Posté par traverse le 13 février 2007

Poèmes
A paraître aux éditions Le Taillis Pré en mars 2007
68 pages, 10 euros (Expire, Inspire, Les gorges nouées, Lisbonne dernière étape)
D’un pas léger, nous allons vers ce qui nous semble périlleux et utile, d’un pas léger nous allons vers cet endroit des limites que certains nomment l’évidence et la nécessité, d’un pas léger, nous allons vers un temps dilaté dans lequel nous disparaissons. Quatre étapes dans ce périple. Les deux premières (Expire, Inspire) appartiennent à Brancusi, le Sculpteur roumain qui accomplit en 1904 une longue marche de
la Transylvanie à Paris où il offrira la sculpture moderne à notre ébahissement. C’est de cette marche revisitée que le poème s’inspire pour en scander le rythme et l’étonnement. L’Atlantique, au bout du chemin de l’Ouest apparaît avec les Gorges nouées, troisième étape avant la grande dissolution. Et enfin, Lisbonne, aujourd’hui, à la couture atlantique, où l’Occident tremble dans son poing liquide. Ces poèmes sont de l’ordre d’une commémoration, celle du voyage, de la durée et de notre joie d’être au monde.
Daniel Simon emploie la majeure partie de son temps à diverses tâches d’éducation et de formation dans les domaines de l’écriture et de la parole. Metteur en scène, éditeur, il publie du théâtre, des nouvelles, des articles, des essais divers et achève un premier roman. Il anime l’association Traverse (www.traverse.be) qui croise textes, images et vidéo. Il livre régulièrement de courts récits sur son blog littéraire (Je suis un lieu commun, http://traverse.unblog.fr). Vit et travaille entre Bruxelles et Lisbonne.
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Sous le signe du pélerin
par Jack Keguenne
Le Carnet et les Instants n° 150
Avec D’un pas léger de Daniel Simon, nous pourrions nous mettre sur les traces d’un pèlerin, d’un cheminant qui sait son peu de poids – et sa charge de doutes –, d’un marcheur qui, en taillant sa route, n’ignore en rien qu’il va égarer son passé à mesure qu’il va découvrir son présent et ne s’illusionne sur aucune valeur, y compris la sienne propre : « Parler doucement comme pour rien, pour s’éloigner de ce dégoût de soi que le voyage allume. / Parler en somme pour s’effacer ». Mais il s’agit surtout de « parler doucement » pour continuer à être et parce que la parole va servir à manifester (pour ne pas dire justifier) cette existence que rien n’interrompt et qui se poursuit dans le « vivre par inadvertance et aller les yeux clairs dans des embuscades de vocabulaire ». Comme le vocabulaire, la marche, le voyage en train ou le seul jeu des pensées à part soi tendent des embuscades, des pièges qu’il faut contourner pour continuer ; c’est le moment, sans doute, où s’affirme cette parole effaçante, celle qui s’aperçoit qu’il est inutile de conserver un écho passé lorsqu’il s’agirait d’afficher un présent ou, mieux encore, de recomposer un projet. Puisque « la débâcle du temps s’embourbe dans une durée perdue », il faut aller « convaincu d’espace, de vide et de silence », « marcher d’un soleil à l’autre, réinventer chaque jour le sens de la marche ». Quelles que soient les ambitions de chacun, Daniel Simon les amène, « dans l’agonie permanente des formes », à hauteur de souffle, les dit dans un style qui bat au rythme du coeur, ou s’accorde à la mécanique des corps, sachant ceux « qui renoncent à leur part » et ceux « qui apprennent lentement le temps de la durée ». Aucun jugement ici, mais la possibilité d’entrer « sans le savoir […] dans le bonheur ». Daniel Simon témoigne magnifiquement de ce refus d’une défaite qui ne mènerait qu’à des regrets et de ce « frisson du bien commun » qui irrigue le « plus beau poème ».
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Le Taillis Pré Commande aux particuliers
Yves Namur au siège de l’édition ou en librairie.
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6200 Châtelineau ( pour l’étranger : par virement international)fax : 00 32 71 391415 BELGIQUE
Cet article a été publié le Mardi 13 février 2007 à 13:07 et est catégorisé sous carnets.
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