« Lee » une histoire d’adoption
Posté par traverse le 7 octobre 2012
A propos de « Lee »
Une histoire d’adoption
(Absent lors de la première rencontre autour du livre de Italia Gaeta, voici ma part…)
Chère Italia,
L’aventure continue donc…
« Laide » a été publié il y a deux ans chez Couleur Livres suite à notre rencontre en ateliers d’écriture et voilà que paraît aujourd’hui chez le même éditeur, « Lee » (L’histoire d’une adoption)….Après les « bravos » et autres très sincères réjouissances, je tiens à te confier que tu as réussi quelque chose de si difficile que je ne pensais pas, tout au long de ton travail d’écriture, que tu garderais avec autant de tonus, la ligne…
Cette fameuse ligne qui est en chacun de nous, que nous suivons après l’avoir tracée, je dis bien après, dans le sillage de la forme que nous avons entrevue. « Le présent, c’est le futur qui vient vers nous », écrit Heidegger…Et ce présent, au-delà de la vie, au-delà de ce que nous appelons le « réel « , qui est plus précisément à mon sens, le « vécu » de ce temps qui fuit et qui n’existe qu’en regard du rétroviseur que nous portons en nous et qui a nom de mémoire, ce présent a été singulièrement attrapé dans ton merveilleux filet à papillons !
L’écriture est si vaste que nous ne savons pas toujours de nous à nous ce que nous voulons dire. Essayons donc de la représenter : des souvenirs sont fabriqués mais ils n’existent dans le sens que nous voulons leur donner et qui nous constitue, que dans une perspective : nous écrivons ce que nous n’avons pas complètement vécu. Peut-être même qu’il s’agit d’écrire ce que dont nous n’avons pas une réelle expérience sans l’écriture, justement…
Une adoption n’est pas une mince affaire j’imagine: c’est une histoire de deux êtres, au moins, qui se rencontrent alors que l’un a choisi et que l’autre l’a été. Une vie est nécessaire pour mettre les expériences et les reconnaissances à niveau. Du moins, c’est ce que j’entends et lis. Mais dès lors que tu as écrit cette odyssée de rencontre, tu as pertinemment triché. Tu as écrit ce qui ne pouvait exister sans ton récit.
Et l’autre, cette chère…Lee…va imperceptiblement s’immerger dans cette histoire et la gauchir, la transformer en une autre qui sera sienne. Cela s’appelle une rencontre : avec soi, avec l’autre, toujours insaisissable, même dans l’intimité de la vie…
Le récit apprivoise cette fugue permanente. Et « Lee » est de taille à faciliter le désir de rencontre celles et ceux qui s’y sont aventurés.
Pas de plaintes, pas de pleurs, pas de larmes, pas de regrets, pas de fuite, rien que de la matière qui résiste, qui devient drolatique, bouleversante, simple dans ton texte.
Je suis heureux de l’avoir accompagné à bonne distance, dans la connivence de ton talent que je salue ici encore.
Merci Italia.
Octobre 2012.
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