L’éducation des masses intermédiaires…

Posté par traverse le 12 septembre 2009

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« Nous marchons à une révolution générale. Si la transformation qui s’opère suit sa pente et ne rencontre aucun obstace, si la raison populaire continue son développement progressif, si l’éducation des masses intermédiaires ne souffre point d’interruption, les nations se nivelleront dans une égale liberté; si cette transformation est arrêtée les nations se nivelleront dans un égal despotisme. Ce despotisme durera peu, à cause de l’âge avancé des lumières, mais il sera rude et une longue dissolution sociale le suivra (…) »

Chateaubriand, De la Restauration et de la Monarchie  élective, in Mémoires d’Outre-Tombe, Tome 3, Livre de Poche, Paris, 1973, page 265. Chateaubriand écrit et publie ce texte en 1849…

Nous reparlerons ici de l’éducation des masses intermédiaires,à propos de l’école, bien sûr, de l’épuisement de beaucoup d’enseignants livrés sans formations adéquates à l’affrontement, plus qu’à l’instruction (et non encore à l’éducation…) de populations de jeunes biberonnés à la sur-consommation la plus infantile, au surf émotionnel, aux ruptures de savoirs et de reconnaisances culturelles, décentrés, confondant leur identité avec la nécessité de la Loi, émiettés socialement, souffrants et sous l’emprise d’une violence relationnelle, verbale, physique et symbolique annonciatrice d’un désastre que nous entrevoyons…très souvent dans la sidération .

Nous reparlerons aussi des discours vides d’une grande partie de la socio-culture aveuglée par sa haine de ce qu’elle nomme depuis trente ans l’élitisme et qui fonde, entre autres, la médiocratie et la rupture progressive du Contrat social.

Mais roule, ma poule, y à rien à voir. Faut pas exagérer, quand même, le MRAX veille, les bien-pensants de l’inertie roucoulent et des espaces de non-droits commencent à piquer le paysage…

Une lecture conseillée donc, dans la périphérie de ces questions.. 

L’élite artiste excellence et singularité en régime démocratique de Nathalie Heinich, éditions Gallimard, 2005.

La sociologue Nathalie Heinich est connue pour ses nombreux travaux sur la sociologie de l’art, qui mettent souvent à mal beaucoup d’idées reçues sur le monde de l’art et des artistes. Ici, elle s’intéresse à la place de l’artiste au sein du régime démocratique français. Depuis la Révolution, les créateurs qui forment la catégorie des artistes sont à la fois hors normes, en marge et aussi prestigieux que les membres les plus éminents de la société, malgré l’absence de naissance, fortune ou pouvoir. Pour Nathalie Heinich, la société contemporaine aurait trouvé, dans la singularité  artiste, une solution de compromis pour un élitisme démocratiquement acceptable.

(cité dans l’agenda de la Province de Namur, Emmène Mois, déc. 2006, N°117.)

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