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Récits de vie, récits de soi, écriture du moi…entre Parenthèses

Posté par traverse le 24 juin 2010

Récits de vie, récits de soi, écriture du moi...entre Parenthèses dans carnets 005small

L’attention a ce que l’on appelle les écrits du moi ne suppose en aucune façon le souci ou l’attention à une relation de type thérapeutique, comme si l’attention au Sujet, au Je était ipso facto le signe d’une incapacité à écouter le monde et à être traversé par ses secousses dans le cadre de la fiction. Ecrire de la fiction se fait évidemment toujours à partir de soi mais dans un autre Pacte (cf Philippe Lejeune…et Stendhal…). La fiction se glisse dans les pliures du réel, dans ces frictions que provoquent les incohérences de l’Histoire,…et les écrits de l’intime portent sur le Sujet une attention peut-être plus frontale que ne le font les récits de la fiction. Les traverses, les enjambements sont le fait naturel di fictif, le dit, le fait probablement naturel du biographique.

Ce qui est intéressant dans la confrontation des genres c’est de constater à quel point la tentation du thérapeutique revient dans le discours général. Comme si, il fallait passer par cette Zone thérapie pour légitimer des écrits qui n’auraient pas suffisamment de corps littéraire…

La création a étrangement à voir avec celle manne thérapeutique depuis les ravages du Développement personnel. Une nov langue, une langue opaque est à oeuvre et se manifeste , entre autres, par le généralissime « pas de souci ».

C’est peut-être ça aussi l’obsession thérapeutique: inoculer, ou faire surgir dans le Sujet une langue créée pour ne rien dire…

Enfin, Aristote (La Poétique) nous appelle à prendre en compte les effets de bouleversements dans la perception et la représentation du Drame par le truchement d’une forme, d’une dramaturgie.

Dans les ateliers de récits de vie, c’est le Récit du Sujet qui fait matière et non les inquiétudes ou affects du Sujet. Une distinction à prendre sans cesse en considération…

DS

Un des critères qui permettent de distinguer les ateliers d’écriture tient à « ce qui y est raconté » : récit de vie ou !ction/poésie ? Les participants opèrent leur choix en fonction de leur réponse à des questions assez élémentaires : ai-je décidé d’écrire sur moi, ou non ?

Est-ce que je cherche à « exprimer le monde » ou à « m’exprimer » ?

Et c’est en fonction de ces objectifs (faire écrire, ou faire s’écrire) que l’animateur construit ses consignes, prépare ses retours et commentaires. Ceux-ci, dans les deux cas, porteront toujours sur le texte, sur l’écriture, la formulation(1). Ce qui change c’est que, dans le cas de l’écriture de action/poésie, les participants — à la fois auteurs-lecteurs-auditeurs — considèrent, par convention explicite, les personnages comme de pure invention, et ne vérifent pas si ce qui est raconté est plus ou moins issu d’un vécu ; alors que dans le cas d’écriture de soi, chacun sait qu’il est là pour partager un texte qui parle de lui.

Nous voyons comment, au-delà d’une apparente simplicité, les questions déjà se complexi!ent. Car nous créons tous à partir de nous, sommes présents dans nos oeuvres de !ction/poésie ; d’une manière ou d’une autre, plus ou moins distanciée, mais nous y mettons notre patte. Or, une (auto)biographie, un récit de vie même objectivé reste un témoignage singulier. Autrement dit, la frontière entre le réel et l’imaginaire est floue et mouvante ; et qu’il parle ou non de lui, l’auteur ne se départit pas d’un regard particulier.

Comment et pourquoi distinguer biographie et action/poésie ?

Comment accompagner un travail d’écriture aussi intime ?

En quoi le groupe agit-il ? Comment la forme y-est-elle travaillée ?
Pourquoi entamer une telle démarche d’écriture, voire de publication ?
Pour briser les nombreux clichés et a priori et pour illustrer la diversité des approches, nous avons posé ces questions à trois praticiens ayant construit, sur ce type de réflexions, leurs outils personnels d’animation.
Annemarie Trekker s’appuie sur ses activités de sociologue mais aussi d’auteure, d’animatrice, d’éditrice au sein de l’association Traces de vie, pour circonscrire le secteur : son article définit sa pratique et la situe dans son évolution au sein des sciences humaines et de la littérature.

Marie-Ève Palin expose son parcours à travers le récit de son
expérience, tandis qu’Adrienne Nizet referme ce dossier avec un entretien-portrait de Daniel Simon, auteur, animateur, formateur et directeur de la collection et de la revue Je.
Chacun, nous l’espérons, pourra, au carrefour de ce triple regard, se faire une image plus nette de cette écriture très pratiquée ; avant de se pencher, dans le prochain numéro, sur les écritures collectives,
professionnelles, et les récits d’expériences en ateliers.

Réjane Peigny

(1) Kalame fédère en effet des animateurs qui doivent être praticiens de l’écriture pour adhérer au réseau, et qui mettent l’écriture au centre de leurs ateliers. Cette pratique diffère de certains ateliers de récit de vie où l’écriture n’est qu’un des moyens d’accès — comme l’oralité — à un récit dont la forme importe moins que ce qu’elle révèle.

Une Réponse à “Récits de vie, récits de soi, écriture du moi…entre Parenthèses”

  1. Rubin dit :

    When someone writes an paragraph he/she retains the thought of a user in his/her mind that how a user can be aware of it.
    So that’s why this piece of writing is outstdanding.
    Thanks!

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