Rencontre littéraire belgo-arabe « Du côté de chez Wallâda » 23, 24, 25 octobre/09
Posté par traverse le 23 octobre 2009
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4ème Salon littéraire arabe « Du côté de chez Wallâda »
Hawa Djabali
Il y avait au XIème siècle, en ce pays que les Arabes nommaient « le pays des Vandales », et qui a gardé ce nom pour une toute petite partie de son territoire, dit : « Andalousie », une princesse très lettrée qui tenait salon littéraire. Elle n’était bien sûr ni prude ni voilée, maniait le verbe comme un sabre effilé, avait un sens de l’honneur démesuré (dieu nous garde des Andalouses disaient les hommes possédant un peu d’expérience). Le poète Ibn Zaydûn la raconte:
« J’aime un tyran, le sers, et lui me fait affront.
Le musc vole et s’épand aux manches de sa robe,
Si je le vois, me plains d’aimer, il se dérobe.
Je rêve quelque chose entre nous…A quoi bon ? »
Elle était ombrageuse, emportée, très belle disait-on, très instruite, et recevait dans son salon, en cette Espagne arabe bouillonnante, tout ce qui pensait, s’enflammait, écrivait.
Elle incarnait cet idéal féminin, insécable de l’action poétique, qui avait, depuis toujours, hanté la culture arabe : beauté intellectuelle, beauté de l’être de chair, beauté des manières, en trio. Ibn Zaydûn le traduisait ainsi :
« Elle est branche odorante et fruit, lune en son plein,
Ses regards dérobés infinis magiciens,
Le brocard de ses joues miroitement du vin,
Ses mots, aussitôt dits, perlent sur le chemin,
Et l’eau que je goûtais à ses lèvres, ivresse… »
(la traduction est d’André Miquel) Onzième siècle de l’ère romaine chrétienne et toute cette liberté ! Et nous, vingt siècles plus tard ? Et nous, que disons-nous ? Au mois d’octobre, allons faire un tour du côté de chez Wallâda. Oui, jouons à ça au Centre arabe ! Poésie arabe, évidemment, ibère, comptons sur les poètes catalans et espagnols du Sud, poésie berbère, bien sûr, ils étaient là, poésie des romanisés de tout poil, Mare Nostra oblige, et poésie des Gaulois, des Vandales et des Goths actuellement en Belgique, il n’est jamais trop tard, en poésie, pour se rencontrer et se re-rencontrer!
Wallâda, une voix contemporaine ?
Taha Adnan
Wallâda bint Al Moustakfi, fille du dernier calife omeyyade dans le Royaume de Cordoue… Etre princesse c’est peu de chose mais Wallada était, et reste, l’expression d’une poésie féminine andalouse, et cela s’inscrit dans le temps. De mère grecque, elle est le symbole manifeste d’une Andalousie métisse. La racine de son nom, en arabe, signifie « mettre au monde « … Wallâda veut donc dire féconde. Oui, une extraordinaire fécondité artistique : elle n’est plus à démontrer mais on peut fièrement l’évoquer et s’en inspirer. Wallâda, la femme, la flemme, la princesse, la poétesse, la belle, la rebelle, la cruelle, l’amoureuse, la mystérieuse, la joyeuse, la boudeuse, la taquine, la coquine, reste dans les mémoires pour deux choses: son histoire d’amour tapageuse avec le grand poète andalou Ibn Zaydoun -encore une idylle rendue célèbre par la poésie- et son fameux salon littéraire à Cordoue. Wallâda… S’investir dans le champ des belles-lettres et de la poésie c’était s’imposer dans un environnement masculin. Malgré l’assassinat de son père, elle fait face à la vie : elle garde son statut de princesse, mieux : sa noblesse de caractère et sa dignité de femme. Comme du temps de son père, elle continue à animer son « Majlis Adabi »: un Salon littéraire destiné à accueillir les poètes et artistes qui viennent de tous les coins de l’Andalousie du XIème siècle, des gens de cultures multiples, témoignage de cette civilisation riche d’un très grand raffinement. Bruxelles, cette capitale au nom féminin, aujourd’hui, a beaucoup de ressemblances avec la Cordoue de jadis: ville mosaïque à vocation multiple. Une palette de couleurs, de cultures, de langues et d’appartenances… Elle mérite donc bien son propre « Majlis » littéraire ! Nous en sommes à la quatrième édition de ce Salon. Cette année, le Salon est un hommage à Wallâda et, à travers elle, à toutes les voix fécondes qui, comme Wallâda, ont appris à user de leur liberté
Programme de la IVème édition, du 23 au 25 octobre
Vendredi 23/10 A 18h00 :
- Réception et Accueil du public et des invités
- Ouverture de l’exposition des oeuvres de Mohamad TRIKI et de Samia SMAHI
A 19h, petit souper andalou (payant), boissons (payantes)
Samedi 24/10
A 15h00, rencontres avec :
Manhal alsarraj, Allal Bourqia, Lucienne Stassaert, Bart Vonck, Siham Bouhlal, Duna Ghali, Mohamed Miloud Gharrafi, Antonio Lopez Pena, Chantal Maillard, Abdul Hadi Sadoun et Jamal Boudouma. Animées par Michel Leclerc, Taha Adnan, Hawa Djabali
A 20h30, le podium, récital et lecture par:
Mohamed Miloud Gharrafi, Bart Vonck, Abdul Hadi Sadoun, Daniel Simon, Jamal Boudouma, Antonio Lopez Pena, Djamal Benmerad, Jah Mae Kân, Tom Nisse, Adolfo Barbera et Taha Adnan. Avec la participation des poétesses. Puis, veillée dans les locaux du CCA
Dimanche 25/10 Rencontre informelle avec les poètes à partir de 10h et déjeuner dîner (payant) si envie
14h: Reprise de la pièce de Nabil Ghachem: Menthe, thym et huile d’olive
Toutes les activités du se déroulent au Centre Culturel Arabe Institut Européen de la Culture Arabe
2 rue de l’Alliance, 1210 Bruxelles - Info 02/218 64 74 ou culture-arabe@skynet.be
En collaboration avec la maison Internationale de la poésie Arthur Haulot le soutien du Ministère de la Communauté Française, de la Commission Communautaire Française, de la Région de Bruxelles Capitale, du CGRI et de la Commune de Saint-Josse-Ten-Noode
Voici en bas de la page 10 (à droite) la publication d’une traduction arabe de 2 de mes poèmes
http://81.144.208.20:9090/pdf/2009/12/12-29/qad.pdf
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