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Une vie, c’était donc une nuée d’oiseaux

Posté par traverse le 27 septembre 2008

Une vie, c’était donc une nuée d’oiseaux muets dans le matin rose, des déferlements d’enfants courant dans les prairies, des roulements de sabots sur une chaussée ancienne, des paquets d’écume flottant dans les rues côtières alors que l’ouragan gonfle ses poumons noirs et crache sa misère dans des écroulement de maisons et de vagues; une vie, c’était tout ça, infiniment pris au piège, c’était tout ça qui resterait maintenant enfermé dans les alvéoles enchevêtrées de ses poumons, viscères et méninges éteints.

Une trombe d’eau balayant le pont, ce fut la vie qu’il emporta d’un bord à l’autre jusqu’à cet instant. Une trombe d’eau, voilà l’effet de la dernière pulsion du sang dans les artères, veines et autres vaisseaux.

Rien n’est déchiffré avant que cet homme décide de la dernière image. Tout flotte encore : le désir, l’argent, l’amour, les femmes, les pièges qu’il nomme déjà  alors qu’il n’est qu’un tout petit enfant. La maladie, aussi, a tenté de frayer son chemin mais elle s’y est perdue et il en a profité comme il pouvait. Malade comme peut l’être un homme en bonne santé, stupéfait de voir que le corps s’affaisse autant alors qu’il tente de le redresser infiniment. 

 Puis, la nuit, encore et toujours insatisfaite, courant dans des landes de lait, caracolant dans le velours des sommeils, hennissant dans la torpeur. La nuit affamée qui se fait attendre comme un enfant avant le coucher. La nuit sans le confort du jour qui amortit le vif des choses. La nuit enfin qui étrangle ce qui reste du jour et qui permet de tenir le jour enfermé dans la nuit. La nuit obscurcissait tout et n’apaisait rien. Elle lui donnait sans cesse le goût d’une autre image, et d’une autre encore jusqu’à l’épuisement. Il se réveillait le matin encombré de ces images encollées dans la nausée. Il se mettait debout après quelques minutes de concentration douloureuse, le corps déjà frappé, comme la langue garde longtemps le goût d’une insanie. 

Et voilà que son temps est passé pendant qu’il regarde les étoile au-dessus de sa tête et les saisit entre deux doigts une fois encore.

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Promenade

Posté par traverse le 26 septembre 2008

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Promenade dans les allées communes des paysages simplifiés…

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Tentures fermées

Posté par traverse le 26 septembre 2008

Tentures fermées, il ouvre son ordinateur et se met à écrire. 

Le monde, tout à l’entour ne l’ennuie pas, il en souffre même plus qu’il ne voudrait, il pressent de terribles catastrophes qui s’annoncent entre deux pages.

Ce monde, il y est logé à la même enseigne que son voisin et ceux d’en face et de plus loin encore qu’il ne peut voir ou entrevoir les limites de son monde mais il sait que dans cet appartement, celui qu’il occupe depuis bientôt dix ans, des choses l’encombrent, des êtres manquent, des corps s’emmêlent dans ses souvenirs.  Ce monde est en lui et il ne peut mais veut se désencombrer des chose qu’il a entassées lentement au début, mais la vitesse s’accélère, et il lui reste aujourd’hui de moins en moins de place. De moins en moins de place pour y prendre place lui-même. 

Des mots, d’abord, tous ces mots qu’il a amassés depuis près de cinquante ans, ces mots vont enfin servir à autre chose qu’à nommer le monde et à l’habiter.  Aujourd’hui, il écrit pour désenchanter les illusions qui l’ont porté depuis si longtemps, une malédiction souvent, un rendez-vous de deuxième ordre avec la vie, une gabegie qu’il a prise pour de la liberté. 

Et sa liberté est entière ce matin.  Il s’est levé après une nuit désastreuse, il a marché une demi heure au parc et il est rentré, après avoir rempli le congélateur à raz bord. 

Il a ouvert l’ordinateur et s’est mis à écrire.  La porte fermée, il se sent parfaitement séparé de ce qu’il prétend tenter de découvrir depuis si longtemps, ce monde qui l’occupe et qui le tient d’un bras de glace à distance. 

Il a encore du temps, même si la vie rétrécit, il raccourcira certains chapitres, alignera les ellipses, embrigadera le lecteur dans des copinages douteux mais efficaces. 

Son appartement est constitué d’un hall de jour, d’un salon, d’une salle-à-manger, d’une cuisine dix-neuf cent trente donnant sur une terrasse où il a dressé un mur de plantes entre lui et les terrasses voisines, un hall de nuit conduisant à un chambre encombrée de livres et d’objets récoltés lors de voyages anciens, puis un bureau où il accumule les dossiers, les livres encore, les outils informatiques, un débarras qu’il n’ouvre que dans de rares occasions, une salle de bains qui évoque le Sud et des toilettes au plafond si haut qu’elles semblent la voie verticale vers un autre temps.  C’est là qu’il vit et que d’autres ont vécu. 

Mais c’est de cet enchevêtrement de vies et de choses passées qu’il a décidé de faire son récit. Non qu’elles soient particulièrement exceptionnelles, ces vies et ces choses, mais elles s’enfoncent en lui, comme une Venise funeste et il sait que le temps est venu de se délester pour ouvrir sa viande à de nouveaux organes.  (en cours)

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Des héros discrets

Posté par traverse le 21 septembre 2008

 

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  Ils viennent de partout, écoles, usines, familles, prisons, hôpitaux, centres culturels, bibliothèques, ils découvrent, prennent position, s’installent, parlent d’écriture, d’emblée, ils en rêvent, ne savent plus que dire, se préparent au pire qui serait de comprendre qu’ils ne pourront jamais y arriver seuls, alors se rassemblent, s’encouragent, se soutiennent, comparent la qualité des ateliers passés, rêvent de celui-ci, anticipent leurs résultats, s’inventent de lourdes préoccupations récentes, des mariages, des naissances, des enterrements, des bouleversements métaphysiques soudains, des parents morts et des maladies secrètes, se nourrissent de malheur ou d’un excès de bonheur trop exubérant, évoquent Dieu, le Diable, le sexe, le trou, le grand  trou du remords, la vie passée à des choses trop humaines, puis se reprennent, se contredisent, reconnaissent l’importance de la durée, de l’ennui dans la naissance d’une œuvre, combattent pied à pied la peur de disparaître dans l’insuffisance de leur ambition, citent leurs dernières trouvailles, tombent au même instant dans un modeste silence, se rapprochent néanmoins du plus important qui est d’être là, d’avoir trouvé et pris le temps sur le temps, de se reconnaître le droit à cette bizarre comédie d’écriture, ils redressent la tête, se découvrent un destin, une famille, du moins une tribu d’errance, certains se connaissent depuis si longtemps, ils écrivent ensemble depuis une éternité, se lisent et se commentent avec tant de complicité qu’ils en deviennent exceptionnels, ils tournent autour de la bête, ne l’approchent que rarement, crèvent de peur, ne peuvent pas en parler encore, la dynamique doit se reconstruire à chaque fois, les présentations auront lieu ce soir, sont un peu tendus, savent que le jeu qu’ils jouent n’est pas très net, affirment le jour en rêvant de la nuit, ont peur du noir et le redoutent encore plus dans la solitude qu’ils prétendent atteindre, déballent leurs petites affaires, dictionnaires, ordinateurs portables, crayons de couleurs, fiches et outils déclencheurs d’imaginaire, ont appris que ça se travaille comme le reste, mais ne savent pas toujours comment travailler le reste, échangent des revues spécialisées, des adresses de sites Internet, des souvenirs, de la peur au ventre, du désir au cœur et des banalités. 

(…)

Ici seront déposés régulièrement les textes des participants aux ateliers d’écriture que j’anime….Podcasts prochainement… 

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Révolutions de palais

Posté par traverse le 21 septembre 2008

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Littérature à la Dolce Vita

Lectures dans le cadre de la Fureur de lire 2008 

 Révolutions 

Me 12 et Je 13 novembre à 20h 

Performances/Slam/Lectures/Débats/Rencontres Les écrivains sont : Alexis Alvares Barbosa, Nicolas Crousse,  Daniel Simon, Françoise Pirart, Françoise Nimal, Théophile de Giraud, Jean-Luc De Meyer ,… 

Durant ces 2 jours, l’Atelier de la Dolce Vita entre en révolution.  En révolutions plus précisément, car il faut durant ces deux jours s’attendre à une déclinaison du thème.  De nombreux artistes ont en effet répondu à notre invitation et présenteront des projets qui nous feront (r) évoluer dans leurs univers.  Nous pourrons nous délecter de courts textes de slam après avoir écouté une nouvelle, puis passer d’un court métrage à un morceau de musique électronique doublé d’une performance.  L’Atelier de la Dolce Vita  en pleine mutation y trouvera assurément de quoi nourrir sa dynamique.  A noter : l’humour ne sera jamais loin. 

Informations détaillées et parcours des écrivains sur demande ou sur notre site dés aujourd’hui dans ce cadre, je présente:

 « Révolutions de palais » 


Le projet consiste en une lecture performance d’un texte à propos des lieux communs de la pensée et de la langue qui sont les véhicules des fausses émotions avant le temps des impassibles..(le texte sera composé de plusieurs « mansions » (sortes d’étapes qui vont de l’enfer au paradis dans la scénographie du Moyen Age ) qui permettront des lectures fragmentées et/ou même des lectures chorales. 
La performance sera accompagnée d’une projection vidéo. Daniel Simon, né en 1952 à Charleroi

Ecrivain, metteur en scène indépendant, formateur en communication, il collabore également à plusieurs projets au Portugal, Maroc, RDCongo, Roumanie, Tunisie,…Anime des Ateliers d’écriture depuis 25 ans. Chroniques, articles, entretiens, collaborations culturelles diverses… Publie des poèmes (à L’arbre à paroles, L’Ambedui et récemment, « D’un pas léger » aux éditions Le Taillis Pré), des textes dramatiques (une vingtaine de pièces jouées ou publiées (Lansman, Aven, Archipel,…), des nouvelles (« L’échelle de Richter », chez
Luce Wilquin),… Anime
la Revue de Récits de Vie
JE et la collection de livres du même nom où il vient de publier un récit, « L’école à brûler ». Vit entre Bruxelles et ses lieux voyage… 
Blog : http://traverse.unblog.fr   -  daniel.simon@skynet.be  0477/763622      02/216.15.10     

Informations pratiques      Prix du spectacle: 8€   

Contacts  37a rue de la Charité, 

1210 Bruxelles  Tél./Rép. : +32 (0) 2 223 46 75 GSM: 0494/ 79 86 07  Site web: www.atelierdolcevita.be  E-mail : info@atelierdolcevita.be Plan d’accès  

Accès métro Arts/Loi ou Madou  Parking possible Rue Joseph II Rue Scailquin                Accès bus 

STIB 69, 63, 65, 66

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Ateliers d’écriture à la Maison du Livre

Posté par traverse le 18 septembre 2008

Bonjour, il reste encore quelques places…si vous êtes intéressé(e)…n’hésitez pas à me contacter…

Bonne rentrée

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L’Auberge espagnole des écrits en cours

Vous êtes à la veille d’un projet à écrire et vous souhaiteriez un accompagnement régulier ? Vous écrivez un texte de longue haleine et vous souhaitez mieux baliser votre travail par la lecture critique d’un tiers ?
Vous vous posez de multiples questions à propos de telle ou telle dimension de votre manuscrit et vous souhaiteriez gagner du temps en entreprenant un dialogue régulier avec un lecteur-animateur ?
L’Auberge espagnole (on y mange… ce qu’on y apporte) des écrits en cours s’ouvre pour vous dès octobre. Huit séances par an, des rendez-vous individuels à la carte, des réactions par courriels,… voilà le menu ou la carte de l’Auberge… Ces 8 séances seront collectives et certaines, plus centrées sur des « Focus » de chaque manuscrit.

Animé par : Daniel SIMON, écrivain, animateur d’ateliers d’écriture, éditeur
Dates : 8 jeudis de 14h à 17h, du 23 octobre au 28 mai
Prix : 135 euros non remboursable

 

Ecrire un récit de vie

Ecrire un récit de vie, c’est approcher le souvenir et l’émotion d’une expérience, d’un moment de vie, et tenter d’en faire état en faisant remonter de multiples sensations, perceptions et sentiments nés alors… Mais cetteécriture s’enrichit aussi des émotions qui affleurent pendant l’écriture du récit. Comment mettre tout ça en forme ?
Comment ne pas banaliser son expérience intime en évitant de la réduire à un langage qui rigidifierait cette mise à jour par l’écriture ?
C’est le projet de l’atelier de récits de vie où les textes écrits à domicile seront « ouverts » en ateliers afin de mieux faire entendre la voix singulière de chaque auteur…

Dates : 10 jeudis de 18h à 20h30
Du 25 septembre au 4 décembre
Prix : 160 euros
acompte de 100 euros non remboursable

Responsable des ateliers et stages : Gitla Szyffer  au 02/543.12.22

Attention, en cas de désistement, les frais d’inscription ne seront pas remboursés.

 

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Dans ce soleil troué

Posté par traverse le 6 septembre 2008

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 Dans ce soleil troué, des galops et des hennissements anciens devalent dans le sable et les allées perdues…

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Aller

Posté par traverse le 6 septembre 2008

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Je parlais de voyages comme d’autres épèlent le nom des dieux, des femmes ou des enfants perdus. C’était l’été et la ville s’était enfoncée dans une torpeur qui réjouissait les amants qui rêvent des tropiques.

Aller, dans les nuages et les prés enfoncés dans l’ombre des matins, aller dans les épis et les soupirs, aller.

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