Posté par traverse le 17 octobre 2006
C’est de parler d’amour que les hommes aux terrasses de l’automne finissent par se lasser, ils savent que ça n’a pas marché comme tout ce qui les entoure mais ils dient cela en relevant leur veste et en baissant la voix tant il semble qu’ils se fatiguent déjà des illusions précaires de ces conversations, encore un verre pour moi, ils se lèvent lentement et les arbres de l’allée soupirent en attendant leurs pas mal accordés à cette envie douce de pleurer qu’ils emportent chez eux.
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Posté par traverse le 16 octobre 2006
Des petites gens cette nuit m’ont parlé de misère, simplement à table en riant entre deux bières qu’ils boivent à la bouteille sans se demander si les nuages et le vent et la pluie leur appartiennent un peu, deux bières et la soirée est bonne pour dire et contredire ce qu’ils disaient hier, deux bières et c’est du temps qu’ils émiettent entre leurs doigts, ils regardent la table, la nappe en papier blanc, le cendrier et leur portable qui sonne pour rappeler que les nuages, le vent et la pluie au-dehors passent sans se soucier de la poussière qu’ils ont si souvent sous les ongles.
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Posté par traverse le 10 octobre 2006
De sa main posée sur sa bouche c’est de l’enfance qu’elle empêche de sortir et qui fuit entre ses doigts pendant qu’elle s’encourt dans l’ombre, je passe en roulant lentement dans son sillage et des cris, des ballons, des pères sévères et des dimanches trahis se bousculent sur le siège arrière, je ralentis dans le silence qui éteint la jeune femme déjà loin quand le feu passe au rouge.
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Posté par traverse le 1 octobre 2006
La pluie tombe en ce moment et chasse les chaleurs dans les bas-fonds, la nuit n’a rien perdu de sa capacité à faire tourner la sauce des dernières heures du jour, des voitures passent en faisant frire la rue et s’en vont dans des trous de silence et de songes rétiniens, soudain plus rien n’a lieu et c’est un court moment un temps qui se refait, qui se remet en boule et suspend le vertige où tout nous est compté..
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