La vallée perdue:Hunza engloutie
Posté par traverse le 2 juillet 2010
Il y a un an, je déposais sur ce Blog un article à propos du dernier roman de Jean-Claude Legros, Hunza, paru aux éditions Glénat. C’est un roman comme un polar à deux voix, une histoire de quête étrange et fantomatique dans la vallée de la Hunza que connaît si bien L’auteur pour y avoir vécu souvent lors de ses expéditions dans la région (Himalaya).
Il y connaissait des femmes et des hommes enracinés depuis des générations à une vallée non loin de Gilgit, du Pakistan, des violences de frontières, de la guerre des idéologies…mais cette vallée était sous haute protection: celle des montagnes et de l’eau qui coulait là, vitale pour les habitants.
Une rivière? Un torrent plutôt, une veine d’eau dans la gorge de pierre himalayenne.
Le roman de Jean-Claude Legros est fort et douloureux à certains endroits. Il écrit une histoire où on sent un renoncement: celui de l’auteur pour une partie de la vie qu’il partagea là-bas avec ses amis montagnards.
Souvent il m’a parlé de ces personnes qui étaient si finement engagées dans une vie sans limites, celle qui se confond avec la puissance de la nature qui tend les cordes des êtres plus qu’ailleurs.
Soudain, le 16 mars, une montagne s’est effondrée, à provoqué un éboulement majeur qui a barré le cours de la Hunza. L’eau monte de 15 cm par jour et la vallée est perdue. Des barques mises à disposition par les Tibétains pour les habitants rescapés de cette catastrophe passent aujourd’hui sur la crête des arbres de l’ancienne vallée. Tout est perdu.
Il reste la culture de la Hunza, des habitants dispersés, une profonde tristesse devant cette tragédie si lointaine…et le beau livre de Legros.
Demeure également l’étrange sensation d’assister en direct aujourd’hui aux éblouissements et aux anéantissements de si loin parce que tout semble si près. Tout s’éloigne à force de regarder le même plan trop longtemps. Il surexpose nos sensations, nos perceptions et donc nos émotions. Elles deviennent de courts instants d’étonnements avant un autre bref et lumineux chagrin qui s’éteint aussi vite qu’il semblait s’allumer. Une civilisation de lucioles…
Au fait, que devient Haïti où tournent les vautours évangélistes?
Une vidéo, parmi d’autres…
Pour rappel…
Dans Trekmag
[Livres] Hunza, le nouveau roman de Jean-Claude Legros
18/03/09 par : Jocelyn Chavy
Jean-Claude Legros plante son roman dans un décor qu’il connaît bien – le Karakoram pakistanais – et au milieu d’une faune dont il a lui-même fait partie – les alpinistes.
Ceci posé, Hunza n’est pas un « roman de montagne » mais bien plutôt un polar à deux voix, celle d’Azrar, soldat buzzatien en diable qui se trouve confronté à son propre désert des tartares, et celle de Paul, alpiniste « banal » qui part à la recherche d’un couple disparu… dans une mystérieuse vallée en pays Hunza, au fin fond du Pakistan.
L’écriture – talentueuse- prend le temps de nous (dé-)peindre les lieux, et le balancier Azrar / Paul ajoute à la voix des deux protagonistes le rythme du narrateur, une sorte de « voix-off » sur la forme.
Un livre que l’on vous recommande sans même avoir fini de lire la dernière page – oui, cela ne se fait pas, mais à Trek mag, on ne se contente pas de la quatrième de couverture..!
éditions Glénat, Collection Hommes et montagnes
264 pages. Prix : 19.95 €
Parution en février 2009
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