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Des objets enfin sûrs, les lunettes

Posté par traverse le 25 juillet 2013

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Ca y est, la nouvelle vient de tomber, le travail sur les cellules souches ouvrirait la voie aux aveugles. La vue retrouvée, un des miracles du Christ, de Lourdes et de La Mecque enfin rattrapés par la médecine, la génétique, bref, des affaires de charlatans bidouilleurs du troisième œil. Bonne nouvelle, certes mais vu l’état du monde, il s’agira de se garantir de certains apostats devant le spectacle sidérant de nos vertes campagnes, océans moutonnants et ciels limpides. La vue, ça se construit et la retrouver abruptement, un jour de pluie et d’embouteillage, de grogne et de grève, c’est moche.

 

Il y a quelque vingt ans, je me fis opérer les deux yeux pour cause de myopie galopante. C’était simple, ça se faisait au diamant, ça s’est fait au laser par la suite, ça ne se fait plus aujourd’hui sauf dans des auberges ophtalmo sans vergogne. Les effets sont passagers, et les ennuis commencent alors, des lunettes furent alors à nouveau nécessaires. Une paire me suffisait, il m’en faut deux aujourd’hui. Les doubles foyers, (la consonance immorale peut-être ?) ne me conviennent pas. Je ne sais jamais où je suis et comme le rappelait Eric Rohmer dans les Comédies et proverbes « Qui a deux femmes perd son âme, qui a deux maisons perd la raison. »

 

Les lunettes, donc. Encombrantes, chères, cassantes, perdues, embuées, griffées, irritantes, moches, désolantes, élégantes, tendance, érotiques, jetables, à deux balles, de soleil, spécial frime, de toutes matières et designs, les lunettes restent la voie majeure. Bien sûr, les lentilles, mais les yeux rouges, les blépharites, les irritations, les rejets, le nettoyage, la poussière, la sécheresse, …font de la lentille un objet qui tend à se fondre dans la masse oculaire, à la recouvrir si finement qu’elle semble faire corps alors que c’est d’un corps étranger qu’il s’agit et on connaît les difficultés aujourd’hui, dans la régulation de ces corps, étrangers…

 

A Florence au XIIIe siècle, le physicien Salvino degli Armati met au point une paire de lunettes sans branches, posées sur le nez. L’ergonomie se déplacera, passant par le monocle (surtout dan s le cinéma allemand) et les montures pliables, souples, incassables et garanties. Les lunettes reconnaissent le corps, la bonne distance qu’il s’agit de maîtriser pour éloigner de nous tout ressemblance ou approche androïde, les lunettes se posent sur, sont extérieures au corps et résistent à l’intrusion que la génétique et les nanotechnologies nous annoncent depuis belles lurettes.

 

Dehors et sur et non dedans, dans la masse des organes. Matrix ne passera pas par moi, mais par ces temps de chaleur, quelle peste, quel embouteillage nasal…

Daniel Simon

Prochain objet: « Godemichet, olisbos, gode et cie »

 

 

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