La femme …en bilingue au Centre culturel arabe
Posté par traverse le 4 octobre 2009
Le 24 octobre dès 20h30 au Centre culturel arabe (Rue de l’alliance,2, 1200 Bruxelles) dans le cadre de la semaine culturelle annuelle, je vous invite à une soirée de lectures en arabe et français de poèmes au thème assez libre et de préférence lié à la femme. J’ai le plaisir d’y être invité grâce aussi au partenariat de la Maison internationale de la poésie.
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Vous serez encore, alors que les nuages passent sur vos têtes et que vous nettoyez vos âmes pour les vendre, vous serez encore, alors que le Couchant se défait des murmures, vous serez encore hésitant dans le soleil qui tombe en vous comme on réchauffe la mort qui vient en soufflant sur ses mains, vous serez encore à cet instant dans des vertus de pacotille toutes enrubannées du sucre des désirs, vous serez dans le sinistre et dans le droit sans connaître de la bête son dos ou son poitrail, vous serez comme on marche sur une planche tout au milieu des mers et vous ne distinguez alors plus rien qui vous assure, vous êtes soit une ombre soit un corps qui se tend mais rien ne fait obstacle à cette lame qui refroidit si près et qui sera bientôt sur vous, ce couteau si glacé qu’il ne vous inquiète plus dans le sommeil qui vient et que vous appelez, vous serez cette chose perdue, ce ballot sans destin qui roule sans à-coups et vient buter là, au bord des palissades construites patiemment entre là et ici, vous serez étonné de ne plus rien comprendre et de ne distinguer ni le jour ni la nuit, vous serez où vous rêviez d’être, éloigné des secousses du Nord, des morsures et des écartèlements, les yeux encore fermés d’avoir tant attendu, la peau dans l’étirement des blancheurs maghrébines et des femmes soudaines au corps tout embrouillé de vent, vous serez peut-être dehors ou peut-être dedans, les chants sont doux et furieux à la fois, les bouches se défont dans des baisers de fontaines glacées, les lames un court instant ne vont plus vers vos tempes, vous êtes délié des promesses anciennes et vos pantalons tombent, vos chemises s’envolent, vos souliers s’écornent, le ballot se dégonfle et ici, dans le Maghrib puissant, puant et sans vergogne, votre sablier peine à compter son temps, vous êtes en l’Occident des arabies funestes, vous arrivez sur des terres de bombances, de joies et de misères, vous n’ êtes plus qu’une ombre dans l’armoire des ombres et vous ouvrez la bouche pour chanter et pour mordre, à pleine voix dans le tempo des sauterelles et des lapins sauvages, vos lèvres sont aux lèvres des déserts, alors vous êtes en cet endroit du bleu où les lames viennent enfin dans des vols de moineaux par-dessus l’olivier.
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