Rien du tout
Posté par traverse le 11 décembre 2006
Comment, tu y crois encore ? Tu les vois pourtant s’agiter, se contenter de presque rien, rêver de presque tout, s’empoigner, se tordre et se cracher dessus ? Et là, un enfant assis dans la poussière. Il joue de presque rien, il rêve de presque tout… Il y a du tumulte, des forces qui se liguent contre le poids des choses, des rires, des ruades, des tristesses, des ressacs, des secousses, du temps, encore, et soudain, au-dessus de nos têtes passent les oiseaux…
Des rizières, des champs de blé, de maïs , des greniers, des étables, des caves où roulent les patates , des rivières de manioc et de palme, tout ça et plus encore, tu l’as mangé et bu, tu t’es délecté des choses qui demeurent et de celles qui passent, rien ne suffit à te remplir du monde
Rien mais de l’autre côté quelque chose qui efface peut-être le rien de l’autre côté.
Sur le sentier, des empreintes, ce qui reste de la pluie quand l’homme est passé.
Là-bas souffle jusqu’ici et là-bas vient dans le vent d’ici.
Rien ne tombe sous le sens, rien dessus non plus Les mots nous tiennent à l’abri des vents rhétoriques.
Tout continue, le brigandage de la raison, le sperme affalé dans la pourpre des ventres, le museau des lumières jusqu’au seuil où je bascule.
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