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Fragment de voix/Helmut

Posté par traverse le 20 septembre 2013

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Un personnage, une voix, une histoire cachée…

Une histoire croisée entre belges, luxembourgerois, allemands…

« …Je vais vous le dire, c’était pas comme vous le dites, pas entièrement, c’était mieux, comment on dit ? Mieux que mal, …pire…c’est ça …pire. Moi j’étais à la ferme, Helmut était pas là, Helmut était loin et moi je livrais le lait, les œufs, je livrais tout ce que je pouvais livrer pour garder la ferme, ne pas la  perdre, être capable de la tenir si Helmut était revenu comme ça du jour au lendemain. Mais je pensais toujours qu’il reviendrait pas, mais ça je pouvais pas le penser vraiment, ça venait comme çà, quand j’arrêtais de travailler, le soir souvent, ou le matin, quand je me réveillais et que le lit était vide de lui. Je me suis jamais habituée à ça, le matin quand il faut se lever et qu’on parle à ses pantoufles comme à un chien allongé au pied du lit, un bon chien avec ses oreilles pendantes, un chien qui dit rien mais qui reste près de vous, là au pied, je parlais à mes savates et je me disais que j’allais devenir folle un jour, alors je me lavais et je m’y mettais dur, la ferme, la traite, les œufs, les tournées, les bonjour, les ça va, les oui, oui, tout ça sans Helmut c’est dur, alors je me suis dit que peut-être que si je faisais comme si de rien n’était ça irait mieux, et je me suis mise à rire, aller mieux, ça me faisait rire, Helmut avait été engagé de force, il était parti au front, en Flandres, chez les français, enfin contre, nous on était contre et Helmut il savait pas contre qui en fait il devait tirer, des français on en connaissait, on avait un cousin qui avait marié une française, de Strasbourg, et on les aimait bien, on les avait vus trois fois, mais chaque fois c’était bien, comment ils nous avaient reçu, vous pouvez pas savoir, une grande table, plus longue que vous pouvez imaginer, elle dépassait de la salle-à-manger, ils pouvaient la dresser qu’en été, d’à cause qu’ils devaient ouvrir la porte de la cour pour la laisser sortir, elle commençait dans la cour cette table et terminait dans le jardin,  de l’autre côté de la maison, une table comme un bateau, je sais pas moi, jamais vu de pareille, et à cette table on était toute la famille, mon Helmut avait dix ans de moins et moi aussi du fait, et les cousins fêtaient leur premier, un beau gamin, mais il est resté muet, je sais pas pourquoi, il a jamais vraiment parlé, comme si c’était pas nécessaire, il comprenait tout mais il parlait pas, il regardait, faisait des choses sans les dire, c’était pas nécessaire pour lui de parler, bref, mon Helmut il est en France maintenant et il m’écrit que ça va, que c’est dur mais que ça va, il m’a dit qu’il allait aussi bien que le cheval, qu’il galopait et qu’il se sentait jeune et fort, mais on n’a pas de cheval, et je sais qu’il me dit ça pour la censure, on n’a pas de cheval, c’est Helmut qui fait le cheval, en Flandres contre les français… »

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Grenier Jane Tony/ Béatrice Libert ce samedi…

Posté par traverse le 17 septembre 2013

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Samedi 21 septembre, 16h00

 

*** Éric Brogniet, Académicien, Directeur de la Maison de la Poésie de Namur, parlera de son recueil de poésie À la table de SadeLe Taillis Pré, 2012.

Présentation par Isabelle Bielecki, et lectures par le groupe littéraire les Saintes-Nitouches, composé d’Océane Odyssée, Jessy Ketels et Isabelle Bielecki.

*** Béatrice Libert, écrivaine et comédienne, parlera de ses derniers livres, en dialogue avec Daniel Simon.

 

Béatrice Libert anime et dirige la Collection « Carré d’as » chez Couleur livres asbl

 

(http://www.couleurlivres.be/html/nouveautes/vie-funambule.html)

 

Dans la collection Carré d’as, les poèmes illustrés sont suivis d’un carnet d’activités pour écrire, peindre, créer à son tour. Une manière d’aimer et de semer en poésie… 

 

Où ?à La Fleur en Papier Doré / Het Goudblommeke in Papier

Rue des Alexiens, 55 / Cellebroersstraat 55

1000 Bruxelles / Brussels

(c’est-à-dire au bas du Sablon, non loin du Mont des Arts, à deux pas de la Clinique César De Paepe)

 

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Vies voisines de Mohamed Berrada/Schaerbeek

Posté par traverse le 17 septembre 2013

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J’ai le plaisir de présenter l’écrivain Mohamed Berrada ce jeudi 19 septembre 2013 à 19h, à la Librairie Cent papiers (23, avenue Louis Bertrand – 1030 Schaerbeek).
Un roman fort sur les « années de plomb » au Maroc. Un beau roman aussi en regard des questions narratives qu’il distribue avec délectation entre ses trois personnages…
Bienvenue!
  • Auteur : Mohammed Berrada
  • Traducteur : Mathilde Chèvre
  • Genre : Litterature Afrique Du Nord
  • Editeur : Actes Sud, Arles, France
  • Prix : 20.00 €
  • Date de sortie : 09/02/2013

Mohammed Berrada

Romancier marocain arabophone, considéré comme le chef de file du roman moderne marocain

Né à Rabat en 1938, Mohammed Berrada est romancier, critique littéraire, traducteur ; il enseignait la littérature arabe à la faculté des lettres de l’université Mohammed-V à Rabat. Il a été de 1976 à 1983 président de l’Union des écrivains marocains et est membre du Conseil scientifique de la revue maghrébine du livre Prologue.

Mohammed Berrada a appartenu au courrant littéraire qui a expérimenté de nouvelles techniques d’écriture (que les critiques marocains appellent attajrib (expérimentation). Le texte néglige l’intrigue romanesque et s’écrit par tableaux, scènes, réflexions, portraits… Dans le domaine de la langue c’est le recours aux dialectes, notamment le fassi (celui de Fès), aux jeu de mots et allusion ludiques.

Depuis 1978, Mohammed Berrada est l’époux de Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne. Le couple vit et travaille à Bruxelles.

Traducteur de Barthes et Le Clézio en arabe, son œuvre de romancier, saluée par les récompenses les plus prestigieuses du royaume (prix du Mérite culturel 1999, prix de la Critique 2004…), est avant tout celle d’un esprit libre.

http://www.bibliomonde.com/auteur/mohammed-berrada-78.html

Trois personnages, une femme émancipée, hôtesse de l’air de son métier, un homme du peuple, averti et charmeur, et un vieux politicien déluré, se racontent et se confient, se croisent et se séduisent, s’entraident et se dupent. En filigrane de leurs confessions se dessine une image contrastée de la société marocaine contemporaine, avec ses aspirations au changement et ses blocages structurels. Les « vies voisines » sont autant de quêtes existentielles qui questionnent l’origine du plaisir, le sens et la raison d’être au monde, le drame de la temporalité et de la finitude humaine.
Aux voix des personnages principaux s’ajoute celle d’un narrateur qui a partagé la vie, voisine, des trois héros, enregistré leur récit et qui le relate ici. S’élève enfin la voix d’un conteur, ou râwî, figure centrale de la littérature populaire arabe. Il se charge de mettre à distance et de présenter ces existences entremêlées. Chacune est ainsi contée plusieurs fois, jusqu’à ce que le conteur, revendiquant sa propre subjectivité, choisisse à son tour son mode de narration.
On retrouve dans Vies voisines le souci permanent de Mohamed Berrada d’associer « les modalités traditionnelles de la littérature arabe et les procédés de la narration occidentale, pour livrer les clefs des désarrois identitaires du Maroc contemporain ».

Mohamed Berrada est né à Rabat en 1938. Romancier, nouvelliste, critique littéraire, traducteur, il a été professeur de littérature arabe à l’université Mohamed-V à Rabat et, de 1976 à 1983, président de l’Union des écrivains marocains. Sindbad/Actes Sud a publié Le Jeu de l’oubli (1993), Lumière fuyante (1998) et Comme un été qui ne reviendra pas (2001).

Courrier des auteurs le 27/03/2013

1) Qui êtes-vous ? !
Je suis Mohammed Berrada, écrivain marocain d’expression arabe. Quatre de mes romans sont traduits chez Actes/sud-Sindbad. Pour moi, écrire un roman est un plaisir d’habiter le monde de la fiction et se poser en même temps des questions sur mon pays le Maroc toujours à la recherche d’une Modernité qui le sort du passéisme et du pouvoir absolu…

2) Quel est le thème central de ce livre ?
Le thème essentiel de « Vies voisines » se dessine à travers des personnages prototypes qui constituent le tréfonds de la société et qui confrontent les transformations inexorables imposées par le Temps, la société et l’angoisse de l’existence.

3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
Ces expériences profondes, loin des conventions et des habitudes, nous touchent corps et âme, mettent l’humain à nu, et font vaciller les normes de la morale héréditaire. » p. 20

4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
En musique le roman correspondrait à la chanson de Léo Ferré : « Avec le temps… »

5) Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
J’aime partager avec les lecteurs la complicité tissée par la fiction et l’univers imaginaire qui nous incite à réinterpréter le monde.

La revue de presse : Catherine Simon – Le Monde du 28 mars 2013

Mohamed Berrada compose, dans un choeur à trois voix, le portrait poignant du Maroc des années 1970…
A travers ce livre-inventaire aux résonances multiples, c’est un tableau tout en ombres et lumières, que peint Mohamed Berrada. Né à Rabat en 1938, aussi fin connaisseur de la culture française que fidèle artisan de la langue arabe et de la culture maghrébine, l’auteur de Vies voisines (quatrième de ses romans traduits en français) fait le portrait de  » son  » Maroc et du demi-siècle écoulé.  » Ma nostalgie est une aspiration à vivre heureux « , explique son  » narrateur/narrataire « , nom donné par l’auteur à l’un des griots de ce roman gigogne. En plongeant dans ces trois  » vies voisines « , il n’a cherché, ajoute-t-il, qu’à s’immiscer  » dans l’espace de silence créé par l’écriture « , afin de découvrir, en lui-même, à force d’écoute et de patience, les  » dédales de relations et de mémoires imbriquées « . Pari gagné, jolie plongée.

La revue de presse : Françoise Germain-Robin – L’Humanité du 14 mars 2013

Roman, récit, conte, entretien, lettres, théâtre… On trouve toutes ces formes d’écriture dans le dernier roman de l’écrivain marocain Mohamed Berrada. S’y mêlent des personnages – Naïma, Wariti et le fils de H’nia – dont on ne sait s’ils sont réels ou inventés, sur un arrière-fond d’histoire du Maroc des années de plomb.

http://www.20minutes.fr/livres/1119199-20130315-vies-voisines-mohammed-berrada-chez-actes-sud-arles-france

Le célèbre écrivain marocain arabophone Mohamed Berrada a récemment publié son dernier roman, « Vies voisines », dans lequel il retrace une facette de la société marocaine des années 1970, rapporte Le quotidien belgeLa libre. Un portrait à la fois lointain des réalités connues de cette époque, mais également très proche de celle de la société d’aujourd’hui.

« Des personnages qui résument la société marocaine »

« Vies voisines », c’est trois récit de vies différentes à la base, mais qui « se racontent et se confient, se croisent et se séduisent, s’entraident et se dupent », selon l’auteur. Le premier personnage, Naïma Aït Lahna, est hôtesse de l’air. La jeune femme donne l’impression d’être austère et religieuse, mais au fond, vit comme une femme émancipée et charmante habituée des relations avec des hommes hauts placés du pouvoir. Pour maintenir son train de vie et éduquer son fils, elle se laisse entraîner dans un trafic de drogue vers l’Espagne et se retrouve en prison.

Vient ensuite Ould H’nia, un homme du peuple, averti et charmeur. Il n’hésite pas à devenir l’amant d’un riche Marocain exilé en Allemagne, afin de mener un train de vie tel qu’il en rêve. Le troisième personnage, Wariti, est un ex-conseiller royal. Au soir de sa vie, il cherche la jouissance prônée par les poètes soufis et les épicuriens.

Aux côté de ces trois personnages, un narrateur ayant partagé la vie des trois héros raconte leurs histoires. « En racontant trois itinéraires différents, j’ai voulu implicitement représenter des modèles et des personnages qui résument la société marocaine. Pour moi, les titres sont très importants, et l’idée du voisinage renvoie autant à la forme du roman qu’à sa signification », confie l’auteur dans une interview accordée à Jeune Afrique.

D’après M. Berrada, Naima représente les couches modernes, qui vivent sous l’influence de la francophonie. Ould H’nia, à l’exemple de millions d’oubliés au sein la société chérifienne. Il vit de petits métiers, dispose d’une expérience, mais semble condamné à vivre en marge. Alors, il essaie par tous les moyens de se faire une place au soleil. Wariti quand à lui, « incarne la continuité, le type cultivé traditionnellement qui évolue au sein du Makhzen », explique le romancier. Et d’ajouter : « le narrateur, Samih, est la figure de l’intellectuel engagé ».

« Vies voisines », sorti le 9 février dernier aux éditions Actes Sud, Arles en France, est le quatrième roman de Mohamed Berrada traduit en français après Le Jeu de l’oubli (1993), Lumière fuyante (1998) et Comme un été qui ne reviendra pas (2001).

http://www.yabiladi.com/articles/details/16705/mohamed-berrada-sort-roman-resume.htm

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AVIS À LA POPULATION

Posté par traverse le 17 septembre 2013

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Des corps et tout ce qui en sort, de trivial et de sublime, notre humanité en hachis, corned-beef ou carbonnades halal… En Irak (1) , trop de choses rentrent de force dans des chairs et des cœurs fatigués depuis cinq ans et tellement plus longtemps que la mémoire hésite: ferrailles, bombes, shrapnels, gaz divers, terreurs insomniaques, infamies et dénis, insultes et sévices, humiliations et menaces, balles explosives et baïonnettes,manipulations et poignards, sirènes et sifflements, de tout pour entamer l’avenir, le présent et la nuit qui marquent le passage d’un temps d’horreur à un autre et jettent sur la scène de Babylone détruites de nouvelles épouvantes.

(1) écrit il y a cinq ans. Remplacer par ce que vous voudrez, que l’actualité vous offre. 

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Récit de vie

Posté par traverse le 12 septembre 2013

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www.lamaisondulivre.be Ateliers Récits de vie...Bienvenue, encore quelques places...
Ateliers et stages 

Mélanie Ferrier : 02 / 543 12 22 - m.ferrier(at)lamaisondulivre.be

Récit de vie

Écrire à partir de soi ? Écrire un récit de vie suppose que l’on puise volontairement en soi les éléments et les circonstances du récit. Cette dynamique d’écriture invite aussi à travailler une forme. Rien ne se livre sans traitement, aucune écriture sans point de vue, sans « résonances internes ». De quoi s’agit-il donc quand j’écris mon récit en je ou en il ou elle ? Pourquoi écrire mon récit de vie ? Pour de multiples raisons, bien sûr, mais souvent pour transmettre, établir un bilan, écrire sans le malaise de l’imagination apparemment en panne… 
C’est aussi poursuivre en dix séances l’exigence et le partage des lectures, des conversations critiques, des explorations, des nouvelles pistes… 
Enfin, il s’agit de soutenir chez chaque membre de l’atelier une volonté d’aboutir à un résultat : créer une dynamique d’écriture… Nous tenterons de jouer au « Petit Poucet » perdu dans la forêt cherchant sa piste dans les pierres du chemin…

Animé par : Daniel SIMON, écrivain, formateur et éditeur (www.traverse.be)

Dates : 10 mardis de 14h à 17h 
du 17 septembre au 10 décembre 2013

Public : adultes

Prix : 190 euros, acompte de 90 euros, possibilité de payer le solde en effectuant 2 versements de 50 euros ou 4 de 25 euros

Nombre maximum de participants : 12

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Ce n’est pas une critique! Feuillets de corde N°11

Posté par traverse le 11 septembre 2013

Ce dimanche, 15-17h….Bienvenue avec vos textes et prises de parole.

Verre d’accueil offert et les Feuillets offerts au 30 premiers arrivés!

Librairie 100 papiers, 23 avenue Louis Bertrand à 1030 Schaerbeek

Ce n’est pas une critique! Feuillets de corde N°11 dsc_02231-300x300

« Ceci n’est pas une critique », plutôt une interprétation erronée ou un détournement, un amalgame, un débat glissant, un dialogue piégé, une analyse tendancieuse, une lecture partiale, un jugement à l’emporte-pièce, un conseil d’ami, une remarque fielleuse, une réaction mielleuse, un coup bas, une fusillade, un attentat, un règlement de comptes, une trahison commune, un lâchage général, une alliance perverse ou un avis bienveillant ?

La gestuelle idoine consiste alors à lever la main devant soi paume de paix vers l’interlocuteur, poignet cassé vers l’intérieur, yeux grands ouverts, bouche arrondie (avec variations jusqu’au cul de poule), voix haut placée, yeux baissés. Le ton se  pose, le rythme ralentit, la douceur s’installe, le corps s’incline légèrement vers l’avant, le recul se prépare, et enfin le silence. Le tout agrémenté de « Mais… » (toujours placé au plus tôt de la remarque),  « C’est mon simple avis », « Enfin, c’est ce que je pense », et autres fariboles pour mieux lâcher sa mitraille.

Mais ce n’est pas une critique.

DS

Lancement du n° 11 des Feuillets de corde 
Revue effervescente paraissant 6 fois l’an
"Ce n’est pas une critique"
Photo : Helder Wasterlain
Texte : Catherine Ysmal
Dimanche 15 septembre, de 15h à 17h.
Vos textes et contributions sont les bienvenues, lectures ouvertes!

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L’âme insurgée,d’Armel Guerne via Paul Emond

Posté par traverse le 8 septembre 2013

L’âme insurgée,d’Armel Guerne via Paul Emond lesvingtquatre
«Les vingt-quatre victoires d’étape du peintre Belgritte» – Paul Émond
88 pages – 10 euros – 14×20,5 cm - plus >>
978-2-87505-151-6
EMOND_24e_tapes_2_87505_151_6 » Un tableau chaque jour ! Quel rythme effréné ! Quel invraisemblable et incessant appel à ses forces créatives ! Quel don de soi du plus pro- fond, sans reprendre haleine, sans le bénéfice du moindre répit, sans tenir compte de la plus élémentaire nécessité qu’avait son génie de se ressourcer avant de s’exprimer à nouveau au plus vif et au plus éclatant ! « 
En 1958, le grand peintre Belgritte prit une décision des plus audacieuses : il suivrait les vingt-quatre étapes du Tour de France (son cousin Luc Varenne, le valeureux reporter sportif de l’époque, acceptant de lui céder une place dans la voiture de notre radio nationale) et, le soir venu, il transposerait la spécificité de chaque étape en un tableau magistral.
Seulement, à un moment donné la belle machine belgrittienne se grippe et alors son fidèle assistant Veuillot vient à son secours avec un remède miracle qui rapprochera notre peintre des grands sportifs qu’il suit !
Un coup de chapeau au Blog de Paul Emond: http://www.paulemond.com/
(…)
Dimanche 8 septembre 2013

 

Vous êtes las, vous aussi, de la platitude contemporaine ? De la veulerie des annonces publicitaires ? Des idéaux débiles vers lesquels nous poussent tant de discours tonitruants ? D’un formatage de l’existence qui ne tient compte que de l’image que l’on donne de soi ? Du discours dominant qui proclame que seul ce qui peut être comptabilisé n’a de réalité ? D’une existence de somnambule, qui n’a plus rien à voir avec ce désir qui, parfois encore heureusement, s’en vient nous réveiller pour nous rappeler qu’il y a moyen d’être autrement, de vivre autrement ? Oui ? Alors, n’hésitez pas, acquérez (vous comprendrez vite qu’il importe de le relire plusieurs fois) le merveilleux petit livre d’Armel Guerne, L’âme insurgée, consacré à quelques-uns des plus grands esprits du romantisme, Hölderlin, Novalis, Kleist, les frères Grimm, Nerval, et jusqu’à Merville et Stevenson qui écrivent encore dans le même sillage.

 

Armel Guerne (1911-1980), merveilleux poète, grand résistant, immense traducteur. Parmi tant d’œuvres traduites par ce passeur inlassable : Moby Dick, les Sonnets de Shakespeare, Le Territoire de l’homme de Canetti, Le cirque Humberto d’Eduard Bass (je garde précieusement dans ma bibliothèque ce superbe gros roman d’un écrivain tchèque, relatant une vie passée dans un cirque, depuis l’embauche du jeune garçon comme homme à tout faire jusqu’à la place de directeur qu’il finira par occuper – si vous tombez sur ce livre, surtout achetez-le ! je me rappelle l’avoir lu quasi d’une traite quand je découvrais, il y a plus de trente ans, la littérature tchèque et je l’ai relu, il y a peu, avec le même plaisir), et puis, bien sûr, la formidable anthologie des Romantiques allemands, publiée dès 1957 (rééditée chez  Phébus, coll. Libretto).

 

Une anthologie à la lecture de laquelle il n’y a pas de meilleure introduction, justement, que L’âme insurgée. Quels beaux portraits de ces êtres d’exception en quête d’absol, et dont l’œuvre témoigne si intensément de la fièvre et du génie ! Premier chapitre du livre, un texte intitulé « Laissez-moi vous dire » : rédigé en 1977, il pourrait avoir été écrit aujourd’hui, tant est encore actuel le constat qui s’y fait déjà de la tyrannie des bruits du monde, de la paupérisation du langage, du déni du passé, d’une offre culturelle passée à la moulinette. Et quelle écriture ! Lisez donc ces extraits :

 

Laissez-moi vous dire

 

que le poète n’a pas la vie facile dans un monde devenu ce manteau de ténèbres, pailleté d’éphémère par une actualité exténuée en quelques heures, qu’on renouvelle tous les jours et qui tient toute la place avant de s’effacer. Un monde où le niveau des larmes, cependant, ne cesse de monter. Un monde pilonné, trituré, sermonné de plus en plus sévèrement par le verbe surnaturel des catastrophes, couché sous le vent fort de ce langage, le plus clair et le plus nu de tous, dont les statisticiens s’emparent aussitôt pour le rendre inintelligible. Les cœurs sans le savoir, les esprits sans le percevoir et, tout au fond, les âmes sans le dire sont tellement dans le besoin que le silence de leur cri – formidable colonne en creux – requiert et mobilise contre lui l’acharnement insupportable et sans répit de tous les bruits du monde, organise la fuite et le refuge de chacun dans ce supplice étroit, la collaboration funeste de tout individu, par soumission servile ou par complicité déshonorée, à cet attentat fracassant qui le disjoint, l’émiette, le pulvérise et le disperse. S’abstraire de l’essentiel, tout est là. Sortir le plus possible du dedans de la vie; rester dehors. L’information, laissez-moi vous le dire, est l’instrument parfait, la corde lisse et le nœud bien coulant de cette pendaison : l’information, procédé éminemment artificiel et abstrait, destiné à rendre informe et sans leçon tout ce qui peut, tout ce qui risque d’avoir, originalement, une forme certaine et peut-être un enseignement. L’informatique a perfectionné le système en le mécanisant et désormais, sans le concours de personne, l’analyse devient si fine que tout danger est écarté : même par accident il ne peut plus rester, non, même à la loupe on ne saurait trouver le grain le plus infime de concret dans la pensée lisse et liquide qu’elle dégorge. Le rien est souverain et triomphe dans le bourdonnement enthousiasmé des bavardages. Car sait-on jamais ? La trace seulement d’une poussière pourrait suffire à accrocher un souvenir, un rappel, découvrir une analogie, voire amorcer un rêve, éveiller un silence, engendrer l’incongruité d’une de ces légendes qui parlent à travers le temps !

Abandonné de tous, le génie souple et prompt de notre langue est sans emploi, comme un ange au chômage. Vu de demain, regardé seulement de la pointe du prochain matin, le français est déjà une langue morte, écrasée, accablée, enterrée sous ses mines où s‘amusent encore, inconscients, égarés, les producteurs rentiers d’une littérature qui n’a d’autres raisons que la « modernité », c’est-à-dire le goût du jour. L’argent, seul étalon de toutes les valeurs, ne quitte plus jamais le devant de la scène. Écoutez bien, tendez l’oreille: « euh… ! beuh… ! » Nous sommes entrés dans le siècle de l’onomatopée et nous voici déjà tout occupés à convertir les mots en chiffres. Sans le lyrisme des milliards, avouons-le, auquel les moins riches ne sont pas les moins accessibles, la politique serait sans effet, sans écho, et les prisons de l’idéologie s’ouvriraient d’elles-mêmes, relâchant en plein air la cohue de leurs détenus fascinés, tout surpris de se retrouver libres de leur pensée, de respirer un air de leurs propres poumons. L’argent (qui n’est depuis longtemps plus synonyme de richesse, mais de besoin), s’il fut depuis toujours servi par les ambitieux, ne l’a jamais été avec le cynisme imbécile et l ‘unanimité éhontée de nos contemporains: la masse humaine la plus mendiante et la plus lâche, la plus confuse et la plus confondue que le monde ait portée. Seul le nanti n’en a jamais assez ; et c’est toujours lui qui crie le plus fort, du haut en bas de l’échelle sociale, surtout en bas. Laissons.

(…)

Un pareil désarroi, des hommes plus humains, beaucoup moins négatifs, l’ont pressenti déjà comme pour nous aider, hurlant alors de toutes les manières la fureur de la faim spirituelle, clamant et proclamant l’insurrection de l ’âme aux quatre coins du monde, s’arrachant à leur siècle qu’ils jugeaient imbécile et qui ne manquait pas d ’incommodités, plongeant dans le passé, secouant l’avenir en le prophétisant jusqu’au bout de leur force d’imagination comme pour mieux l’exorciser, cherchant partout des appuis et des frères, recensant l’univers et les trésors intérieurs, se prodiguant à cœur ouvert, risquant sur eux un perpétuel tout pour le tout que rien ne pouvait arrêter, ni la folie, ni le suicide, ni la mort qu’ils ne cessaient de frôler, toujours a cet extrême d’eux-mêmes qu’ils ne cessaient de hanter par souci de vivre dignement, noblement, sans rien omettre. Jamais peut-être on n’avait fait autant de littérature ; et jamais sans doute on n’y mit tant de sang, tant de cœur, tant de fièvre et aussi de merveilleux caprice, de liberté. Ils ont tout essayé, tout appelé à leur secours pour étendre le cercle autour de la raison et trouver des issues, ne pas s’y enfermer. Ils ont couru tous les chemins qu’ils croyaient deviner. S’ils se trompaient, tant pis pour eux ! mais ils y allaient voir – et malheureusement, égarés dans le marécage d’une langue peu faite pour la rigueur, la rectitude ou le redressement de la pensée aventurée sur un terrain mystique, ils se trompèrent souvent et moururent beaucoup.

(…)

Ce Romantisme, bien évidemment, n’a rien de commun avec la gentillette école littéraire qui fit florès en France sous ce nom ; rien de commun non plus avec la rhétorique douceâtre et la fadeur sentimentale, les rubans et les fanfreluches que l’on s’est plu souvent à attacher à ce mot. Les Français à vrai dire, Nerval à peu près seul excepté, sont restés à l’écart de ce mouvement, qui a fleuri d’abord et surtout en Allemagne avec Hölderlin et Novalis, avec Arnim, avec Kleist, avec Hoffmann et tant d’autres, mais  aussi en Angleterre – avec Keats bien plus qu’avec Byron ou Shelley, et par-delà les sombres splendeurs du « Roman noir » jusqu’à Stevenson –, mais encore dans la lointaine Amérique chez deux êtres aussi différents — et aussi nécessairement complémentaires – que Poe et Melville, sans oublier les pays slaves où l’élan mystique du hassidisme juif et cet autre élan qui soulèvera plus tard les récits de Dostoïevski sont manifestement d’essence romantique, au sens le plus exigeant que l’on voudra bien donner à pareille désignation.

(…)

C’est que pour eux, le Romantisme était vraiment une façon d’être. Un combat pour la plénitude. Une bataille désespérée contre l ‘abdication capitale, contre ce vide désespérant qui laisse l’homme comme une viande douée de réflexes dès qu’il oublie son âme, dès qu’il quitte ses rêves, dès qu’il cesse de reconnaître et de nourrir – pour ne plus faire qu’alimenter l’autre – Cette moitié divine dont il est compose’ et qui respire au milieu des étoiles.

Car on ne devrait jamais l’oublier, la vie n’est pas un état mais un risque, et qui s’ouvre toujours plus. Grandiose. Une conquête qui n’en finit pas. Un « voyage » – au sens où Schubert l ’a certainement vécu – mais un voyage incertain et dur, à la mesure de ceux, et de ceux-là seuls, qui sont capables de marcher.

Il vaut donc mieux, croyez-moi, ne pas trop se fier aux ruminants intellectuels qui vivent à la ferme, engrangeant le foin et la paille de leurs savoirs récoltés. Les hommes de cabinet, laissez-moi vous le dire, ne font pas de bons compagnons de route.

Vivent les hommes de plein vent !

Armel Guerne, L’âme insurgée, collection Points Seuil

 

Stefan Zweig disait des nouvelles de Kleist (1777-1811) qu’elles étaient « les plus concises, les plus froides, les plus concentrées de la littérature allemande ». Plaisir de reprendre quelques grands textes de cet écrivain fascinant, magnifique auteur de théâtre (Penthésilée, La Cruche cassée, Le Prince de Hombourg…), personnage toujours en quête d’absolu, à la vie chaotique, passionnée et toujours déçue (il finit par se donner la mort avec Henriette Vogel, son amie), un de ces êtres dont Armel Guerne disait qu’ils étaient « … toujours à cet extrême d’eux-mêmes qu’ils ne cessaient de hanter par souci de vivre dignement, noblement, sans rien omettre » (L’Âme insurgée, coll. Points-Seuil).

 

Pour preuve de ce qu’avançait Zweig, cette nouvelle qui tient sur deux pages et demie, parfaite dans son déroulement narratif et très caractéristique d’un univers imaginaire où le fantastique vient parfois remédier à l’injustice des hommes :

 

La mendiante de Locarno

 

Au pied des Alpes, à Locarno, il y avait un vieux château merveilleusement situé, appartenant à un marquis. On peut en voir encore aujourd’hui les ruines quand on descend du Saint-Gothard.

Un jour, la marquise recueillit par charité une vieille femme malade qui s’était présentée devant elle en demandant l’aumône. La marquise fit mettre de la paille dans une des nombreuses et spacieuses salles du château et y fit coucher la pauvresse. Le marquis, revenant de la chasse, entra par hasard dans cette salle, où il avait l’habitude de ranger ses fusils. Apercevant la vieille, il lui intima de se lever et d’aller s’installer derrière le poêle. En se levant, celle-ci glissa sur ses béquilles et se blessa grièvement à la colonne vertébrale, de sorte qu’après avoir péniblement réussi à se lever et à traverser la salle, elle s’affaissa en gémissant derrière le poêle et mourut.

Plusieurs années après, le marquis ayant de graves embarras d’argent par suite de la guerre et d’une mauvaise récolte, un chevalier florentin descendit chez lui, dans l’intention de lui acheter le château. Le marquis, qui tenait beaucoup à conclure l’affaire, chargea sa femme de loger l’étranger dans la pièce ou était morte la mendiante ; la salle, restée inoccupée depuis lors, avait été fort agréablement transformée. Mais quelle ne fut pas la stupéfaction des hôtes lorsque au milieu de la nuit le chevalier, pâle et défait, accourut vers eux, jurant ses grands dieux qu’il y avait des revenants dans le château, que quelque chose, échappant à ses regards, s’était levé dans un coin et, avec un bruit de paille piétinée, avait lentement traversé la salle d’un bout à l’autre, à pas chancelants mais bien distincts, pour aller s’effondrer en gémissant derrière le poêle.

Le marquis, effrayé sans trop s’expliquer pourquoi, se moqua du chevalier en affectant une grande sérénité et lui qu’il se lèverait pour passer la nuit en sa compagnie. Mais le chevalier le supplia de ne pas le renvoyer dans la salle hantée et de lui permettre d’achever la nuit dans un fauteuil. Le matin venu, il fit atteler et, après avoir pris congé, quitta le château.

Cet incident, qui fit énormément de bruit, rebuta plusieurs acquéreurs, chose fort désagréable pour le marquis, et comme d’autre part la rumeur tout à fait incompréhensible et déconcertante selon laquelle on entendait marcher vers minuit dans a fameuse salle du château, se répandit parmi ses gens de maison, le marquis, pour y couper court, résolut de faire une expérience décisive en examinant lui-même la chose. Un soir, il fit donc placer son lit dans la pièce soi-disant hantée et attendit minuit sans dormir. Quel ne fut pas son trouble lorsqu’en effet, l’heure des spectres ayant sonné, il entendit l’inexplicable bruit ; il semblait que quelqu’un ou quelque chose se levait en provoquant un crissement de paille, puis traversant la salle de long en large, s’affaissait en soupirant et gémissant derrière le poêle. Quand le marquis descendit le lendemain matin, son épouse lui demanda le récit de sa nuit. Après avoir jeté des regards timorés et hésitants autour de lui et avoir poussé le verrou de la porte, le marquis lui confirma que l’histoire du fantôme était vraie ; elle tressaillit étrangement et le pria de procéder de sang-froid et en sa compagnie cette fois, à un nouvel examen des faits.

La nuit suivante donc, les deux époux, de même qu’un domestique qu’ils avaient pris avec eux, entendirent le même bruit inexplicable et fantomatique ; et seul l’impérieux désir de se débarrasser à n’importe quel prix du château leur donna la force de cacher l’effroi qui s’était emparé d’eux et d’expliquer les événements de la nuit par quelque cause fortuite et superficielle que l’on finirait bien par découvrir.

Le troisième soir, ayant décidé de percer définitivement le mystère, le marquis et son épouse, en arrivant devant la porte de la chambre maudite y trouvèrent leur chien de garde que quelqu’un avait sans doute détaché ; sans trop se demander pourquoi, peut-être dans l’obscur désir d’une présence vivante, ils le laissèrent entrer avec eux.

Vers onze heures, après avoir posé deux chandelles sur la table, le couple s’étendit chacun sur son lit, la marquise tout habillée, le marquis l’épée et le pistolet à ses côtés. Pendant qu’ils s’efforçaient de poursuivre un maladroit dialogue, le chien se coucha au milieu de la pièce et, recroquevillé sur lui-même, la queue sous la tête, se mit à ronfler. Minuit venant de sonner, l’effroyable rumeur recommença ; une créature que des yeux humains n’auraient su regarder se dressa sur des béquilles, – là-bas, dans le recoin ; on entendit des bruissements de paille, et au premier pas, clic clac ! le chien se réveilla et bondit en dressant les oreilles, puis grogna, aboya et s’enfuit en reculant vers le poêle. Voyant cela, la marquise, les cheveux se dressant sur sa tête, se précipita hors de la salle, tandis que le marquis, brandissant son épée, s’écriait  « Qui vive ! » Comme personne ne répondait, il fendit aveuglément l’air de son épée.

La marquise, décidée à regagner la ville, fit atteler. Le de temps de rassembler quelques bagages et avant même que la voiture n’eût franchi le portail, elle vit des flammes s’élever du château.

Le marquis, ayant perdu la raison, saisissant une chandelle, avait mis le feu aux quatre coins du château. Le feu se répandit d’autant plus vite que les murs étaient lambrissés de boiseries. C’est en vain que la marquise envoya des gens au secours de son mari, il avait déjà trouvé une mort pitoyable.

Aujourd’hui encore, les blancs ossements du marquis, recueillis par des paysans, reposent dans ce coin de la salle d’où il avait ordonné à la mendiante de Locarno de déguerpir.

 

Heinrich von Kleist, « La mendiante de Locarno », Romantiques allemands, vol. 1, Bibliothèque de la Pléiade, traduit de l’allemand par Maxime Alexandre

 

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Saudade…

Posté par traverse le 8 septembre 2013

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Les Portugais l’appellent saudade : une envie de quelque chose de tellement indéterminé presqu’indéfinissable. Les amours, les accidents misérables de la vie, comment le monde des choses était ce qu’il était et que ce temps est passé, les gens déjà mort, ceux qui sont partis et l’océan qui les jeta sur les rives d’une terre différente — toutes expériences nées de l’âme et qui peuvent seulement être ressenties. —

Anthony De Sa, Barnacle Amour

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