Lecture silencieuse…et Choeur parlé
Posté par traverse le 25 juin 2009
Dans un passage bien connu des Confessions, Augustin raconte comment il surprit saint Ambroise en train de lire en silence. «Quand il lisait, ses yeux parcouraient la page et son cœur explorait les significations, mais sa voix restait silencieuse et sa langue immobile.» Augustin, au IVe siècle, avait l’habitude de lire comme avaient lu les anciens Grecs et Romains, à haute voix, de manière à s’y retrouver dans les chapelets de lettres juxtaposées sans ponctuation ni capitales.Il était possible, pour un lecteur expérimenté et pressé, de déchiffrer un texte en silence - Augustin en était capable, il nous le dit dans son récit de l’instant dramatique de sa conversion, lorsqu’il saisit un volume des Epîtres de saint Paul et lit «en silence» le verset prophétique qui l’enjoint de se revêtir du Christ «ainsi que d’une armure».
Mais la lecture à voix haute n’était pas seulement considérée comme normale; on la jugeait aussi indispensable à la pleine compréhension. Augustin pensait que la lecture devait être rendue présente; que, dans les limites de la page, les scripta, mots écrits, devaient devenir verba, mots parlés, afin d’accéder à l’existence.
Pour lui, le lecteur devait littéralement insuffler la vie au texte, en remplissant l’espace créé d’un langage animé.
(cité par Jean-Marie Delgrange)
Un Choeur parlé issu de l’aventure Je vous écoute s’est constitué dans l’asbl Traverse et va proposer la saison prochaine des ateliers de lecture à haute voix, un atelier Chant avec Cindy Detrée, des Explorations littéraires (6 par an) autour d’un oeuvre, d’un auteur, d’un courant littéraire. Chaque Rencontre sera filmée et implantée sur le Site des Bibliothèques de Schaerbeek et de Traverse asbl…
A suivre donc…
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