Aaah, les frites!
Posté par traverse le 18 août 2013
Toujours plus bas, toujours plus bête, toujours plus fat, toujours plus gras, toujours plus ras, toujours plus joyeux et obscène, toujours, toujours plus con, toujours plus magnifiquement racoleur pour nos petits en batterie, voilà (roulements de tambours), le distributeur automatique de frites !
L’actualité est dure, l’Islam chauffe, l’Afrique pédale, l’Europe s’emballe dans des draps noirs et bruns, les autocars renversent dans les ravins, les trains déraillent, les avions tombent, les bateaux coulent, c’est triste, oui, mais c’est normal, c’est le temps de l’élagage, mais les frites…
Aaah, petite qui pose sur la photo de prom’ ou de com’ contre quelques sous envoyés à ta chère maman, petite, comme tu a l’air biesse avec tes frites en gros plan et la sauce qui va te tomber sur le menton, biesse comme celles et ceux qui bâillent mâchoires ouvertes dans le métro, tram et bus, libres et cons, amygdales au vent, avant de retéléphoner ou de pianoter sur leur GSM, ah comme c’est triste cette nouvelle de frites distribuées dans l’anonymat d’une machine (petit commerce menacé, relations sociales dynamitées, qualité frelatée, et ma sauce, ma bonne sauce que je pouvais avoir un fifrelin en plus si j’étais gentil avec la dame ou le monsieur).
Aaah, les frites, cet or du pauvre, ce bâtonnet de la faim dernière, cette mine roborative pour les damnés de la terre et des sorties de minuit, les frites sont en perdition, c’est bien le cauchemar climatisé (merci Mister Miller) qui se déroule dans nos vies si précieuses et si fraîches. Aaah, les frites !
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