Retour à Muganza, récit d’un avant-génocide
Posté par traverse le 25 octobre 2011
Le 15 novembre à 20 h dans le cadre de la Quinzaine des Femmes de la Ville de Bruxelles
Les éditions M.E.O. vous invitent à une
Lecture-spectacle d’après le livre de Marie Niyonteze
Centre Pôle Nord
39, avenue de l’Héliport
1000 Bruxelles
Entrée aussi possible par la Chaussée d’Anvers, 208
Comédienne : Yves-Marina Gnahoua
Musiciens : Ben Ngabo, Alphonsine Nyiratunga,
Suzanne Nyiranyamibwa
Entrée libre
Un témoignage de plus sur le génocide rwandais ? N’en avons-nous pas pléthore ? Que peut-il apporter que nous ne sachions ?
Certes, comme pour la Shoah, comme pour le génocide arménien, il est essentiel d’entretenir la flamme du souvenir dans notre monde où la ronde infernale des atrocités les chasse aussitôt des mémoires. Mais surtout, le récit de Marie Niyonteze nous prouve que ce génocide était prévisible, qu’une répétition générale avait eu lieu lors de la première incursion du FPR.
En 1990, Marie Niyonteze est arrêtée pour le simple motif d’être tutsie. Elle ne doit la vie, et celle, provisoire hélas, de son bébé né en prison, qu’à un enfilement de chances. Mais un de ses frères sera exécuté. Et lors du génocide de 1994, alors qu’elle a obtenu l’asile en Belgique, toute sa famille, dont un de ses enfants, sera massacrée.
En 1996, elle retourne secrètement au Rwanda. Impossible de survivre sans avoir retrouvé leurs dépouilles, leur avoir donné une sépulture. Puis, accompli ce devoir impérieux, il faut reprendre pied : « Seule, en accord avec moi-même, j’ai donc décidé de vivre malgré tout, ma propre vie, afin de conserver votre mémoire, à vous qu’on a privés de vie. »
Une leçon de courage et de dignité, mais aussi de lucidité, qui se refuse à étouffer sous une magnanimité feinte les souffrances et les révoltes. « Ce n’est pas que je ne veuille pas pardonner, mais je ne trouve pas le pardon en moi (…) J’essaie seulement d’être sans haine. »
forgive but not forget