La Troisième séance…suite
Posté par traverse le 26 juillet 2011
C’est lors de la troisième séance d’un atelier d’écriture que se mettent en place les relations entre auteurs et animateur et que commence le véritable travail de découverte et d’analyse des textes écrits lors des séances précédentes. La sauce prend, les dynamiques s’établissent dans le groupe.
Daniel Simon, qui anime ce genre d’atelier, nous livre ici ses réflexions sur ce lieu de brassage des âmes, des vies et des pensées de ceux qui voudraient témoigner de leur vécu.
Le ton est donné dès la première page : un croquis signé CM (Christine Mobers), jeté sur papier en trois coups de crayon et dont la légende précise : Je n’ai pas le temps d’écrire, j’écris dans le temps que je n’ai pas.
Ce qui nous montre l’urgence à le faire, la nécessité de s’exprimer et la résultante : des textes courts, allant à l’essentiel, quitte à être maladroits et à appeler améliorations. Témoigne aussi du plaisir d’écrire, du plaisir d’être lu et du plaisir plus aigre-doux d’être critiqué ou corrigé…
Cette séance, cette parenthèse dans le quotidien, ce temps pris sur le reste, pourquoi ? Séance fait penser au cinéma – loisirs – mais aussi à la séance chez le kiné, le psychologue, le masseur – soins… C’est un temps de lenteur, de recherche, de méditation, de création au milieu du stress de l’action et de la vitesse qui sont le lot quotidien de chacun de nous. Ce besoin d’écrire émerge du plus profond et s’apparente plus au besoin de s’écrire qu’au besoin de bien écrire. Il s’agit de se raconter, parfois de se délivrer, parfois de transmettre. Mettre des mots sur des ressentis, sur des souvenirs pour mieux les préciser, les définir, les fixer et les partager.
C’est, nous dit-on, un outil de réparation individuelle ou sociale.
Apprendre à se connaître soi-même, à se décrypter au travers de ses propres écrits, se découvrir mutuellement, se laisser guider sous la houlette de l’animateur, qui donne une consigne, une contrainte, une ligne de conduite, une base de travail. Et dans les rails de ce chemin, chacun gambade avec ses propres mots, au fil de l’écriture. Dans ces ateliers, le mot est au service de l’homme. Et non l’inverse, comme c’est parfois le cas des écrivains plus affirmés.
(…)
Isabelle Fable
Daniel Simon – La troisième séance – Un atelier d’écriture en chantier – Couleur livres- collection Je – 112 pages – 12 €
(Reflets de littérature wallonne)
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