir de m’en tirer illico, il m’écoute et enchaîne que ce sera un honneur. Un prince maure dans un aéroport…
     Après quelques minutes, il se renseigne et m’annonce que je pourrai prendre l’avion vers Agadir puis je devrai me débrouiller.
     Le projet était simple : toucher le sol africain et avancer, coûte que coûte, qu’importe le bourricot, vers Marrakech, la ville aux mystères pollués. « Mais si vous téléphoniez ou envoyiez un fax ou un télex, peut-être pourrions-nous éviter pas mal de désagréments… Je pourrais prendre un autre avion, ou une voiture ou… « .
     L’homme m’arrêta et annonça que je bénéficierais aux frais de la Compagnie d’un taxi qui me conduirait jusqu’à ma bien-aimée.
     Le vol se passe, trois heures plus tard que prévu : le brouillard en est la conséquence et de Casa à Agadir, cette sacrée brume en a arrêté plus d’un. Patience,  décollage, atterrissage, taxi : c’est le début du Ramadam. Le chauffeur entame sa première  nuit et il doit  manger avant la journée de jeune qui l’attend.
     Un autre passager a vu son vol changer en escale d’aventure : un jeune psychiatre avec qui je pourrai traverser le Nord du Maroc en parlant, abruti de fatigue, de notre amour des «femmes étrangères » et de la faculté qu’elles nous offrent de jouer nos vies en-dehors de toute prévision.
Nous savons que nous roulons vers un désastre annoncé, mais lequel ?

4 Réponses à “Les spectres de Marrakech”

  1. de la croix dit :

    bonjour,

    je cherche le contact de Daniel Simon,

    Yves de la Croix
    directeur institut français Oujda
    Maroc

  2. noureddine dit :

    un petite bonjoure du maroc moi ci noureddine je suis marocan je chirche di ami et merci pour ca

  3. sandrine dit :

    merci mes amis c’est beau votre blog, bonne continuation :)

  4. Ola dit :

    j’adore ce blog chat sexy

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