Impressions (d’) assises
Posté par traverse le 5 octobre 2011
Le 4 octobre à la Bibliothèque de Marche, hier…sous un soleil d’Ardennes
Assises du Livre….Le numérique, rien de nouveau. Les mêmes questions, les mêmes prophéties, les mêmes interrogations qu’il y a…Ce qui change? L’évidence que ce n’est pas clair, que l’enjeu, surtout, est de vendre des tablettes numériques, que les bibliothécaires cherchent, que les éditeurs doivent se positionner alors que les questions se durcissent et appellent réponses et que les lecteurs ont des pratiques multiples. Allez sur le Net, vérifiez, ces questions, dans le champ de l’édition francophone, sont posées à l’identique depuis dix ans…Droits, technologies, piratage, distribution, déclin de la libraire traditionnelle, …Ce qui change vraiment: le débat, sous des atours culturels est de plus en plus renvoyé au réel de l’économie de l’édition: les droits, les marges, la distribution, les cibles, les marchés,…Ce qui traduit aussi le fait que la fascination pour la « chose numérique » se transforme en appropriation de techniques au service de l’éternelle question: comment porter et faire circuler les idées et les formes dans un monde de plus en plus rapide et maillé de réseaux. On pense au domaine de l’édition musicale. Terrible. Les Majors n’ont rien vu venir. La plupart des auteurs, compositeurs sont sortis des catalogues et les bacs se vident. L’édition papier est prudente, elle a vu l’iceberg et ne veut pas s’y fracasser. Donc, louvoiements, atermoiements, observations, essais, expériences…
Le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles (ça y est, c’est dit, c’est un peu surnaturel, mais c’est dit…), par la voix de Mme Christine Guillaume (Directrice de la Culture) rappelle le souci et les engagements du Ministère dans la mise en réseaux et en décloisonnements des départements, des matières, des compétences. Il manque aussi de budgets…
Marc Quaghebeur (poète essayiste, Directeur des Archives et Musée de la littérature), très en forme, rappelle l’histoire, les enjeux, les échecs historiques et les perspectives de l’édition en Belgique. Insiste sur la notion de francophonieS et rappelle que le 6ème arrondissement parisien n’est pas le centre du monde de la Francophonie. Je rappelle de mon côté, que Salvador Dali le situait, le centre, à la gare de Perpignan. Et nous, à Liège, probablement…
Quaghebeur insiste sur les nécessités de repositionnement transversal des francophonies, de la nécessité de relier des littératures francophones et des écrivains issus de ces francophonies, hors le centrage français.
Un constat: le livre-papier, a été souvent, lors des conflits récents en Afrique centrale, un « combustible » facile à portée de mains. Les bibliothèques, comme les personnes, sont vite consumées dans la région des Grands Lacs.
Le numérique, toujours avec l’acculturation au livre papier (il insiste), sera un des moyens de nouer de nouvelles relations éditoriales entre ces francophonies…Un Nord-Sud qui devra d’abord résoudre la question des droits d’auteurs, …
Jean-Luc Jeoffroy (Service du Livre luxembourgeois, organisateur) est heureux: près de deux cents personnes attachées aux mêmes questions et rassemblées le matin en plénière et l’après-midi en Ateliers.
J’y animais l’Atelier Création littéraire. Annemarie Trekker et Armel Job étaient témoins dans cet atelier sensible et qui a articulé des questions qui allaient de la littérature Et la vie à la nécessité d’une édition pour enfants exigeante. Bien sûr la question des ateliers d’écriture a été posée, du « thérapeutique » (tic tic tic…), de la nécessite de « déposer » sa mémoire dans des textes…
Alvéole et la Brigade des attentats poétiques ont animé la journée et parodié des conclusions de colloque de façon magistrale…Jean-Pierre Pirson était l’hôte sur le canapé qui recevait ses invités et commentait avec chaleur…
MARGE…
Pas une tablette numérique dans la salle…
Des lectrices parlant à un auteur comme s’il était un autre: « Je n’ai pas du tout aimé au début, puis plus tard, j’ai tout aimé »…Et lui d’écouter, un sourire en coin, très attentif cette déclaration d’amour littéraire. Il participe à la conversation qu’on lui ouvre comme s’il était lui-même lecteur. .Discrétion et élégance…
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