Dans la pluie qui tombe sur les hommes rentrés tard

Posté par traverse le 29 août 2011

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Dans la pluie qui tombe sur les hommes rentrés tard, encore le faste et le fugace sur des torses fragiles, on court dans ces fines ampoules de mélancolie vers la lumière des vitrines et des buées intérieures, en hâte, tout occupés à semer des regrets dans les éclaboussures où nous allons comme des semeurs, courbés sur la nuit qui nous tient déjà à la gorge pour un temps.

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Apnées à la Fête de l’eau

Posté par traverse le 27 août 2011

Apnées à la Fête de l'eau dans carnets ar046web

Demain dimanche 28 août, de 12h30 à 14h30 venez plonger dans
l’installation de sons et mots « en apnée »

Etape n°4 de l’itinéraire de la Fête de l’eau (programme en pièce jointe)

http://www.egeb-sgwb.be/FetedelEau

c’est au piétonnier de la place Jourdan (1040 Bruxelles)

« en apnée » est un mini parcours de poésie sensorielle

Les lectures de Daniel Simon, Gaetan Saint-Remy, David Giannoni, Sylvie Leroy, Nathalie Gassel, Simona Petitto, Giulietta Laki.. et des textes de bien d’autres êtres d’eau et de chair… prendront place dans l’installation de Giulietta Laki et Nicolas Marchant.

Et vous?
Quand feriez vous un petit tour en apnée dans votre coeur?

http://www.myspace.com/troupepoetiquenomade

www.fiestival.net
www.maelstromreevolution.org

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Apnées

Posté par traverse le 24 août 2011

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Apnée 1

Le goût du sel qui passe de la langue à l’arrière-palais, des présences soudain de petits-déjeuners avec la femme aimée, des œufs, du lard braisé, un café fort, le repos de la nuit et si la mer avait une saveur de fraise ?

Apnée 2

Le crépitement des lucioles d’oxygène monte vers la lumière à tire d’ailes, la bouche s’ouvre comme une carpe sur le vide, un vacarme s’échappe de moi, je descends.

Apnée 3

Silence et copeaux d’oxygène accrochés aux cheveux, des pieds remontent des frissons plus frais, descendre encore.

Apnée 4

Les oreilles battent jusqu’au bout des doigts, prendre ce temps comme une répétition légère du dernier sursaut.

Apnée 5

Attendre sous l’arche l’apaisement, un instant encore dans le poids disparu des instants, remonter.

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Les enfants chiants

Posté par traverse le 24 août 2011

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la cruauté a besoin du comique

Posté par traverse le 24 août 2011

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Si l’amour menait à quelque chose

Posté par traverse le 21 août 2011

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Si l’amour menait à quelque chose, il serait réservé aux aventuriers, mais non, profitons-en, à rien, à rien.

Et pourtant, elle n’est rien qu’aimée et cela suffit.

Ce besoin de pureté qui s’empare des imbéciles en vieillissant, n’importe quelle pureté !

Un ami sur le départ, que je ne reverrai plus : « Et maintenant qu’ils se débrouillent, je suis si fatigué d’avoir tant expliqué. »

Sous les eaux du barrage, un village en apnée.

Rire tant et tant et se surprendre à ne plus savoir de quoi on rit.

« Sois naturel » signifie pour beaucoup « n’aie pas peur » et « n’aie pas peur », « tremble silencieusement ».

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la troupe pOétique nOmade de maelstrÖm en apnée… à la fête de l’eau

Posté par traverse le 21 août 2011

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Heure dimanche 28 août • 12:30 – 15:00

Lieu Piétonnier Place Jourdan
364 et 366 chaussée de Wavre

En savoir plus C’est ce SAMEDI 28 AOÛT que les poètes, artistes, et clowns de la trOupe pOétique participent à la FÊTE DE L’EAU !!!

Ce sera, pour nous, entre 12h30 et 15h…
Juste entre la BOUTIQUE MAELSTRÖM 4 1 4, l’ESPACE SENGHOR et le PARC du SENGHOR… un COULOIR D’EAU, DE SONS, DE VOIX… avec Demestrios Yvernak, Nathalie Gassel, Gurdjin Aladin, Daoud El Gian, Daniel Simon, Giulietta Laki, Sylvie Leroy, Simona Petitto et bien d’autres !!!!

Soyons nombreux et PROLONGEONS L’ETE!!!

Ci-dessous l’accroche de l’événement et la page de l’événement global:

La vallée du Maelbeek invite la Fête de l’eau 2011!

« Un spectacle itinérant dans la vallée du Maelbeek. »

Pour cette édition de la fête de l’eau, nous proposons aux habitants de marcher le long de la vallée du Maelbeek, de la redessiner en traversant ses quatre villages historiques (aujourd’hui 5 communes : Ixelles / Etterbeek / Bruxelles-ville / Saint-Josse / Schaerbeek) en s’arrêtant à un certain nombre d’escales, musicales, historiques et artistiques.

Les lieux d’escales sont choisis pour leur lien avec l’histoire de l’eau dans la vallée (ancien moulin, point d’eau, source, ancien étang, coteaux…) mais aussi en s’appuyant sur des habitants, des collectifs, des associations qui connaissent bien leur quartier, y tissent des liens entre les voisins, artistes, musiciens, y font vivre des projets.

Nous proposons des étapes vivantes tout au long de la journée sur l’ensemble de la vallée, mais c’est au passant de créer son voyage personnel, impressionniste et musical en choisissant les lieux où il désire se poser.

Un « fil bleu » a été proposé aux différents intervenants sur la vallée : s’emparer du cycle des lieds de Schubert de « La Belle meunière » (Maelbeek étant la vallée des meuniers et des moulins) pour les réinterpréter librement. Les créations peuvent être individuelles ou collectives ; elles mêlent des artistes, des habitants, des enfants, des savants, des historiens, des curieux…
Elles sont développées pour l’occasion, sont le fruit d’ateliers d’été ou font partie d’un projet ayant déjà une histoire liée à l’eau ou au patrimoine de la vallée.

INFO ET PROGRAMME:

http://www.egeb-sgwb.be/FetedelEau

EVT GLOBAL SUR FACEBOOK: http://www.facebook.com/event.php?eid=235780583130289

CONTACT: gaelleclark@msn.com

Quelques traces…de Nicolas Marchant.

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Les copines

Posté par traverse le 21 août 2011

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La mer monte. Marée furieuse même, moutons galopants et écume baveuse. Ostende vit dans la marmaille du mois d’août des semaines infinies. Bains de mer, crèmes glacées et gaufres en terrasses, jeux de plage et ennui flottant. C’est ça que j’aime, cet ennui familial qui me console souvent de ma furieuse solitude. Le soleil se couche, les appareils photos se réveillent, c’est bête et beau, ce sont les vacances.

Chez « Le Basque », nous mangeons des moules, à la provençale pour elle, au vin blanc pour moi. Les frites sont délicieuses, la mayonnaise parfaite si ce n’est que je m’ennuie. Manger des moules, c’est recommencer le même geste pour une fine bouchée sans surprise, c’est juteux et pesant, les moules. Alors je bois. Avec les moules, il faut boire. On s’ennuie moins.

Ma compagne est silencieuse, elle doit se dire que les moules…Mais c’est le plat de saison alors, on s’y est mis tous les deux. Je n’aime pas le silence des repas. Je n’aime pas cette façon de se concentrer sur l’essentiel. J’aime les parades, les diversions, les effets de style. J’aime ces allers-retours entre la parole et la bouchée, où on passe d’un bonheur à l’autre parce qu’ils se croisent et se mêlent parfois. Parce qu’ils font que de la conscience surgit dans le dedans et le dehors du corps. Ca me plaît ce va-et-vient entre les mots et la bouffe. Disons que ça me rassure de me sentir tantôt vide et tantôt plein dans le même mouvement. Et avec les moules, c’est difficile cet exercice. Très vite elles refroidissent et ça devient des trucs mous au fond d’une casserole qu’on va pêcher avec la fourchette. C’est triste cette pêche à table où le gibier est déjà froid.

Silence, le soleil se couche vraiment, tout est rose, les amoureux s’enlacent sur la digue, les vieux ralentissent et leurs chiens se mettent à tirer sur la laisse. La serveuse emporte nos assiettes pour les vider dans un grand seau à l’entrée. Les coquilles vides font penser à je ne sais plus quel artiste flamand. Je le lui demande, elle n’en sait rien et me dit que c’est idiot de faire de l’art avec des moules. Je lui réponds que ça se fait beaucoup chez nous, de l’art-moules… Elle rit, c’est facile, mais elle rit, par rapport aux moules qui n’en finissent pas. On les regarde maintenant avec circonspection, presque comme un placement. On se remet à parler, elle me raconte ses rêves, des voyages fantastiques sur une route blanche qui la mène au loin. Elle se sent bien, le rêve est soudain là, grâce aux moules, en tous cas, elle se sent légère. Elle le dit, je suis ému quand elle me dit ces choses-là. J’aime cette façon de dire qu’on est bien ou mal, heureux ou triste. Je hais les déprimés, les déconfits de la vie, les pleurnicheurs et les mous, les moules quoi ! Elle est belle dans la lumière de fin du jour, elle est toujours belle en fait. Et je l’aime. On forme un couple un peu fragile, dans le genre « cours après moi que je t’attrape », mais ça fait tellement longtemps que ça dure…On a dû trouver un système qui nous convienne sans avoir l’air de décider vraiment. C’est une façon de se jouer un air de liberté mais on sait bien que c’est que du jeu, cette façon de se prendre au mot, de se quitter pour quelques jours, de se croire désespéré et d’être à bout de nerfs. C’est qu’un jeu. Facile, mais à notre âge, c’est toujours ça. On redemande un carafon de vin. Elle me prend la main et l’embrasse tendrement. J’achève mes moules, je suis heureux.

Elles sont trois, elles entrent en force, seins en avant, cheveux flottants, des crinières plutôt, une métisse, une noire et une arabe. Du moins c’est ce qui me semble, à force d’en croiser dans mon quartier, je commence à les reconnaître. Elles sont magnifiques, grandes, colorées, talons hauts. Elles s’installent en vue de mer, rient, parlent fort une langue qu’elles manient avec souplesse. Elles se retrouvent après un stage ou quelque chose comme ça, elles travaillent dans le show ou la variété, des attachées de presse, des communicatrices,…Elles se racontent les derniers potins, baissent la voix pour les vraies confidences, se remettent à rire, commandent une bouteille de champagne, charrient le garçon et font cliqueter leurs bijoux.

J’hésite entre une crème brûlée ou une glace. Elle se décide pour une coupe de fruits frais et moi pour une dame blanche. On se regarde dans les yeux, on se prend les mains, la lumière du soir scintille dans les vitres, et les trois copines d’à côté se rabrouent en parlant de leurs dernières conquêtes. Il y en a même une qui semble avoir été la proie des trois…Elles se balancent en toussant de plaisir. La métisse se lève et se dirige vers les toilettes, je la regarde en coin disparaître dans l’escalier. Les deux autres téléphonent, soudain graves, professionnelles. Elles disent « oui » et « non » avec la même fermeté, tout est net dans le ton, tranchant même. Elles raccrochent quand la troisième les rejoint et commandent une autre bouteille, pour fêter ça. L’arabe enchaîne en parlant de boîtes de strip-tease à Paris, où elle doit rencontrer un client, un partenaire qui vient de Londres, ça l’ennuie, elle ne trouve pas ça correct, mais pas bégueule elle ajoute que c’est le bizness, les deux autres argumentent en disant que c’est culturel le strip-tease pour les français, elles tombent d’accord, c’est culturel et elles trinquent.

La noire me regarde de temps en temps et je croise son regard un instant plus lentement. Ma glace baigne dans le chocolat et j’hésite à porter la cuillère à ma bouche de peur de ressembler à un gosse qui apprend à manger proprement. Je suis coincé, je dois me décider, la glace fond, ma compagne va finir par lever les yeux de ses fruits magiques. Elle admire tout ce qui est frais, elle fait très attention à sa santé : des graines, des tisanes, des légumes et des fruits tous les jours, de la marche, tout quoi. C’est pas que je sois contre, mais à toujours penser à sa santé, ça renvoie à la maladie qui rôde et j’aime pas ça. Ca me déprime et j’aime pas les déprimés. Je m’énerve moi-même à tourner autour du moment fatal où j’apprendrai que je l’ai, que ça y est, que c’est mon tour, que je dois me préparer, etc…J’aime pas ça les obsédés de la santé, mais pour le reste elle est formidable, alors, je passe outre. Elle ne me regarde plus, ça y est, je plonge dans ma coupe et je m’enfourne deux cuillerées coup sur coup !

Le garçon leur apporte la deuxième bouteille, il semble les connaître, il sourit tant qu’il peut, à en être ridicule, il se redresse pour faire le beau, tourne autour de chacune pour les servir en bombant le torse comme un torero, elles aiment ça et pointent leurs doigts en révolver vers le pauvre qui commence à fatiguer. Trois tueuses sympathiques, sans illusion sur la faiblesse du mâle, prête à déguster sans trop se fatiguer, des copines en sortie avant le retour chez soi. Un temps où elles folâtrent dans les hautes herbes en scrutant l’horizon. Je sens que la noire me regarde à nouveau, je saisis les mains de ma belle et je les embrasse en riant.

Dehors, des animations débiles, de la musique de plage, des jeunes branchés, des trentenaires à poussettes, madame au téléphone et monsieur qui pousse le dernier. Du bonheur durable. Le soleil s’est noyé dans ses propres reflets, la mer est étale, le scintillement augmente, comme un vernis sur la beauté qui s’élève vers le ciel. Je demande l’addition, on nous offre un alcool, pour la maison. Un genièvre au citron. D’un trait, je vide mon verre et j’en demande un deuxième, ça me ragaillardit avant de passer devant la table des trois belles. Je promets que c’est le dernier. Le garçon me pousse l’addition sans un mot. A la table d’à côté, elles envoient des sms en riant. On se lève, on sort, il fait froid pour la saison, on se prend la main, j’ai encore un goût de citron sur la langue…

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L’air ne suffit plus

Posté par traverse le 18 août 2011

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L’air ne suffit plus, de l’eau, en lui, dedans, dehors, jusqu’à la gorge, la luette plongée, le voile embué, les papilles fondues et la boule qui gonfle, l’air enchevêtré à l’eau, tout enfourné de mots fondus dans la masse liquide qui le tient dans la matière, encombré de vestiges anciens, vagues retournées au centre du vocabulaire, marées rageuses au solstice des colère, l’air ne suffit plus, la bave parfois, écume, morve et liqueur sans pareil, salive sémantique en vernis sur la langue, fouillis du foutre éperdument perdu, fange somptueuse au profond des muqueuses, inondation vagale au tréfonds des endroits où la basse effusion des lymphes et du sang mort porte le pantelant au profond des abysses, l’air ne suffit pas, dans l’endroit où il fond au fronton des angoisses, le verbe alors suffit à reprendre le souffle abandonné un temps dans l’expire de la langue, la fonte se meut alors en un souple arrachement au poids des chairs lesté de tant d’anomalies, il y a du vent, des orages majeurs, des ondes de silence, de tout si resserré en lui que cette bulle froide enfermée dans le cœur se dissout un instant en manière de secousses, balayage du centre et ordalies d’organes, vestiges de la meute ancienne qui l’instaura un jour dans l’ordre des vivants, dans des coulis de lave au portes des eaux claires, l’air ne suffit plus, vaste plaine en lui remémorée dans le bref instant d’un inspire, l’eau a déjà mis son sceau aux entrées bronchiales, laissé tomber l’écluse entre les temps, fondu l’avant et le présent en un spasme léger, tout enrobé de choses qu’il fait bon d’oublier en cet endroit précieux des sommeils infinis, suspendu dans le flot des années passées, des vertus inutiles et des chagrins retors, la flèche enfin lancée dans un ciel azuré que rien ne peut atteindre, ni le fer, ni le froid, ni l’amertume grise des hommes sans destin, la voûte est indomptable en des secrets majeurs et nous allons pressés de nous vider d’ici, de nous remplir de là, d’empiéter sur notre ombre et l’air ne suffit pas, le vague espoir encore de renouer des forces continue son travail, le mitan est atteint, la ligne dépassée, la douane surpayée et dans un poumon vide le monde reprend place, sème des azalées, épanche son humeur par les baies entrouvertes d’une vie sans fin surprise dans ses ébats, l’air ne suffit pas, la parole vient toujours au secours des vivants qui se mêlent un jour de plonger tout au fond.

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Modèles réduits d’un pays flou

Posté par traverse le 16 août 2011

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Ce qui compte, c’est ce qui semble perdu pour les autres dans l’indifférence des choses et qui devient une marque de notre passage. Un nom, une date, gravés sur une paroi, une dalle, un mur anonymes. Ce qui compte, ce sont des souvenirs d’odeur, des lumières qui frappent votre œil à l’improviste et qui vous font rejouer sur une scène bien plus vaste où tous les temps de notre vie se déplient en un instant. C’est peut-être ça, la mémoire, une trace singulière dans un fouillis général.

« Modèles réduits » de Jacques de Decker ne joue pas du minuscule ou du dérisoire mais de l’impromptu, du sursaut, de la minutie, du tragique domestique et de la joie simplissime d’être vivant à un endroit précis, dans un temps qui semble s’offrir si naturellement à la dégustation des hommes patients. Des nouvelles, courtes, plus ou moins, mais toutes retenues, marquées du volatile, de l’entraperçu, comme cette note de Peter Handke à propos d’un flocon de neige qui en percute un autre en tombant et le disperse. (« A ma fenêtre le matin »).

Ce sont des histoires de Belgique, donc des modèles réduits du monde…Mais la réduction n’a pas à voir avec la simplification où la diminution à l’échelle d’une maquette, non, il s’agit ici plutôt d’une précipitation de Belgique. La concentration des émotions, des jeux de rôles, des mouvements de l’âme, des gestes de la tribu Belgique sont le centre de ces manières d’orfèvres. Qui lit Jacques de Decker sait que l’auteur est un discret dans la mise en scène, un généreux dans la rétention, un loquace qui tient à la discrétion.

En rassemblant ici ces « Modèles réduits », l’auteur et l’éditeur ont réalisé un chef d’œuvre qui évoque ce petit pays en transe souveraine si bellement et finement qu’on pense à ces bateaux aux voiles déployées dans des bouteilles . On se dit qu’il y a un truc, on le connaît et cependant on colle son œil au goulot et on y découvre l’horizon tout entier…

Modèles réduits, Jacques de Decker, ed. La Muette, Bruxelles, 2010, 207 p.

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Des textes comme des horloges

Posté par traverse le 15 août 2011

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Des textes comme des horloges, qui sonnent à l’heure dite.

Prendre possession, un germe d’avant fièvre.

Parfois je pleure la fin des larmes qui arrive trop tôt.

Tant de promenades reportées et tombées dans le poème.

Dans une chambre lointaine, elle prépare le lit, au cas où, dans le meilleur des cas.

La méchanceté a besoin du comique pour se donner à tous.

Un ciel de nuit et l’oreille grandit.

Se mettre à l’ouvrage, enfin s’abandonner à ce qui n’est qu’une humeur devant la matière.

Faire la cuisine, peler, cuire et servir avant l’étreinte.

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Le cinéma m’a donné le goût de la fin

Posté par traverse le 15 août 2011

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Le cinéma m’a donné le goût de la fin, la littérature, celui des enchaînements.

Soleil ce matin et l’automne qui fouille dans les arbres du bout des doigts.

Une trouvaille: un mot, une phrase, jamais une idée.

Elle entre dans la lumière et nous laisse affligés de tant de civilité.

Détourner les yeux de la Méduse, en nous.

Il promène son chien, les gants à la main, toujours prêt !

Elle était expulsée de l’amour depuis sa maternité.

Revenir au début : se débrouiller avec la clarté de la fin.

Ecrire, une façon de ne pas regretter.

La trace d’une femme aimée en filigrane…

Femmes lisant le menu d’un restaurant, scrutent sévères et muettes.

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Un vieil homme tient la main de la petite

Posté par traverse le 14 août 2011

Un vieil homme tient la main de la petite dans Textes dscn6671web

Un vieil homme tient la main de la petite, elle grandit à chaque pas.

Elle dit pour les vagues : le ciel de la mer.

Lenteur des vieux à laquelle je m’accorde avec joie et impatience.

Certaines voix me désespèrent et je dois m’en emplir.

Un corps général : elle se brûle la main, je retire la mienne.

De grand cœur souvent signifie avec honte.

La fatigue est une façon de vivre resserré.

S’encolérer de ne pouvoir être ici sans remords.

La nuit commence par un renoncement, le jour par des promesses.

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Passer à travers en laissant une trace

Posté par traverse le 11 août 2011

Passer à travers en laissant une trace dans Textes image015web

Passer à travers en laissant une trace, le poème.

Des bouleaux sur la crête, souvent une ombre de guerre ancienne.

Des vieillards avec qui je parlais, étonnés encore de l’âge qu’on leur cache.

Croiser un regard dans la piscine et sourire entre deux eaux.

La pluie dehors qui lie en moi les saisons.

La terre natale est toujours occupée, laisser la place en regardant le ciel.

L’autre ce n’est pas lui, de la parole plus que du corps.

Le récit tourne autour d’un endroit vide impossible à prononcer.

Une femme dans le tram qui coupe son téléphone comme on refait un lit.

Un beau visage entraperçu, le seuil d’une maison amie.

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Que tombent les pétales sur des cendres anciennes

Posté par traverse le 10 août 2011

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Que tombent les pétales sur des cendres anciennes et les flammes redoublent.

Ils se croisent en baissant les yeux comme dans un long sommeil intermittent.

Ils s’éloignent et ils s’aiment, chacun chez soi.

Des étourneaux dispersés dans les arbres, des ampoules éteintes avant la joie.

Prendre le large et revenir au livre après l’exil du jour.

La matière de l’apparence dans la forge du silence, écrire.

Aller et venir à mon gré dans le temps, juste avant le réveil.

C’est en faisant des fautes que je me sens le plus présent.

Une eau qui coule et de l’enfance me piquète les pieds.

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Récits et Nouvelles, textes des Ateliers d’écriture Mille et une pages…

Posté par traverse le 8 août 2011

Un livre : Récits et Nouvelles, textes des Ateliers d’écriture Mille et une pages…
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Un volume de 240 pages rassemblant les textes écrits dans l’atelier Mille et une pages

Avec des textes de Marie-France Reininger, Marie Bruyns, Rolande Denis, Lyndia Roveda, Cris Van den Spiegel, Brigitte Morys, Claude Martin, Catherine Vanesse, Christian van Tuijcom, Bernard Gilon, Antoine Moens, Morgane Piraux, Philippe Bigot, Marcel Laurent, …

(Disponible sur demande : 15 euros plus 3 euros frais de port payables
à 068-2144376-24 De Traverse asbl ou lors de la dédicace lors de Curieux Dimanches)

Curieux Dimanches Bibliothèque Sésame/ Schaerbeek 16/10/2011

17H00 Un livre : « Ateliers d’écriture à Mille et une pages»

Rencontre-dédicace

Dans ce premier volume aux éditions Traverse, on retrouve les textes des participant (
e)s des ateliers d’écriture animés par Daniel Simon à Mille et Une pages. De la fiction,
du récit, des nouvelles, du noir, du burlesque, de l’intime et de l’utopie… Réservez déjà
votre exemplaire ou venez nous retrouver ce dimanche, vous y découvrirez de
nouveaux talents !

Ouverture exceptionnelle de la bibliothèque de 12h à 18h
Abonnement annuel (bibliothèque) offert aux nouveaux inscrits
Rencontres littéraires, lectures sur coussins pour les plus jeunes, concours, animations

Entrée libre et gratuite
Info : 02/242.68.68 ou www.mabiblio.be

DANS LE CADRE DE LA FUREUR DE LIRE A l’initiative de Georges Verzin, Échevin de l’Instruction publique de la Culture et des Bibliothèques, avec le soutien du Service Général des Lettres et du Livre de la Communauté française et de la Cocof.

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L’esprit du temps, une façon de dire le commun

Posté par traverse le 3 août 2011

L’esprit du temps, une façon de dire le commun dans Textes dscn6540webjpg
L’esprit du temps, une façon de dire le commun ; l’esprit de l’espace, une manière de ne rien distinguer.

A la hauteur des yeux, les hommes. A hauteur de mains, leur impuissance souvent.

A force d’être clair, la grâce disparaît.

Un ciel mouillé, des pneus qui écrasent la pluie, la lampe allumée au coeur du jour et le temps reprend forme.

Le monde rétrécit dans des images d’enfants gâtés.

Douleur : mot usé par les fausses joies.

Trop habile il ne convainc que les menteurs.

Aimer ne rien comprendre aux hommes par compassion.

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Connaître des amitiés féroces

Posté par traverse le 2 août 2011

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Connaître des amitiés féroces qui ne se font que pour se dénouer.

La femme criait si fort dans la cabine téléphonique que toute bonté est morte alentour.

Maquillages et coquetterie sont les marges d’un texte à peine traduit.

Cette façon rude qu’il a de dire oui ou non, un homme déjà sur le départ.

Dans la solitude, voir toutes choses reliées et dans la société perdre les hommes de vue.

Un moineau – un dieu ancien échappé du chaos- se pose et me regarde sans vie, comme les dieux.

Elle est belle et marche sur ses talons : un héron égaré.

Ciel vide, ciel plein et nous avons le langage pour réparer : nuages.

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Parler: se mettre hors de soi

Posté par traverse le 1 août 2011

Parler: se mettre hors de soi dans Textes uu144web

Parler: se mettre hors de soi, écrire: retrouver sa place.

Regarder les femmes passer, tête haute, tête basse, certaines de notre bref amour.

Du jardin montent des parfums de jasmin et je tombe lentement dans un vaste chagrin.

En soi des murmures, des bruissements, des phrases soudaines. Il faut clouer tout ça dans la matière de l’écriture.

Bien sûr, la fin, le froid et le muet mais aussi la fine ouïe de l’animal.

Paraître plus vieux, paraître plus jeune: une façon d’habiter ailleurs.

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