Neige

Posté par traverse le 27 mars 2013

Neige,

les oiseaux

essayent les nouvelles partitions

qu’ils chanteront plus tard.

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Ecart(s)magazine N°2

Posté par traverse le 26 mars 2013

Une équipe, jeune, liégeoise, crée  Ecartsmag  avec talent: graphisme, justesse éditoriale, qualité numérique…Bravo!

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http://ecartsmag.be/

Ecart(s) Magazine, trait d’union entre arts et société, propose, à chaque numéro, des pistes d’investigation et de réflexion sous la forme de reportages atypiques, de cartes blanches et d’illustrations autour d’une thématique unique.

Ludique et décalé, Ecart(s) Magazine use du détournement et fait la part belle au visuel. Petit ou grand détour, autorisez-vous un écart de conduite…

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 (ma contribution…)

« Ze Mony » 

« Cela mérite vos applaudissements ! » et ça applaudit, ça valse, ricoche, pleure, rit, touche et envoie au cœur du public.

Parfois la fonte me saisit, honte de laisser trainer mon regard sur ces avant-soirées putassières, honte d’être pris comme cible dans ce pauvre monde des avant-soirées. Mais rien à faire, je m’aventure, je glisse entre deux cadeaux vulgaires d’une chaîne à l’autre et je vérifie l’état des désastres, comme d’autres, la météo, chaque matin, avant le travail. Puis, je coupe, j’en ai assez, ça me suffit pour me redonner courage. Je comprends qu’ils aient supprimé les cours de morale, ça ne tenait plus, fallait être aveugle pour ne pas comprendre que ça tient, tout ça tient, avant ou après les révolutions de printemps-hiver, de jasmin-choucroute et tutti quanti, ça tient comme ça, avec ça, et de façon de plus en plus sommaire.

Sur scène, « Ze Mony », la seule autorité qui vaille,  « Ze Mony » a aplati sans vergogne toutes différences, « Ze Mony », le seul pouvoir de la proximité a renvoyé chacune et chacun à sa commune humanité.

« Ze Mony » entre en scène, règne, rayonne, illumine, travaille et tarabuste les frustrations de tous, ronge la selle du cavalier qui s’effondrera plus loin, hors champ, et lamentablement, blatère, aboie, roucoule, geint, grogne, siffle tandis que les sourires baillent, les rires s’exténuent, le public s’amuse.

La violence et l’obscénité ne sont rien tant que les montreurs d’aspirateurs, les démonstratrices de coupe-légumes, les potiches en escarpins aux jambes infinies, nunuches à l’œil vif, sont en piste et aimés de tous. L’horloge tourne, le désir monte, l’hystérie gonfle, l’argent se montre, les Fous du roi sont au travail, la culture gagne, la guerre continue, on est heureux…

La magnificence d’un système réside dans son évidence, pas dans ses dorures. Ceux qui dérident, ramassent le crottin, en placent une bien bonne, font signe aux enfants et embrassent les voisins, c’est nous. On a mis sa plus belle robe, son tee-shirt moulant, l’entrain est de mise, la nation est rassemblée, du blanc au noir, du beur au bauf, on s’amuse ensemble, on est les cocus de la farce, le vivre ensemble version prime-time.

Nous, de haut au bas, nous tout entier, la nation rassemblée, du politique à l’assassin, du chercheur à la hardeuse, nous, modestes ou arrogants, mais nous qui marchons dans la lumière et les sourires, nous parfaites icônes de ce que nous fûmes, avant, quand nous n’étions que des individus, des électeurs, soldats, médecins, ajusteurs, infirmières et OS, nous les damnés de la terre, les enfants de l’avenir, nous, le peuple, la plèbe, la masse, sommes devenus le public, la plus-value de ces fonctions anciennes, nous sommes le Client.

Le Client de base, celui fabrique le spectacle qu’il regarde, le Client infini (« Ce n’est qu’un jeu, à une autre fois »), le Client toujours heureux d’être là, arraché d’ici, dans la lumière, là, sous le regard de ceux qui sont n’y sont pas et votent et téléphonent, soutiennent et encouragent.

Les enfants suivent, meilleurs clients encore, ils jouent aux enfants mignons, ils sont vifs et veules, malins et nauséeux, ils font le buzz et on leur fait la bise.

Enfants-soldats et de combats douteux, ils y vont, déjà perdus dans l’horizon clinquant des sentiments contrefaçons.

Alors, je sors, je promène mon chien et sous les arbres de l’allée, je vois trembloter les images des écrans où « Ze Mony » travaille…sous nos applaudissements.

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La Fabrique du temps…

Posté par traverse le 23 mars 2013

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Un projet, une préoccupation commune, étirer le temps, le retrouver, l’ensemencer, le rattraper,

lui mettre la main dessus et l’emmener au poste, bref, enfin la mettre à jour La Fabrique du temps

Un projet de livre (papier/numérique)  que je lance ici…que vous pouvez rejoindre avec textes,

illustrations et photos, …bref, à plusieurs, on va y arriver, à cerner la Bête… 

 

Comment nous rejoindre, demande une lectrice? En envoyant votre texte à traverse@skynet.be

ou en le laissant en commentaire…Bienvenue!

 

La promenade, la lecture, l’attente amoureuse, la maladie, la prison, l’internat, l’ennui, la peur, l’angoisse, le déjeuner sur l’herbe, l’amour l’été les fenêtres entr’ouvertes et le vent dans les tentures, un rendez-vous raté, l’autoroute dans un paysage plat, la file à la poste, la queue dans l’administration, une nuit à veiller un malade, un dimanche gris en Belgique, un dimanche ensoleillé sur une plage, l’écoute d’un discours politique, la liste des morts dans le conflit de…, un chagrin secret, la lecture ennuyeuse des « meilleures ventes » de, les versions latines, les cours de statistiques, les prêches des assistants sociaux, les bonnes consciences à l’unisson, l’opéra chic et le rap choc, la grossesse et la mort, le tressage des coiffures africaines, la cuisson des tripes et des haricots secs, le radotage d’un alcoolique, la tristesse d’un singe, l’enfance sans manger à la cave, l’adolescence et pas de sortie, les nuits blanches, les conférences, les cours ex-cathedra, les manifestations sous la pluie, les comptes et les bilans, les vacances d’été, l’attente au lavoir, les lieux communs de bon cœur, une panne sur la route, une femme collante, Charles de Gaulle, la Guerre de Cent ans, Internet en panne, une constipation, une rage de dent, des résultats VIH, Ostende en hiver, une fondue savoyarde, les « Rois maudits », « Jacquou le croquant » en noir et blanc et le kitch historique français, les dictatures populaires, le cancer du poumon, la bêtise sincère, les films de Chantal Ackermann et d’Andrei Tarkovski, les mièvreries du développement personnel, ramasser les feuilles mortes dans son jardin ou dans sa rue, les autoroutes allemandes, les aéroports par temps de neige, une bête histoire à regarder ensemble, un film à succès, un devoir de mémoire, la veille du Débarquement, le lendemain aussi, les parents qui se disputent, les courses cyclistes à la télévision, Lisbonne sous la pluie, un album photo sur les genoux, l’avenir de l’Afrique, les Suisses en hiver et les belges en Belgique,…

(…) à suivre

 

Annexe:

Sur France Culture…(Podcast disponible)

Le Monde selon Etienne Klein

par Etienne KleinLe site de l’émission

D’où vient que le temps passe ?

23.05.2013 – 07:17

 

Nous disons du temps qu’il s’écoule ou qu’il passe.

Mais s’écoule-t-il ou passe-t-il de lui-même ? Ou bien ne s’agit-il que d’une impression qui provient entièrement de nous ?

Pour répondre à ces questions, il faudrait pouvoir identifier et caractériser le « moteur du temps », c’est-à-dire le mécanisme caché au sein du monde par lequel le futur devient d’abord présent, puis passé. Quelle est cette force secrète qui fait que dès qu’un instant présent se présente, un autre instant présent apparaît, qui demande au précédent de bien vouloir aller se faire voir ailleurs et prend aussitôt sa place, avant qu’un autre instant présent l’envoie lui-même se promener dans le passé, prenne sa place dans le présent, et ainsi de suite ? Ce moteur du temps est-il physique, objectif, ou intrinsèquement lié aux sujets conscients que nous sommes ? D’où vient en somme que le temps passe ?

Vous trouverez des gens qui répondent que le temps se débrouille tout seul pour passer, qu’il est à lui-même son propre moteur.

Vous en trouverez d’autres pour dire que ce n’est pas à lui-même que le temps doit sa motricité implacable, mais à la dynamique de l’univers en expansion. D’autres enfin pensent que le moteur du temps, ce n’est ni le temps lui-même ni la dynamique de l’univers, mais tout simplement nous, nous autres les humains, bipèdes supérieurs, qui sommes des observateurs dotés de conscience.

Cette idée selon laquelle le temps n’existe pas en tant que tel en dehors du sujet a été brillamment défendue par de nombreux philosophes – par Kant notamment -, mais elle doit se confronter à une donnée factuelle, qui constitue pour elle une difficulté notable. Cette donnée factuelle, c’est qu’au cours du xxe siècle, les scientifiques ont pu établir que l’univers a un âge au moins égal à 13,8 milliards d’années, que la formation de la Terre a eu lieu il y a 4,45 milliards d’années, que la vie y est apparue il y a 3,5 milliards d’années et que l’apparition de l’homme ne remonte, elle, qu’à 2 petits millions d’années. Que nous disent brutalement ces nombres ? Que des objets plus anciens que toute forme de vie sur Terre ont bel et bien existé dans le passé de l’univers ; que des événements innombrables se sont enchaîné, dont aucune conscience humaine n’a pu être le témoin ; que l’humanité, espèce en définitive toute récente, n’a pas été contemporaine de tout ce que l’univers a connu ou traversé. Et qu’il s’en faut de beaucoup : 2 millions d’années contre 13,8 milliards, cela fait un rapport de 1 à 6 900. L’univers a passé le plus clair de son temps à se passer de nous.

Vous m’accorderez, Marc, que dès que l’on confronte ces résultats aux discours qui défendent l’idée que le temps n’aurait pas de réalité objective, qu’il serait subordonné au sujet et ne pourrait exister sans lui , on voit surgir comme un problème : si le passage du temps dépend de nous, n’existe que par nous ou que pour nous, comment le temps a-t-il pu se débrouiller pour s’écouler avant notre apparition ? Si le temps a impérativement besoin de nous pour passer, comment expliquer que l’univers a pu se déployer pendant 13,8 milliards d’années alors que nous n’étions pas encore là pour produire l’écoulement du temps ? Ce problème, qu’on appelle le « paradoxe de l’ancestralité », a été pointé du doigt par de nombreux auteurs, à juste titre. Car cantonner le temps dans le sujet, ou vouloir que le temps n’ait de réalité que subjective, n’est-ce pas s’interdire d’expliquer l’apparition du sujet dans le temps ?

Qu’en dit la physique ? Pour elle, au moins dans ses formalismes ordinaires, le concept de temps (d’espace-temps) a le statut d’un être « primitif » : on y postule qu’il existe, qu’il est indépendant des phénomènes, on prend acte qu’il s’écoule sans préciser ce qui fait qu’il s’écoule. Mais certaines théories aujourd’hui à l’ébauche, qui travaillent au dépassement de la relativité générale et de la physique quantique, remettent en cause ce postulat, ce qui les conduit à questionner la nature même du temps. Le temps pourrait émerger, disent-elles, d’un substrat d’où il est absent, il dériverait de concepts plus fondamentaux que lui-même. En d’autres termes, le moteur du temps serait produit de façon souterraine par une sorte d’inframonde physique.

Quel est cet inframonde ? Alain Connes, professeur au Collège de France, et d’autres mathématiciens ou physiciens, développent depuis des années des idées originales à ce sujet. Selon lui, selon eux, le moteur du temps serait enclenché par la non-commutativité inhérente au formalisme de la physique quantique, dont j’ai déjà parlé dans une chronique précédente (vous vous en souvenez, le b-a ba de la non-commutativité, c’est quand ba n’est plus égal àab…). Le temps ne serait plus qu’une réalité secondaire, surnageant sur des structures physiques plus profondes que lui et ne le contenant pas à toute petite échelle.

Quand Alain Connes veut exprimer cela avec ses propres mots, cela donne : « C’est l’effervescence quantique qui engendre le passage du temps » ; ou bien « L’aléa quantique est le tic-tac de l’horloge divine » ; ou bien encore, « Un état sur une algèbre non-commutative engendre son propre temps ».

OK, ce n’est pas super-limpide. C’est sans doute pourquoi Alain Connes a décidé d’écrire, avec Jacques Dixmier et Danye Chéreau,  une sorte de roman qui met en scène, de façon très habile, cette conception originale du temps. Le titre de cet ouvrage qui sort ces jours-ci est « Théâtre quantique », et il a un sous-titre qui est « L’horloge des anges ici-bas ». L’horloge des anges ici-bas, ça devrait vous rappeler quelque chose, Marc ? À quelques permutations de lettres près, cela donne Le boson scalaire de Higgs, ainsi que cela a été découvert par mon ami Jacques Perry-Salkow. Alain Connes, qui est l’inventeur des géométries « non-commutatives », ne pouvait qu’être fasciné par les anagrammes, notamment par celle-ci qui parle du temps qui passe puisque les anagrammes doivent leur existence même à la non-commutativité de la position des lettres à l’intérieur des mots. « ab » n’est pas « ba » dans un mot.

Vous me pardonnez mon enthousiasme, Marc, car ce n’est pas tous les jours qu’on peut lire un livre qui associe la physique quantique, le temps, la non-commutativité, les anagrammes, le CERN, le LHC, le boson de Higgs, la structure du cerveau, l’informatique, la vie, la jalousie entre collègues, la mort et même l’amour, si si… ! Mais je n’en dirai pas plus car je crois savoir qu’Alain Connes sera demain l’invité de Michel Alberganti à 14 heures, dans « Science Publique », une émission à ne pas rater si, lassé du temps qu’il fait ces jours-ci, vous aviez envie de vous distraire en entendant parler du temps qui passe…

 

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Cabanes/19

Posté par traverse le 15 mars 2013

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peintures pariétales – 3000 ans AC

Ouvrir les yeux et tout s’arrête, la steppe aux mille trous, les plaines enneigées, la terre comme un buvard sous le soleil glouton, tout file d’un seul trait dans la rétine pour laisser l’ogre dans le silence minéral du réveil.

 

Ouvrir les yeux est une affaire grave que l’ogre ne comprend pas encore. Alors, il joue, ouvrir, frotter, fermer, ouvrir encore et se lever,  le corps ramassé pour la chasse. Les arbres sont émus de cette présence nouvelle et brassent sur sa tête des senteurs d’herbes fraîches.

 

L’ogre regarde maintenant ce lieu qu’il habite depuis peu et repère dans les airs des oiseaux, des mouchettes, des limailles dorées. Il est en cet instant un ogre heureux qui a le ventre vide.

 

Les bruits commencent à le rejoindre, la ville dans le lointain, les trompettes du lieu qui sont les avant-postes des enfants oubliés, il va grandir ici, c’est un jour de défit où il se sent chez lui.

 

La source n’est pas loin, dans son histoire c’est simple, tout se trouve à portée et il se met en route. Marcher sur les sentiers est une histoire ancienne, on se baisse, se relève, on écarte une branche et très vite l’indien, le pygmée, le traqueur silencieux marchent dans nos pas et un temps oublié nous remplit de courage. L’ogre avance d’un bon pas, en vacillant parfois, comme dans la vie, plus tard il fera, d’un côté puis de l’autre avant que de tomber dans la dernière sente.

 

La source est là, bruissant sous les fougères. Il se penche et il boit une eau fraîche et pure, du moins c’est ce qu’il croit en cet instant de magie robinsonne.

 

Allez l’ogre, relève-toi, des baies, des fruits mûrs tombés des arbres jalonnent ton passage, prends, mange et barde-toi du courage des anciens, marche !

 

Mais où aller, la forêt est hautaine et lui parle si bas qu’il doit tendre l’oreille à chaque pas. Tout s’embrouille à présent, alors il faut trancher, il ira à l’ouest, toujours plus à l’ouest au risque de se perdre dans ce nouveau dédale.

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Cabanes/18

Posté par traverse le 15 mars 2013

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Estampe, David Lynch 

 

 

La neige parfois fond d’un seul coup et le soleil écrase alors l’image dans l’horizontale de sa lenteur.

 

L’ogre est à la mer, celle du Nord, la grise et jaune avec un soleil rare et des vagues hargneuses, elle est à lui comme un territoire d’enfance sans partage, les vieux vont sur la digue si heureux d’être heureux, petits bonheurs et crottes de chiens, maman est allongée sur une serviette rouge, lunettes de soleil et chapeau de paille, ses jambes et ses bras sont blancs, le blanc des vacanciers trop sages et l’ogre la regarde comme un gisant sans fard qu’on a oublié là.

 

Le sable crisse entre les dents de l’ogre, il s’en souviendra plus tard quand il mangera des chairs plus fermes à ne jamais déguster sur les plages publiques. Ce qui séduit dans le déduit n’est pas affaire de morale mais de confort et d’égoïsme partagé.

 

Enfin la pluie  chasse tout ce monde sous les terrasses se parfumer de glaces, de gaufres et de crevettes à l’abri des bourrasques. Il aime cet air vague de ceux qui ne savent que faire de ce temps épargné. Ils vont comme des pauvres, le ticket à la main pour le match de l’année, mais se font rembarrer à l’entrée des tribunes pour des questions idiotes qui occupent la vie.

 

Il faut se retourner parfois sur un passé cruel qui nous vit naître et grandir dans l’ennui des familles, la mine dans la main et le cœur sous les pieds. L’ogre a de la chance, des vestiges ne cessent de border sa route sans intérêt. C’est en passant par là qu’on affûte ses meilleurs coutelas et qu’on rêve de pirates sans merci et sans peur balançant à la mer les pleureuses et les lâches aux requins réjouis du fretin des humains.

 

Mais les rêves ont une fin et ne servent qu’à supporter le jour qui va si bête dans l’ordre des apparences. L’ogre va se réveiller et se lever aussi pour chasser cet ennui qui vous prend le matin parfois par temps chagrin. Il tremble, il s’ébroue, il remue et  il ouvre les yeux.

 

Le ciel au-dessus est plus large qu’hier et il y reconnaît quelques traces de nuit où il se sent si bien, des vallées de nuages où coulent des torrents bleus qui emballent le monde comme un cadeau princier.

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Cabanes /17

Posté par traverse le 13 mars 2013

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 http://www.centredelagravure.be/Page_Generale.asp?DocID=12703&expo=Actu&la=2&langue=FR 

David Lynch (en ce moment au Centre de la Gravure)


Tout se suit et ne se ressemble pas dans ce qui crépite sur la vaste plaine du jeune cerveau de l’ogre, tout se bouscule et virevolte, tout tremble et résonne, rien ne se fixe ni ne se pose.

 

L’ogre est ainsi fait, il ne comprend pas toujours les évidences de chacun mais s’y connaît assez pour séparer le sucre du sel et renvoyer aux mensonges les illusions sordides qu’on lui prépare pour longtemps.

 

Alors, tout va, tout vient dans cette brume cérébrale, il est petit, debout dans la cuisine de sa mère, une lumière d’été tombe en douceur sur le frigo, il regarde en biais et dehors et dedans, toujours hésitant sur le lieu où s’enfuir, et sa mère lui parle et parle et parle encore qu’il rapetisse à chaque mot, alors il fait un rêve, un rêve qu’il sait sa seule chance de vivre, un rêve qui passe comme une flèche et qui file encore dans le ciel de sa vie, une flèche envoyée dans l’avenir de l’ogre, il le sait,  comme une trace de ce petit présent dans le futur du grand.

 

Il neige d’un coup sur l’été et des ralentis blancs accueille un personnage qu’il ne distingue pas, une sorte de géant, un homme à l’allure lourde, un bonhomme de cendres sur tout ce blanc laiteux, il avance et marche tête haute, il parle mais l’ogre n’entend rien, les rêves sont muets pour nous mettre à l’abri des bêtises communes, l’ombre se rapproche et l’ogre aperçoit un  trait, puis l’autre, un autre encore qui lui ressemblent peut-être, c’est lui, de loin, dans ces frimas soudains, qu’il distingue à présent, lui qui va devenir cet homme et qui sera un jour le vengeur des ogres enfermés, bousculés, insultés, salis et moqués par la horde des pères, c’est lui qui passe assez près pour faire un signe à l’ogre, un geste qu’il attendait avant de se jeter du pont dans la rivière glacée, mais ce signe est arrivé à temps et l’ogre respire enfin, la vengeance est lointaine et légère comme les flocons de neige qui tombent en silence et recouvrent le monde.

 

Mille choses voyagent dans la tête de l’ogre, des vertes et des pas mûres, des beautés carnassières et des amours futures, le temps n’existe pas encore, la terre est sans limites et c’est là, c’est juré, qu’il connaîtra la joie d’avoir franchi le pont.

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L’atelier du voyage

Posté par traverse le 8 mars 2013

Carnet de route

 www.lamaisondulivre.be

 

Encore TROIS places…

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Voyager, c’est souvent se déplacer pour rêver… d’être ailleurs. L’atelier « Carnet de route » vous invite à reprendre le sens de la marche et des pérégrinations par l’écriture, mais aussi si vous le souhaitez, dans l’accompagnement du dessin, des collages, du numérique, au choix !

Tous les moyens sont bons pour capturer le temps évanoui des itinérances et des bivouacs…
Un récit de voyage, c’est aussi aller au-delà des clichés de l’exotisme, du tourisme pressé devant les lieux communs et gratter la surface des premières impressions…

Écrire à propos du voyage, c’est aussi « refaire » le trajet avec ce que l’on a décidé de retenir et de laisser en route. Carnet de route s’offre donc comme une auberge de passages… Aucune expérience prérequise.

Animé par : Daniel SIMON, animateur d’atelier d’écritures, écrivain et éditeur, www.traverse.be
Dates : du lundi 8 au vendredi 12 avril 2013 de 14h à 17h
Public : adultes
Prix : 110 euros, acompte de 60 euros, possibilité de payer le solde en effectuant 2 versements de 25 euros.
Nombre maximum de participants : 12

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Photographies/Les Couleurs de la Nuit

Posté par traverse le 6 mars 2013

Coup de coeur pour  l’exposition de notre ami Ben Weisgerber qui va piloter

la dimension photographique des prochains Feuillets de corde

(Lancement à la librairie Cent papiers le 31 mars de 15 à 18h)

http://feuilletsdecorde.unblog.fr/

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L’exposition “Les Couleurs de la Nuit” de Ben Weisgerber

se tiendra  dans le temple du surréalisme, La petite fleur en papier doré,

du 2 au 30 mars 2013.

Quand à minuit, l’oeil de l’homme ne voit que du noir…

Comment sublimer les dernières caresses de lumière ?

Comment découvrir les vraies couleurs de la nuit ? 

Informations pratiques :

La petite fleur en papier doré

Rue des Alexiens 55

1000 Bruxelles

Ouvert de 11.00 à Minuit

Fermé le lundi

Métro : Gare centrale

Lien map : http://goo.gl/maps/o2TRH

www.benweisgerber.com

http://www.facebook.com/pages/Ben-Weisgerber-Photography/107657122633762

http://www.facebook.com/groups/la.petite.fleur/?fref=ts

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Ma Foire du Livre 2013

Posté par traverse le 3 mars 2013

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A la Foire du Livre, je me promènerai, à la Foire du Livre, je vous rencontrerai peut-être aux stands de mes amis éditeurs (Couleur Livres, MEO, Espace Poésie, …Le Cri s’est retiré, dommage) à la Foire du Livre, je dédicacerai, à la Foire du Livre, j’achèterai des livres, à la Foire du Livre je regretterai le bruit, les mêmes files aux endroits Haddock et les regards flâneurs des passants bienvenus, à la Foire du Livre j’entendrai peut-être des débats infinis sur le numérique et je vous donnerai rendez-vous ailleurs, au bar, et nous nous dirons des choses que nous oublierons mais il restera des images, des sons, des embrassades, des sourires lancés d’un stand à l’autre, des réflexions sur untel ou unetelle, des coups de coeur, des coups de honte devant certains livres-produits qui fleurissent à tout va, de la patience nécessaire pour répéter les choses et le désir de les répéter encore à la tribu éparse des lecteurs attendus, bref, à bientôt!

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MEO Editeurs/Stand 237

Samedi 9 de 16 à 18h : 

Daniel Simon (« Quand vous serez » et  »Dans le Parc »)

Dimanche 10 de 16 à 18h :

Daniel Simon (« Quand vous serez » et  »Dans le Parc »)

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Le samedi 9/3/2013 de 15h00 à 16h00
Italia Gaeta et Daniel Simon 
“Lee. Histoire d’une adoption, collection JE”
...
Les Feuillets de corde 
( Traverse asbl) seront présents en permanence 
aux Stands de Couleur Livres et de MEO
http://feuilletsdecorde.unblog.fr/

Informations pratiques  

Adresse

Tour & Taxis – Avenue du Port, 86C – 1000 Bruxelles
Site : www.tour-taxis.com

Dates
Du jeudi 7 au lundi 11 mars 2013

Heures d’ouverture
Jeudi 7 mars 2013 : 10h – 20h
Vendredi 8 mars 2013 : 10h – 22h
Samedi 9 mars 2013 : 10h – 20h
Dimanche 10 mars 2013 : 10h – 20h
Lundi 11 mars 2013 : 10h – 18h

Tarifs
Prix plein : 8€
Etudiants de moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, seniors et groupes (à partir de 15 personnes) : 5€

L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 6 ans (accompagnés d’un adulte).

 

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