…et puis non…
Posté par traverse le 18 janvier 2007
…et puis non…ce n’est pas un coup de tonnerre un coup de sang, c’est du trop plein, de la vague qui vient dessus la vague, c’est cela qui ouvre et opère dans tout le corps, cela qui noue et dénoue à la fois mais qui arrache ce qui traînait et qui n’a plus de force, ça vrille, fore et écrase, ça revient quand on croit que c’est parti et voilà que ça revient encore et encore et j’ai cru longtemps, pensé et cru à la fois qu’il fallait faire mourir en soi la vertu des mesures, la vertu…c’est fait, c’est dit, c’est déjà le dénouement en vous et ce n’est plus grâce à vos yeux, cette chose immonde qui ne vous a pas annoncé sa venue, cette chose qui est venue un jour en moi, ce tout petit peu en trop, cette marge qui avait glissé un peu trop loin, cette démesure qui vous a prise au dépourvu et contre laquelle vous ne pouviez plus rien, plus rien puisque vous étiez, je le rappelle, je prends mon temps en disant cela, à le rappeler, que vous étiez prêts à l’ordre et au désordre, au grand combat de cet envahissement contre la peste et vous étiez, j’étais, prêts à ouvrir la porte à la peste, je l’ai ouverte, je vous rappelle l’éblouissement et tout ce qui s’en suit, je vous rappelle l’anéantissement, le subtil nouveau mélange en vous du monde et de ce que vous pensiez, croyiez même un peu être, etc…et bien j’étais prête au débordement mais trop c’est trop, ce trop est déjà mâtiné de colère, j’en connais qui n’en peuvent plus et ne savent comment la dire cette fichue colère, alors ils meurent d’étouffement, ils se liquéfient peu à peu, il se défont et ils meurent en étouffant alors que leur colère aurait été cette étincelle qui aurait mis le feu aux poudres et aurait transmué tout cela en une autre forme et matière et avenir, eh oui, rien n’aurait plus été comme avant mais eux , ils n’ont pas pu, alors sont morts lentement, les poumons offusqués mais emplis de leurs décrétions et sont morts littéralement morts car n’en pouvaient plus, bref, je dois plus parler de ceux-là, ils sont pas de belles images, pas de belles figures, pas de bonnes résolutions, ils disparaissent sans grogner et c’est triste quand même le silence à ce moment-là alors que la colère, le coup de sang aurait suffi à les réanimer et d’un coup, d’un seul, c’est terminé, fini, clôturé, débordé… et moi en ce moment très précisément je me dis que peut-être la douceur, la langueur même auraient pu venir à bout de cette démolition mais non …non il faut planter soi-même un bâton en terre, le planter bien profond pour que l’arbre suivant vous appartienne un peu, sinon il ne faut plus se plaindre, dire que le monde voyait ses arbres se décimer, partir par le haut ou les racines, peu importe, faudra pas se plaindre et dire que tout était ainsi, raccordé au diable et à ses anges, que tout était marqué du mal et que ce qui tentait de palpiter en-dessous des nuages était innocent, naïf et innocent, livré à la merci des poumons qui se vident et des amours qui meurent, non, ce n’est pas vrai cela, il y a beaucoup d’enfants morts dans les histoires des hommes et la plupart sont enterrés au cœur fragile des hommes et ils ne savent que faire de cette chose là au fond d’eux et qui les rappelle sans cesse à eux-mêmes, qui les ranime quand ils se laissent enfin couler, qui les étreint quand ils sentent encore un peu d’amour les traverser, cette chose étrange qu’ils tentent d’oublier de toutes leurs forces et c’est quand elle est en moi, presque inavouée, transparente, qu’elle est la plus définitive mais que faire alors de cette animosité qui me saisit devant tous, il est là le monde et vous l’avez aussi au fond, tout au fond de vous et il ne s’occupe pas de vous alors que vous n’avez jamais aussi bien joué, jamais aussi bien bercé la poupée, jamais si vite compris que cela ne vous appartenait plus mais que c’était joué, définitivement joué mais, de l’intérieur de cette histoire d’organes et d’os, entrelacs de souffle et de choses, je suis obligée de la reconnaître, moi qui ne suis pas encore arrivée à la simple reconnaissance des éléments qui font de moi un cristal et un nuage et alors l’évidence, la joie, la joie la plus élémentaire…je suis là en petite fille et je me mets à jouer…
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