M’avez-vous connu
Posté par traverse le 20 octobre 2012
M’avez-vous connu
Dans la lumière du colza sur la route
Hier j’étais heureux le temps
De rentrer dans ce nuage gris
Je suis allé dans la vitesse du retour
Sur la dorsale des terres glacées
Et le jaune s’est mêlé à l’ombre
Des paysages béants dont on s’échappe
En regardant l’horizon qui fleurit
De rouge éparpillé sur le béton mouillé
M’avez-vous connu
Alors que je m’évadais du schiste
Des années de fougères et de peur
Pour entrer dans le temps déchiré
Des villes de parole et des fuites bancales
Là-bas une offrande de chaque instant
Nécessaire à l’ordre des injustices
Chacun paie son obole à ce qui le ravale
Et le tient dans des souffles trop courts
Nous marchons déjà sans regards vers le ciel.
Ta dernière phrase « nous marchons déjà sans regards vers le ciel », mon ami, m’incite à me dire: n’avons donc rien d’autre à faire que regarder nos souliers, voire les pas qui se s’impriment pas sur le macadam ou sur le pavé des trottoirs? Ce que nous avons à dire, en fait. Tu me connais: j’aime les pas dans le pentes de neige: elles s’y impriment, s’y marquent et, souvent,servent de repère quand je redescends vers la vallée. Mais combien de fois le vent ne les effacent-elles pas, ces traces? A cause – ou grâce à ce vent, je me sens perdus.Et je ne sais plus vers qui ou vers quoi me diriger. En montagne, il suffit, dit-on, de descendre. Car là, je finirai bien par arriver dans une vallée, quelle qu’elle soit. Y trouver des lieux de soi-disant vie.Tu écris « chacun paie son obole à ce qui le ravale ». Je ne sais comment interpréter ce mot ‘ravaler » tant il a de significations (tout autant positives que négatives).
Très beau texte. Je t’embrasse. jc