Quand vous serez
Posté par traverse le 1 juillet 2012
Le livre sera présenté en septembre 2012 à la Librairie 100 Papiers par Eric Piette…
On vous dira.
Critiques
Des carrés de pensées denses, tantôt fleuries de poésie, tantôt piquées de philosophie, mais toujours denses à déchiffrer, où chacun, finalement, lit ce qu’il veut lire entre les lignes en pointillés. C’est ça, la poésie, la liberté. Les textes ont beau être brefs, ils prennent du temps à lire. Puzzles de mots à démêler. Pas simple. Daniel Simon nous balade à travers ses écrits. « Quand vous serez… »… : des carrés-promenades touffus – sans points, sans points de repère – mais délimités au cordeau, où s’alignent rêves et pensées entremêlés, où l’on est « étonné de ne plus rien comprendre » comme le dit l’auteur. Mais, conclut-il au bout de ses errances dans le potager de la vie où il cultive ses idées, « ça je le sais et quelques choses encore. » On passe ensuite aux Echographies 1 et 2. La vie passée à l’échographie…de la pensée ? Après Babel poubelle, une succession de phrases éclatées, de bribes de pensées jetées au vent, et des images, des anecdotes, piquées ça et là dans le quotidien et qui nous sont livrées telles quelles, au petit bonheur des jours. Malgré le jasmin du jardin, l’auteur « tombe lentement dans un vaste chagrin ». Mais il écrit. Il se nourrit d’encre. Ecrire est rassurant. Se poser sur des mots pour s’envoler plus haut, si l’on peut. « Passer à travers en laissant une trace, le poème ». Une trace. Ou davantage. Ca aide à vivre. Quand vous serez bien vieille le soir à la chandelle… c’est toujours de mise. L’amour, le temps qui passe, la mort qui suit, remuer des mots pour tenter d’extraire de ce bouillon de culture la substantifique moelle de la vie. Quel doux plaisir…
Isabelle Fable, Reflets Wallonie-Bruxelles
Dans ce recueil, Daniel Simon évoque la beauté fugace du monde, la fuite du temps(« le temps est notre plus précieux ennemi et nous devons l’aimer comme un amour qui s’éloigne ») et l’instabilité socio-économique ambiante. Mais plutôt que de se livrer à une « radiographie » du monde comme il va, le poète part de l’observation minutieuse de notre quotidien afin de dresser un portrait tantôt onirique tantôt réaliste de notre petite communauté humaine et mettre au jour la grandeur des âmes et des choses. Ainsi, à travers ces textes nés de rencontres et de perceptions diverses, Simon fustige un monde dans lequel l’individu a tendance a disparaître dans la masse monétaire et est séparé de ce qu’il est vraiment. Bref, en faisant le procès d’une époque où l’on a de plus en plus de mal à dissocier la réalité formelle de la réalité objective et où la superficialité voire la vulgarité deviennent la norme, le poète dénonce les falsifications de la vie et nous invite à dépasser le stade des représentations pour sortir de l’ignorance dans laquelle on est maintenu et saisir toutes les potentialités de l’existence. Car, et c’est l’originalité du propos de ce livre, si le poète déplore la déshumanisation qui gangrène nos sociétés modernes, il excelle également à mettre en valeur les « beaux fruits » que nous offre le monde…
« Quand vous serez dissipés dans la brume exhalée des vivants, que vous prendrez la mesure d’une infinie coudée votre vie passée, que vous direz en murmurant à l’oreille des enfants des choses entendues qui sauvent parfois des bouches trop goulues, que vous ferez mine de rien entre deux saules ici et deux ombres là-bas, que vous irez dans la vulgaire engeance des colères anciennes à califourchon sur de fières injustices, vous vous direz peut-être : va et note le chemin de ces quelques poèmes tombés de la poche du farouche claudiquant. «
« Quand vous serez » est un recueil d’impressions dans lequel le poète s’emploie à questionner le réel (devenu de plus en plus…virtuel !) pour s’interroger sur le vrai sens de la vie, se découvrir autre(« écrire, c’est détruire toutes les façons de percevoir existant déjà ») et saisir au vol l’ivresse de vivre de ses contemporains. Bref, par la grâce d’une écriture élégante et parfaitement maitrisée, Daniel Simon transfigure la réalité voire la recompose pour mettre en avant les forces actives de la vie et recueillir l’enthousiasme des utopies qui chantent dans la nuit du monde.
Pierre Schroven, Traversées
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