L’Insoumise ou Scarlett O’Hara au pied du terril
Posté par traverse le 3 novembre 2010
Reprise Nommé au Prix de la Critique 2010
à partir de 15 ans
Récit et interprétation: Jamila Drissi
Texte et mise en scène: Soufian El Boubsi
Comment raconter l’histoire de sa mère ? Comment surtout trouver les mots et les silences pour dire l’extraordinaire destin de celle qui, venue d’Algérie après un passage au Maroc, aimait par-dessus tout Luis Mariano et Autant en emporte le vent ? La vie des mineurs borains, revue et revécue par une Scarlett O’Hara insoumise, libre, drôle et tragique à la fois.
C’est le moment d’aller voir ce spectacle fort, le moment vraiment, d’abord parce que le talent ça aide à vivre et ensuite, pour la superbe prestation de Jamila Drissi. La programmation (en reprise attendue) de l’Espace Magh nuance les déclarations de notre actualité…qui mûrissent comme des champignons d’automne (vénéneux ou pas, à vous de vous y risquer) : l’échec de la multiculturalité.
C’est un peu comme si on jetait le bébé avec l’eau du bain. Bien sûr que la cohabitation n’est pas chose facile, bien sûr que l’autre est toujours un emmerdeur pour celui qui n’est pas l’autre, bien sûr que la terre est étroite pour ceux qui s’imagine de bon droit sur leur parcelle, bien sûr…
Mais la question est autre, me semble-t-il, autre et tellement complexe. S’agit-il de l’autre ou de ce qu’il dérange en nous, s’agit-il de l’autre ou des comportements qui nous agréent ou non ?
Scarlett ne pense pas à toutes ces questions apparemment mais elle y répond assurément en partie.
Scarlett c’est une midinette, une gentille emmerdeuse, une formidable rêveuse, une sacrée batailleuse, une femme sans commune mesure avec les « molles insoumises » qui se posent en combattantes des égalités dans les cocktails ou les assemblées culturelles. Scarlett, c’est une femme ambivalente, une femme rude quand il le faut et aussi quand il vaudrait mieux choisir le recul de la réflexion. Scarlett ne compte pas, comme elle aime, probablement, mais Scarlett a choisi le vivant. Ou plutôt, la vie l’a jetée dans l’arène des obligations et les obligations, dans ses histoires, ce sont des actions.
Elle rugit, elle fulmine, elle s’emporte, elle est drôle et peste mais elle s’ouvre au monde des paradoxes et des imperfections. Scarlett, c’est une femme d’aujourd’hui mâtinée de la lionne que fût sa mère, une lionne algérienne passée par le Maroc où la vie ne se complaît pas dans la délectation des dernières nouvelles de la mode (quoique, ne soyons pas binaires)…
Scarlett a des voisins, des amis, des moins aimés et pas aimés du tout, mais c’est pas grave, la vie est courte et le récit est long car il est repris par chaque vivant à chaque génération et amplifié par la parole du conteur (au texte Soufian el Boubsi, très à l’aise dans ce genre de récit et si précis dans ses observations).
Scarlett est donc une part de nous en plus ceci et en moins cela, mais c’est une part et cette part est universelle.
Djamila Drissi a de la finesse et du tact, elle joue en liseré les émotions des personnages qu’elle campe aussitôt bien ancrée sur le plateau. Soudain elle y va à gros traits, elle caricature, elle stigmatise, elle éclate et la salle la suit.
Ce personnage de femme habitée par la Mère est un éternel sujet et le renvoi au cinéma dans la scénographie donne à cette rhapsodie algéro-maroco-belge des airs de nécessité et de réalité populaire. C’est ça un imaginaire collectif…La musique de Michel Rorive nous accompagne dans cette envolée volontairement kitsch à certains moments et toujours troublante. Le trouble naît probablement de cette main de l’actrice qui touche devant nous la toile de l’écran, ces images (Pour quelques dollars…Autant en emporte le vent…) qui vont et viennent (image-mouvement disait le philosophe Deleuze)de la scène publique à notre scène intime…
Non, messieurs dames, le multiculturel n’a pas réussi, il est en train de se chercher de s’ajuster, de se penser, de se risquer, comme le vivant, jamais figé et pas encore statufié dans la parole de politiques fatigués…
Allez voir ce spectacle et n’hésitez toujours pas, après la représentation, à dire du mal de votre voisin, c’est une façon comme une autre de le mettre en boule, donc en, mouvement…Mais ça, c’était pour rire, une façon de prendre le train de Scarlett, l’Insoumise…
Tous les soirs jusqu’au 20 novembre à 20h30 (sauf le lundi)
ESPACE MAGH – Rue du Poinçon 17 – 1000 Bruxelles – Tel. +32 (0)2 274 05 10 – Fax +32 (0)2 274 05 20 – info@espacemagh.be
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