Que voulez-vous c’est le Liban
Posté par traverse le 21 août 2006
Que voulez-vous c’est le Liban qui est mis sur le flanc, il est pas noir il est pas blanc, c’est le Liban, c’est le Liban, Liban, Liban, c’est le lit blanc des crimes et châtiments mais ce lit blanc pas assez blanc devient si rouge et sale que je me dis que jamais plus je n’dormirai, ça non, non, non, dans de beaux draps
C’est le Liban qui a mis trop de temps à comprendre qu’il est trop tard pour s’étonner des balles, des pleurs, des cris et des massacres, le lit tout blanc se retrouve noir quand la nuit tombe sur le Liban,
Et rien ici, pas vous, pas moi, rien ici bas, ni là, là bien trop haut pour ceux qui croient, rien, rien rien de rien, ne me fera dire que ce turban, cette croix rouge, ce MSF ou cette église ne savaient pas que le lit blanc du beau Liban allait d’un coup, d’un seul coup de tonnerre connaître la guerre, une fois encore, une fois de trop, une foi à quoi ça sert, à quoi ça sert la foi pour en être là, dans le lit blanc tout moche et tout cassé du Liban blanc couvert de sang, de larmes et de paroles, en grec, en hébreu, en français, en allemand, en arabe, en espagnol, en anglais ou en serbe ou en n’importe quoi, en persan, en flamand, en portugais ou en chinois peut-être, en toutes ces langues du Liban si étonnant, si libre, si élégant qui en est là comme deux ronds de flan, et bien ce que je pense, les autres et moi, moi et les autres, c’est qu’on devra se lever tôt bientôt pour nous faire croire que tout est blanc dans cette histoire d’injures, de menaces et de batailles, les uns tout noirs, les autres blancs et nous tout gris d’avoir si peur d’en être aussi, d’un coup, soudain, pour un oui pour un non, pour un baptême mal placé, pour un mariage trop arrangé, des funérailles prématurées, d’en être tout raplaplats, tout dérouillés d’angoisse et de se dire que dans ce présent, cet été si étrange, si beau et si dangereux un nouveau clan va apparaître, celui des excuses, des navrés, des mais, des savais pas vraiment, des je m’en fous pourvu qui paient, des pardons le ferai plus, des choses pas belles et très habituelles vont être dites et dites redites encore jusqu’à la nuit sur le Liban, Liban pan pan, Liban maman, Liban perdant.
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