
A l’Association des Écrivains belges, (Chaussée de Wavre, 150 Bxls), le mercredi 20 avril à 18h, Jean-Pierre Dopagne présente mon dernier livre Dans le Parc, éditions MEO. Vous êtes les bienvenus..

DS et Jean-Pierre Doppagne


Photos Pierre Moreau.
Dans Le Carnet et les Instants N°166
![Dans le Parc à l'AEB dans carnets]()
Les mots pour dire le beau à travers le laid ou l’inverse
Superbe ouvrage composé de textes brefs écrits par Daniel Simon, poète, dramaturge, metteur en scène… qui excelle véritablement dans ce domaine. Je suis tombée sous le charme dès les premières pages, tant par la pertinence du propos que par l’élégance de plume des textes proposés. En quelques mots, Daniel Simon dit l’essentiel. Il ouvre également les portes d’univers tantôt grandioses tantôt plus démunis, entrées par lesquelles le lecteur pourrait s’engouffrer si il n’existait cette réserve de déflorer un monde mystérieux. Un réticence qui dure un temps, le temps nécessaire à la méditation, à la dégustation gourmande des perles qui émaillent le livre. Puis cet instant passé, c’est l’immersion en terre humaine, inconnue certes, mais familière par la justesse des émotions décrites et ressenties.
On y parle d’hommes, de coeur, de terre, de pluie, d’amour, d’absence… autant d’éléments qui composent nos vies.
Ces textes ressemblent à des tableaux ou à des moments fixés à jamais sur pellicule. Que disent ces regards, que font ces gens, où vont-ils, que regarde le soleil… autant d’interrogations qui nous entraînent loin et ça, c’est tout de même fantastique à vivre.
“Dans le parc”, c’est un lieu où l’on croise toutes sortes de gens, on observe et on imagine, on invente des histoires à ces gens (on a tous fait cela un jour ou l’autre), alors ça devient un vaste parc humain, un terreau de visages et de destinées dans lequel nous nous plongeons avec délice. Un délice qui peut se transformer en peur, car ce monde qui abrite justement tous ces gens que nous croisons n’est pas dénué de laideur et de brutalité. Les mots se transforment pour dire cela, pour créer un abri, pour décrire l’indicible. Ce monde, il a beau être parfois très moche, c’est tout de même celui dans lequel nous vivons. Le dépeindre, c’est aussi une manière de l’apprivoiser.
Retour alors à la beauté, à la grandeur des âmes et des choses. Pour le plus grand plaisir du lecteur !
par Sahkti, le 19 février 2011 (Genève)
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/25818
Le 15 février, Guy Stuckens lisait un extrait de « Dans le Parc », de Daniel Simon,
sur les ondes de Radio–Air libre (à écouter dans le Podfcast MEO/Historique de http://www.meo-edition.eu/historique.html
Le 15 février, Marilena Di Stasi a invité Daniel Simon et Gérard Adam à parler de leur dernier ouvrage sur les ondes de Radio-Alma-Brussellando
Daniel Simon, Dans le parc, Ed. M.E.O., 2011, 146p., 16 euros
« Une belle surprise que ces textes en prose, comme une traversée de notre aujourd’hui.
Qu’il parle d’hommes, d’oiseaux, de gestes, de ciel, le poète construit son univers dans une rythmique fluide, où les mots s’appellent, rejaillissent, s’inventent :
« Ce bruit dans la poitrine, comme un cheval qui frappe l’horizon de l’enfance, l’entends-tu se perdre dans le battement du sang? »
Les reprises anaphoriques créent une familiarité du texte et nombre de passages questionnent le réel sans jamais le réduire à la portion congrue.
L’auteur a un regard pour repérer l’insignifiant, le hasardeux, l’unique, et ses phrases coulent de source et de nécessité :
« Dans cette vitesse je ne peux plus aller sans le goût des haltes dans les sombres allées. Je marche dans les traces des promenades à faire et me plais à me perdre au détour de vifs éblouissements. »
Un lent et long apprentissage mène l’auteur à d’incessantes découvertes sur lui et le monde. Aussi sort-on de ces pages, mûri par l’écriture de son auteur, apte à saisir, dans le défilé des jours et des impressions, une matière qui soit comme un « livre ouvert », comme une « armoire (qui) libère des odeurs qui se bousculent et flottent dans la pièce, là du plomb fondu et des fumées de soufre, les pirates activent le feu, au-dessus des vols d’oiseaux sombres ».
Il faudrait citer tant de pages, qui offrent lucidité et ampleur, qui jouent d’expériences profondes, comme quand il s’agit de se retourner pour lire ce qui s’est offert à nous, même dans le doute, même dans la douleur.
L’homme qui parle dans ces pages sait de quoi il retourne et c’est tout l’intérêt de ces pages écrites comme au jour le jour.
Petite question, toutefois : pourquoi la page 126 reproduit-elle à l’identique la page 62? »
Philippe Leuckx in « Bleu d’encre » http://ecrits-vains.com/revues_litt/bleu_d_encre.htm
Daniel Simon – Dans le parc – Textes brefs – Ed. M.E.O. 145 pages – 16 €
Des pensées qui passent, des sensations prises au filet des mots, qui viennent se poser sur les pages comme les gouttes d’une pluie serrée formant flaque au sol, surface lisse compacte, où les gouttes ne forment plus qu’un miroir unique, où chacun finalement perçoit le reflet de ce qu’il veut voir.
Le sens est fluctuant, pas toujours précisé, et les mots se succèdent sans interruption, souvent sans ponctuation, à en perdre le souffle. On plonge en apnée dans les tréfonds de la pensée et on se laisse souler aux confins du réel et du rêvé. Impossible à lire sans respirer, on étouffe, il faut se laisser couler dans la poésie sans les repères rassurants de phrases structurées, méthodiquement découpées. Accepter de se noyer.
L’auteur semble privilégier le flou, le vague, le non-vraiment-dit pour nous donner des impressions grâce à des images fortes. Littérature impressionniste-expressionniste ?
[…] le son des os qui machinent le temps et l’espace de ce jour, des brèves et des longues dans les SOS des âmes fatiguées, du fer et des chairs assemblées pour un long trajet, des silences soudains où la journée hésite à se remettre en marche […]
Ne cherchons pas la précision dans l’eau, il suffit de mettre le pied dans la flaque pour que change et frémisse l’eau dérangée par nos pas. Mieux vaut accepter la mouvance des mots et se laisser flotter à leur surface sans chercher de direction précise, se laisser aller à des impressions.
Des vagues, des ressacs, du silence, la nuit pique l’œil dans le soleil, ça repart d’un coup, sans nous, le livre est ouvert à la dernière page un chagrin vif nous prend, on lisse la couverture d’une main légère en regardant ailleurs tandis que s’éparpillent des phrases mises dans le bout à bout des chimères nocturnes.
Textes spontanés ? Ou travaillés en atelier ?
Isabelle Fable
(Reflets wallons)