Internet, les Blogs, le style…
Posté par traverse le 23 novembre 2007
Hier, avant-hier, depuis tellement d’années, je suis confronté à la question de « comment écrire » pour être lu, comme j’espère l’être, comme je souhaiterais l’être…
Cette phrase semble banale, évidente et cependant, je ne m’y retrouve que peu.
J’écris comme je le peux, aux limites de ce que je sais faire, j’essaye d’entrevoir ce qui flotte en moi et que je voudrais livrer « au monde », non pas pour agrandir le monde de mon ego, mais pour faire de la place au monde justement, pour qu’il trouve en moi de la place libre, juqu’à la fin.
Et que de vielles expériences qui ont fait leur temps, qui ont eu leur usage, sortent de moi et regagnent l’infinité des mondes que les hommes expirent comme la baleine expulse ses jets d’eau, pour mieux plonger…
Mais hier, effectivement, j’étais, pendant deux heures en séance de travail avec une auteure qui écrit un récit de vie à propos des…Blogs. Ce récit, je voudrais le publier dans quelques mois dans la collection « Je » que j’anime. Nous abordions des questions diverses, certaines que nous traitions si différemment. Celle-ci, par exemple : il n’y a pas de véritable liberté d’écriture sur les Blogs, que des libertés surveillées (par des modérateurs, des contrôleurs de toutes sortes et surtout par la moralité publique qui règne sur un outil de communication publique et ouvert à tous.). Je lui disais, montrant les livres de ma bibliothèque à quel point cette liberté était tellement présente dans tous ces livres que j’avais choisi, délibérément, et acheté, à visage découvert, dans des lieux dédiés à la vente des livres. Ces livres étaient, pour certains de véritables horreurs. Scandaleux, infâmes, miteux , mal écrits, puants la provocation ou l’animalité, d’autres, des classiques, que je lis aussi avec autant de délectation et qui ne sont que très peu lus (« Les classiques sont les livres que l’on peut citer sans les avoir lus. » V. Hugo), des livres faits main, des ouvrages artisanaux, des livres de l’enfer des bibliothèques, des livres interdis hier et en poche aujourd’hui.
Mais sur le Net, peu de ces textes pourraient naître. Pour des raisons d’autocensure, de « respect » (le nouveau nom qu’on donne aujourd’hui…à la censure), de connivence avec mon époque ou mes lecteurs (de Blog)… Elle me disait à quel point elle sentait cette barrière intérieure et que la plus puissante était celle de ces « visiteurs » qui réclamaient du style de telle manière et pas de telle autre. Et que fais-tu, alors? », lui demandais-je.
« Parfois, je cède, je ruse, je résiste, ça dépend. Mais la pression est forte. »Et dans ce flux permanent que constitue le blog, la relation est aussi puissante que l’information. « Le message est le massage » disait Mac Luhan en soulignant l’intime consanguinité entre la façon de communiquer et la matière communiquée, jusqu’à ce que le massage (le mode) remplace le message. L’écriture attaque la question sur les deux fronts mais renforce d’une façon ou d’une autre la présence du massage : le style. Et quand le style remplace tout, c’est le maniérisme qui sévit. Le Net a ses maniérismes qui se déploient dans des langues approximatives au nom du droit à l’expression. Je m’exprime a remplacé « j’existe », « je suis », nous le savions. Mais, « s’exprimer » renvoie à soi , au sujet, tandis que « exprimer » renvoie à l’autre et suppose donc de tenir compte d’un code qui relie l’autre à l’auteur. Dans l’acte de lecture, disait Proust, il y a un pacte secret entre l’auteur et le lecteur…
Alors, ici, sur un médium lié au flux de l’Internet, à la vitesse de passage des lecteurs, aux « conseils » d’écriture de l’époque : du présent, des phrases courtes, des sujets, verbe, compléments. (et si possible, pas de compléments), peut-on dire autre chose, justement que le « je m’exprime ». Voilà, c’est fait, circulez, y a rien à voir, dirait l’un…
Et l’autre : « C’est ici que ça commence, au contraire… » Si nous en parlions, ici même ?
Belle suite à vous.
Comment cela il n’y a pas de liberté sur les blogs ???
de quelle liberté parlez-vous ???
On trouve absolument de tout sur les blogs… Combien donc en lisez-vous !?
on y lit des choses les plus intelligentes au plus absurdes. On y lit autant des récits « fleur bleue » et insipides, que de textes subversifs, inventifs et créatifs, que d’autres pornographiques, scatologiques, ainsi que les photos qui vont avec…,
On y lit des textes à l’orthographe déplorable tout autant que des écrits maniérés aussi dignes ou indignes que ceux vos auteurs dormant dans votre bibliothèque.
Et là, c’est gratuit, (ah ! L’horrible concurrence déloyale !!! Qui vous est sans doute insupportable !!!), ouvert au monde entier, et offrant la possibilité des dialogues les plus échevelés, les plus injurieux autant que les plus pertinants ou les plus conventionnels.
Que des blogueurs s’autocensurent ou s’estime dépendant de leur lectorat, il s’agit là uniquement de problématiques personnelles qui les regardent.
S’ils exercent leur liberté, un simple clic de souris suffit à faire connaître à la planète ce qu’ils souhaitent exprimer.
Ils n’ont plus besoin de passer par les fourches caudines des éditeurs et leur logique de profit capitaliste. Car elle est bien économique la réelle censure, à moins que ce ne soit la peur du tribunal et de ses sanctions.
C’est sûr, l’Internet, le monde des blogs, et les nouvelles formes de communication, vont porter un coup d’arrêt à l’édition traditionnelle. Tout comme les moines copistes n’ont pas dû apprécier l’arrivée de Gutenberg.
Prenez donc le temps d’aller lire la littérature internautique avant de proférer les quelques errements de pensée que vous venez d’écrire…
Et bien entendu vous ne censurerez pas mes propos, ce serait être incohérent avec vous-même.
Bonjour,
Bien entendu, le débat en ce domaine devient vite « heurté.
Je précise et maintiens: Les livres, aujourd’hui, grâce à Internet, sont plus que jamais un endroit de liberté intellectuelle en raison même du filtre et des différentes étapes que constitue l’édition. Internet, que j’utilise évidemment, me permet de me substituer à tous les relais de l’édition: je suis auteur, éditeur, distributeur et même critique de mon propre texte. Belle liberté. Mais quelle qualité de liberté?
Ensuite,le livre reste un outil toujours moins cher, disponible, sans liaison à des pouvoirs de télécoms, etc…
Ensuite, et c’est là, si on pouvait parler sans confondre la technologie avec la matière exprimée, cette technologie soutient …l’édition et les livres papier parce que l’utilisateur Web sait que la pérennité ne passe en ce moment encore que par l’édition traditionnelle. Le numérique est la meilleure façon de perdre la mémoire (effacement d’infos, hackers,…).
Ce que je voudrais lever, en ayant lu et visité des milliers de blogs et pages internet, bien que je doive être copiste et vous moderne,c’est que la dépendance aux télécoms (votre réflexion capitaliste) est telle qu’elle devient le deuxième budget des ménages chez nous. ET cette fameuse liberté économique, dites-moi qui en contrôle les flux? Qui en arrose de pubs les espaces? Qui a constitué les règles? Vous? Moi, non, en tout cas.
L’édition « traditionnelle » si vile à vos yeux est, entre autres dans les recherches et les études une obligation pour identifier les traces intellectuelles de l’oeuvre. Et également pour garantir la liberté de l’auteur, je parle de la liberté, pas du feu d’artifice de l’expression. A Cuba, par exemple, et vous le savez, pas d’Internet valide, mais des livres circulent.
Etc…
Par ailleurs, croyez-vous que la liberté d’un être existe dans un champ où on lui prétend qu’il est libre? Croyez-vous que dans cet espace de « liberté » , donc sans contrôle et contrainte (?) l’internaute peut dire ce qu’il souhaiterait dire? J’espère que vous avez raison, je constate le contraire: modélisation du n’importe quoi (je ne généralise pas, c’est une tendance), aucune exigence formelle chez d’autres (à quoi ça sert la forme?), rupture du lien social amis hystérie du moi, et surtout, quel est le sens d’une liberté qui n’est pas confrontée aux contraintes (de la critique, de la censure, de la morale individuelle et collective, d’une idée d’appartenance à une culture ou à une autre,…)?
Voilà, cher auteur, je retourne à Internet, puis, je prends un livre que je lis dans le bus ou dans le bois (ce livre est une occasion à 0,50 centimes de chez un bouquiniste…Là, je ris…)…
Ce qui me touche, c’est à mon avis symptomatique d’Internet,c’est la levée de boucliers immédiate et le renvoi, dès qu’une critique touche ce BEL ESPACE DE LIBERTE, à une certaine opposition hargneuse entre les Anciens et les MOdernes. Cette opposition, justement, est ancienne et il s’agit de penser de façon critique quels que soient nos avis ce que je pense être un bel espace de contrôle et de banalisation des expressions.
A vous lire.
Merci pour votre commentaire.
J’ai lu en diagonales (eh oui) ce billet et ses commentaires.
Nous nous y ferons tous, un jour ou l’autre, à ce nouveau moyen d’expression bien plus souple (ce dialogue que j’ai lu, quelle richesse déjà!) que le livre classique, mais pas sans défauts, c’est entendu (le livre non plus d’ailleurs: voyez les nombreuses conneries éditées chaque automne à Paris et là, il vous faut débourser à chaque fois dans les 20 € pour vous en rendre compte).
Parcourir la blogosphère ou priser sa bibliothèque, pourquoi devoir choisir? Aurions-nous tort de prendre le meilleur (selon nous) des deux?
Je ne pense pas que l’édition traditionnelle favorise la pérennité des oeuvres. Combien d’éditions papiers sont devenues introuvables. Ou complètement hors de prix pour le commun des mortels.
C’est au contraire grâce à des efforts privés que l’on trouve sur le net la transcription d’oeuvres devenues inaccessibles. Certes il s’agit le plus souvent de celles qui sont libres de droit. Mais c’est quand même déjà ça…
Évidemment, le commerce, la finance, la publicité, et l’argent qui va avec, permettent aux sites Internet d’exister. Cependant, pour l’internaute ordinaire, le système tel qu’il existe autorise la publication indépendamment de toute dépendance financière vis-à-vis d’un quelconque apporteur de capitaux et chercheur de profits.
Si un blog doit supporter quelque bandeau publicitaire, ce qui est écrit par l’internaute est entièrement libre. C’est loin d’être le cas dans l’édition traditionnelle et les exemples de censures plus ou moins ouvertes ou larvaires, sont légion en ce domaine. Et ne parlons pas de la presse entièrement aux mains du monde industriel et financier. (Voir les exemples récents dans l’actualité française).
Vous m’étonnez d’évoquer comme éminemment bénéfique, une liberté soumise aux contraintes de la Censure et de la Morale individuelle et publique.
Ou plutôt, vous ne m’étonnez pas, c’est bien là le discours habituel de ceux qui veulent faire régner l’Ordre. Et l’on sait parfaitement où cela mène…
Car forcément, vous vous situez au-dessus de tout cela, c’est manifeste dans vos propos. Vous êtes dans le camp de celui qui détient La Morale Publique, le camp de ceux qui veulent imposer qu’il faut Croire ne Pas-Croire. Publier ou ne Pas-Publier. Vous avez droit de vie et de mort sur les auteurs. Vous êtes donc manifestement un véritable et pur Censeur. Heureusement que la Démocratie nous protège de ce type de personnes… Enfin, encore pour l’instant !
Et c’est bien là où finalement le monde de liberté de l’Internet vous dérange au plus haut point….
Et moi je crie : Vive la Liberté d’écrire !!! en ce compris tout et n’importe quoi… ne vous en déplaise…
Bonjour,
Vous lisant, je suis étonné de constater que vous me prêtez des intentions et positions que je n’ai jamais exprimées, mais c’est votre liberté de le faire et la mienne d’y répopndre.
Je ne suis pas, évidemment, en train d’attaquer le droit à chacune te chacun de s’ecxprimer, je dis, « qu’on s’en fout » de nos expressions infinies. Ca occupe, ça fait du flux communicationnel, ça paye du télécom, ça rive à l’écran (ou à autre chose que vous défendrez en termes de techno), et ça nous donne l’impression de chercher et de trouver, alors que ceux qui savent cherchent et les autres surfent).
J’exagère, bien entendu, je serais un partisan de l’Ordre (c’est ce que je trouve aussi sur Internet, des Idées à l’emporte-pièce, etc…)et pas seulemnet, bien entendu, et même presque pas (!) si vous le voulez…Je posais la question du registre de pensée sur Internet, du contrôle (vous saves que dans toute civilisation, il y a contrôle sur TOUS les flux culturels, certains nous arrangent, d’autres pas)…
Je pose encore en vous lisant la question « pourquoi autant dse hargne et d’attaque » au nom de quelle victoire prochaine?
Des étudiants sont perdus dans Internet, littéralement perdus, « Platon.com » ou autre chose, c’est bon…
De cela, peut-être aussi, il serait interrant que nous, parlions, si vous le voulez bien. Bien sûr, l’dition papier est fragile cela dépend de la qualité du papier et alors…)mais elle est dispersée dans des lieux incontrôlables et qui ont l’avantage d’être dans un espace privé, et non nécessairement dans un espace public-privé comme le Net. Enfin vous me répondez politique du Net ( non, je me trompe, vous m’accusez de ne pas la reconnaître) et à aucun moment, vous ne prenez en compte la question de cette liberté qui n’est pas uniquement celle du surfeur ou du bloggeur ou de l’Internaute qui s’exprime et vole dans les airs si purs d’Internet, non, mais vous criez le rapport de force.
Je cherche, avec des étrudiants et des personnesq du réseau associatif, à échapper à l’impression de parole commune que peut donner le Net, non pas du points de vue des « avis », des positions, mais de l’incidence de cet usage sur l’imaginaire, le style (sale mot du vingtième siècle)et même de la pression de l’audimat (je cherche un autre mot, séduction? raccolage?…)que je constate, que nous consatons, (ce débat, je le poursuis depuis plusieurs années à propos de la question du « référencement » des sites en terme de validité intellectuelle, dan s le cadre du travcail des étudiants, par exemple)sur le Net, AUSSI. Et cette quesztion mérite d’être traitée sans qu’on la confonde avec une attaque de la technologie (tout le moinde s’en fiche de ce débat, elle est là, la technologie)mais bien des usages et compoirtements qu’elle suscite. Je peux vous faire une très longue liste des méfaits de l’édition traditionnelle aussi, ces listes sont publiées dans des livres attaquent l’édition…
QUESTION: sur le Net, rien que des anges d’expressioin dans une liberté infinie. Commençons l’inventaire critique et parlons…
En vous entendant, je maintiens ma question et cette question trouvera réponse hors la polémique et dans la réflexion commune.
Vive la liberté d’expression, de création, de communication et, j’ose utiliser le mot, dans le cadre d’un espace organisé (non pas l’Ordre dont vous parlez, c’est simpliste, nous y sommes déjà), mais bien un espace qui se donne un ordre autre que la croyance dans sa propre liberté quand elle est dans une concentration de plus en plus monopoliste.
C’est de cela que je parlerais si je parlais politique, du goût irrépréssible pour le monopole du contrôile des flux dans Internet.
Et ce n’est pas ne pas aimer les champignons que de dire qu’il y en a des mortrels. Bonne journée.
1 livre dl = 3 livres achtés
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