L’école à brûler/L’école sous tension

Posté par traverse le 20 décembre 2008

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REGARD

L’école sous tension

Monique Verdussen

Pourquoi apprendre ces choses « que je sais même pas à quoi ça sert ».

De ce livre, on ne se dit pas qu’il est beau, attachant, bien ou mal écrit. Il est juste nécessaire. Dans l’air d’un temps qui n’est plus ce qu’il fut, où personne n’entend personne, où chacun se rassure comme il peut à coup d’idées convenues, de réflexes simplistes ou de gestes destructeurs. Et l’école, celle qui va mal sans que l’on en saisisse toujours les raisons profondes, semble le révélateur de ce malaise ambiant. On n’y chante plus avec l’insolence provocatrice mais inoffensive d’hier « les cahiers au feu ». L’école, on la brûle. Par défi. Par désespoir. Par ce sentiment qu’ont certains jeunes de n’y apprendre pas ce qu’il faut pour vivre, pour avoir un métier, pour être parmi les autres dans une existence qui ne ressemble pas à celle de son père. Et surtout pas à celle de sa mère.

Sur ce sujet éminemment d’actualité, Daniel Simon propose un parcours à entrées multiples pour approcher de l’intérieur ceux et celles qui attendent de cette école plus peut-être ou autre chose que ce qu’elle peut donner. Faisant appel à ses souvenirs, l’écrivain remonte à l’école de son premier jour avec larmes, sentiment d’abandon, peur de l’inconnu, ignorance de ce qu’il convient de « dire ou pas dire ». Il dit l’arène d’apprentissage qu’est une cour de récréation. Il s’attendrit sur la petite sœur qui le rassurait de ce bruit en lui « qui me met parfois hors de moi ». Il évoque la curiosité faite d’attraction et d’inconnu que l’on éprouve, à l’adolescence, pour les filles d’à côté et fixe l’instant de douceur d’une maîtresse attentive qui « aide à tenir debout ». Il se glisse dans l’ennui de l’internat dont on hait les « geôliers » même quand on les plaint et où l’on se rêve une vie de l’autre côté des murs bien qu’encore protégée des horreurs du monde que l’on comprend mal. Les guerres. Les violences. Les défaites de parents « qui s’engueulent comme des tarés », les usines qui ferment, la normalité de la laideur

L’enfant, les enfants dans la tête desquels s’insinue l’auteur de « L’école à brûler » ne veulent plus que ça dure tout ce temps trop long à attendre d’être grand et de pouvoir faire les choses selon leurs envies et leurs espérances. « Font tout pour nous dire que c’est beau bon bien cette école, font tout ce qu’il faut, mais rien pour voir vraiment de quel mal je souffre, de quoi je me défais. »

Et, un jour, l’école brûle. Mêlant les temps, les voix, les registres d’écriture, Daniel Simon suit, sans outrance polémique mais avec une attention compréhensive, le parcours qui, de l’amour/haine d’autrefois, a basculé dans une fureur destructrice face à laquelle « je sais plus quoi faire », se désespère le directeur d’une école désormais sous tension. En parallèle, il met en exergue l’incompréhension des contestataires face aux adultes « qui veulent que j’apprenne des trucs que je sais même pas à quoi ça sert ».

Daniel Simon est écrivain et éditeur. Il fait du théâtre dans les écoles et forme des enseignants. Il vit de près ce dont il écrit.

La Libre Belgique du 19 décembre 2008

(dessins de Serge Goldwicht)

www.couleurlivres.be

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Une place au village en DVD…une idée de cadeau!

Posté par traverse le 17 décembre 2008

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 Une place au village

Tatiana de PERLINGHI EST AUTEURE, SCENARISTE, CINEASTE…et nous aimons bcp ce qu’elle fait, avec Jack (Jacques MORIAU)…Un coup de coeur donc…

Tatiana de Perlinghi et Jacques Moriau

52min – PAL – Version originale FR – st EN – 2008

Mésnil l’Eglise, un tout petit village perdu sur les hauteurs de la Famenne en Belgique, un village comme un monde. Un monde où se côtoient vieux cultivateurs et néo-ruraux, traditions et utopie écologique. Un monde à l’avenir incertain, pris entre déclin agricole, extension des banlieues dortoirs et projets futuristes. Mais à Mesnil, cette année, la rénovation de la place va décider de ce que sera le village de demain. Comme une métaphore de ce futur en mutation, la place du village, que certains veulent aménager, embellir, ouvrir à l’extérieur, et que d’autres rechignent à voir changer.« Une place au village » est une chronique en quatre saisons d’un village en mutation, où 50 enfants d’horizons culturels très différents devront trouver leur place… »

Liste technique :
Réalisation : Tatiana de Perlinghi et Jacques Moriau
Image : Gilles Descamps et Olivier Servais
Son : Gilles Laurent et Jean-François Levillain
Montage : Julie Brenta
Montage son : Gilles Laurent

Produit par :
Iota Production
Liste des coproducteurs :
ARTE G.E.I.E.
RTBF – Unité documentaire
Wallonie Image Production (WIP)
Carlier Bois S.A.
avec le soutien
du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la communauté française de Belgique et des télédistributeurs wallons et de Kiwanis Club de Liège

Festivals :

Mention spéciale du Jury, Festival Caméras des Champs 2008 (Ville-sur-Yron, Lorraine)
Festival Résistances, Foix, juillet 2008
Festival Européen du Cinéma et du Monde Rural, Lama, Haute-Corse, juillet-août 2008
A travers champs, Rochefort, septembre 2008
Ekotop internationa festival of sustainable development film, 2008
Liens : http://www.iotaproduction.com

Prix du DVD : 

REF.doc0034 - 14.52 €

(TVAC, hors frais d’envoi)

 

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Je ne sais pas dessiner mais je dessine

Posté par traverse le 16 décembre 2008

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Les stages les plus longs durent 5 jours, très intensifs. Parfois 2 jours, parfois 1 jour. Ou une heure et demie dans son atelier. Maximum 5 personnes à la fois. Certains reviennent régulièrement. Ou ils vont chercher d’autres choses, ailleurs. Il leur dit « Prenez un carnet avec vous dans le tram, laissez-vous aller, vous progresserez, par tâtonnement, vous ne pouvez faire que progresser ». Ils n’apprennent pas à dessiner ; ils dessinent. 

Celui qui a eu l’idée, c’est Daniel Simon. Ecrivain. Et animateur d’ateliers d’écriture, pratique qui flirte avec l’une de ses passions, le récit de vie. Chez Couleurs Livres, dans la collection et la revue qu’il a si joliment appelées « Je », il a publié quelques livres qui sont des récits de vie remarquables tant par le récit que par l’écriture, comme L’Usine de Vincent De Raeve ou Parle-moi de ton absence de Saber Assal. Et voici, un soir, à bavarder autour de cette idée qu’au fond tout le monde a une vie à raconter, qu’il dit à son ami peintre (on ne peut plus dire ça, je sais, il faut dire plasticien, mais je ne m’y fais pas) : Pourquoi pas un récit de vie dessiné ? Pourquoi parlerait-on de soi seulement par l’écriture ? Pourquoi pas par le dessin ? 

Un bic et des petits points
 

L’ami s’appelle Serge Goldwitch. Peintre mais aussi philosophe. De lui, Jacques Sojcher publia en 1980 déjà, dans son célèbre numéro spécial de la revue de l’ULB si bien nommé La Belgique malgré tout, un article prémonitoire puisque c’était un récit de vie. Goldwitch y relatait ses premières amours de dessinateur avec le papier de soie que son père utilisait pour donner des formes pleines aux vêtements qu’il vendait dans sa boutique de Nivelles. Le père peignait à ses heures tandis que la mère préparait la carpe farcie traditionnelle du Yiddishland. Sous la plume de Serge naissaient déjà des monstres. Il y a dans sa peinture la mémoire d’un Jérôme Bosch, libérée de la croyance aux enfers. Même prolifération, mêmes cauchemars mais au second degré. Pointes d’humour et de légèreté dans un monde dont on sait quand même qu’in fine, on sera dévoré mort ou vif par d’antipathiques bactéries.  Depuis longtemps, Goldwitch, homme postmoderne, mariait volontiers son art tantôt avec le design, tantôt avec la communication. Alors des ateliers de dessin comme récit de vie, il n’a pas dit non. Mais comment déclencher l’acte spontané du dessin ? Goldwitch trouve la solution dans ses propres difficultés : « Quand j’ai une baisse de régime, je commence à faire des petits points sans idée préconçue, qui me mettent au bout d’un moment dans un état de conscience altérée. Fort de cette expérience personnelle, j’ai testé cette démarche. C’est l’exercice de base. Au bout d’un quart d’heure, n’importe quel adulte qui n’a jamais dessiné, qui a toujours cru qu’il ne savait pas dessiner, se met à dessiner. Et pas des stéréotypes. Les filles ne font pas des cœurs, les garçons ne font pas des voitures. Et plus ils pratiquent, plus ça sort. »  Magie ? Non, plutôt une sorte de brutalité bonhomme. -Qu’est-ce que je dois amener ? On travaille avec quoi ?

 -Un stylo bille. 

 -Un stylo bille ? Mais, ce n’est pas de l’art ! 

 -C’est très intéressant, vous verrez. Pas cher. Et on ne peut pas effacer (c’est un de ses trucs : ne jamais effacer les traces de ce qu’on fait. Les ratures ça donne souvent des dessins très intéressants). 

 -On fait des petits points. Un seul objectif : remplir toute la feuille. 

 -Toute la feuille ! Mais ça fait mal au bras ! Et d’ailleurs, mon bic ne marche pas. 
Il rigole : « Effectivement, ils se débrouillent pour que ça ne marche pas. Mais évidemment ça marche. Les hommes ne regardent même pas ce qu’ils font. Je leur dis : Il faut regarder. Vous allez chercher à l’intérieur, un visage. Puis ce visage, on va le compliquer, le préciser. Puis des corps, les renforcer. Peut-être deux visages, ça fait penser à quelque chose, et au bout d’une heure et demie, on a quelque chose. » 

Mais non, c’est pas du Picasso !
 

Goldwitch découvre vite que la plupart des gens ont peur de dessiner. « Ils disent tout de suite : Je ne sais pas dessiner. Ou Ce n’est pas beau. Dès l’âge de cinq ans, les enfants ont une idée de ce qui est beau et de ce qui ne l’est pas. De ce qui est du gribouillage et de ce qui n’en est pas ». Ouvrons le Robert : gribouillage signifie « Dessin confus, informe ». Gribouiller égale mal dessiner. « Et bien dessiner, ajoute Goldwitch, c’est représenter, au sens des académies du 19e siècle. Or la représentation varie. Une main, ce n’est pas forcément Dürher ou Da Vinci. C’est aussi Reiser. À chacun de trouver sa manière. Freinet disait ça très bien : laisser faire les enfants. Il faut s’adresser aux parents. Leur dire : donnez des outils à vos enfants et n’intervenez pas. Ne dites pas : C’est beau, ce n’est pas beau. Ne dites pas : Ce n’est pas comme ça qu’on fait. Ne dites pas : Ça ne ressemble à rien. Ne dites pas : C’est du Picasso. Aujourd’hui, on enseigne aux enfants comment faire du Miro. On ne les fait pas dessiner. Un petit triangle rouge, un carré bleu. Regardez, c’est du Miro. Et tout le monde de s’extasier. Mais l’enfant n’a rien donné. Rien ne n’est passé en lui. Ou alors, pire encore, on les fait colorier des photocopies. Les parents et l’école castrent leur spontanéité. Donc il faut apprendre à desserrer ces freins. A prendre le temps. À lever les angoisses. À mettre de côté tous ces stéréotypes ». 

L’univers du rêve
 
L’expérience montre que même quand ils se sont lancés, c’est pas encore gagné. Au moment où ils dessinent, ça leur fait un bien fou. C’est puissant. Mais après les parents ou les maris les descendent (évidemment, à 99% ce sont des femmes qui s’inscrivent aux stages), genre : ça ne ressemble à rien et en plus tu paies pour ça ! Elles reviennent penaudes. Ou des enfants qui font un dessin super fort mais ne veulent pas qu’on le montre : Que vont dire les autres ? Faudrait pas qu’on se moque et qu’on leur dise : C’est du Picasso ! Alors en route pour l’exercice suivant. Par exemple un dessin que chacun doit poursuivre comme des cadavres exquis. Ou des visages en ligne ; ne pas penser, aller très vite. Ou dessiner des petites pierres, mais toutes différentes. Au début c’est horriblement difficile : la majorité des gens dessinent des pavés. Goldwitch termine un « Manuel du non savoir dessiner » où il décrit tous ces exercices et leurs objectifs : éducation du regard. Voir de très près. De très loin. Développer l’intuition. Activer d’autres zones du cerveau. Même que ça excite certains responsables de ressources humaines. Goldwitch est invité dans les entreprises. Le premier quart d’heure est difficile, puis viennent les rires, la détente et les dessins. Dans les écoles, c’est la même chose. Pour dessiner, un enfant et un adulte sont sur pied d’égalité. Les adultes ont un stock d’images plus important. Mais sinon, il s’agit de la même démarche : entrer dans l’univers du rêve. Goldwitch n’est jamais dans l’interprétation de ces rêves. « Je n’interdis pas de commenter, ce qui est raconter, mais d’interpréter psychologiquement ». Il n’y a pas de docteur Goldwitch. Même si la plupart de ses stagiaires se donnent le bonheur d’explorer leur imaginaire, le but du dessin spontané n’est pas thérapeutique mais autobiographique. Il s’agit bien de se raconter à soi-même et aux autres. Très joliment, Goldwitch a appelé sa méthode l’autopictographie. Et il avoue volontiers que l’expérience, menée depuis trois ans maintenant, a aussi profondément modifié son propre travail de … plasticien.

Michel Gheude
Le blog de Michel Gheude

Le site de Serge Goldwicht
http://www.dessinspontane.be/serge-goldwicht.html

Article paru dans Le Ligueur N°40 de 3 décembre 2008

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Conférence Nobel J.M.G. Le Clézio

Posté par traverse le 14 décembre 2008

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© LA FONDATION NOBEL 2008
Les journaux ont l’autorisation générale de publier ce texte dans n’importe quelle langue après le 7 décembre 2008 17h30 heure de Stockholm. L’autorisation de la Fondation est nécessaire pour la publication dans des périodiques ou dans des livres autrement qu’en résumé. La mention du copyright ci-dessus doit accompagner la publication de l’intégralité ou d’extraits importants du texte.

Le 7 décembre 2008

Dans la forêt des paradoxes

Pourquoi écrit-on ? J’imagine que chacun a sa réponse à cette simple question. Il y a les prédispositions, le milieu, les circonstances. Les incapacités aussi. Si l’on écrit, cela veut dire que l’on n’agit pas. Que l’on se sent en difficulté devant la réalité, que l’on choisit un autre moyen de réaction, une autre façon de communiquer, une distance, un temps de réflexion.

Si j’examine les circonstances qui m’ont amené à écrire – je ne le fais pas par complaisance, mais par souci d’exactitude – je vois bien qu’au point de départ de tout cela, pour moi, il y a la guerre. La guerre, non pas comme un grand moment bouleversant où l’on vit des heures historiques, par exemple la campagne de France relatée des deux côtés du champ de bataille de Valmy, par Goethe du côté allemand et par mon ancêtre François du côté de l’armée révolutionnaire. Ce doit être exaltant, pathétique. Non, la guerre pour moi, c’est celle que vivaient les civils, et surtout les enfants très jeunes. Pas un instant elle ne m’a paru un moment historique. Nous avions faim, nous avions peur, nous avions froid, c’est tout. Je me souviens d’avoir vu passer sous ma fenêtre les troupes du maréchal Rommel remontant les Alpes à la recherche d’un passage vers le nord de l’Italie et l’Autriche. Cela ne m’a pas laissé un souvenir très marquant. En revanche, dans les années qui ont suivi la guerre, je me souviens d’avoir manqué de tout, et particulièrement de quoi écrire et de quoi lire. Faute de papier et de plume à encre, j’ai dessiné et j’ai écrit mes premiers mots sur l’envers des carnets de rationnement, en me servant d’un crayon de charpentier bleu et rouge. Il m’en est resté un certain goût pour les supports rêches et pour les crayons ordinaires. Faute de livres pour enfants, j’ai lu les dictionnaires de ma grand-mère. C’étaient de merveilleux portiques pour partir à la reconnaissance du monde, pour vagabonder et rêver devant les planches d’illustrations, les cartes, les listes de mots inconnus. Le premier livre que j’ai écrit, à l’âge de six ou sept ans, du reste s’intitulait Le Globe à mariner. Suivi tout de suite par la biographie d’un roi imaginaire appelé Daniel III – peut-être était-il de Suède ? Et par un récit raconté par une mouette. C’était une période de réclusion. Les enfants n’avaient guère la liberté d’aller jouer dehors, car les terrains et les jardins autour de chez ma grand-mère avaient été minés. Au hasard des promenades, je me souviens d’avoir longé un enclos de barbelés au bord de la mer, sur lequel un écriteau en français et en allemand menaçait les intrus d’une interdiction accompagnée d’une tête de mort.

Je peux comprendre que c’était un contexte où l’on avait le désir de s’enfuir – donc de rêver et d’écrire ces rêves. En outre, ma grand-mère maternelle était une extraordinaire conteuse, qui réservait aux longues heures d’après-midi le temps des histoires. Ses contes étaient toujours très imaginatifs, et mettaient en scène une forêt – peut-être africaine, ou peut-être la forêt mauricienne de Macchabée – dont le personnage principal était un singe doué de malice, qui se sortait toujours des situations les plus périlleuses. Par la suite, j’ai fait un voyage et un séjour en Afrique, où j’ai découvert la forêt véritable, à peu près dépourvue d’animaux. Mais un D.O. du village d’Obudu, à la frontière des Camerouns, m’a fait écouter le crépitement des gorilles sur une colline voisine, en train de frapper leurs poitrines. De ce voyage, de ce séjour (au Nigéria où mon père était médecin de brousse) j’ai rapporté non pas la matière de romans futurs, mais une sorte de seconde personnalité, à la fois rêveuse et fascinée par le réel, qui m’a accompagné toute ma vie – et qui a été la dimension contradictoire, l’étrangeté moi-même que j’ai ressentie parfois jusqu à la souffrance. La lenteur de la vie est telle qu’il m’aura fallu la durée de la majeure partie de cette existence pour comprendre ce que cela signifie.

Les livres sont entrés dans ma vie un peu plus tard. C’était sous la forme de plusieurs bibliothèques que mon père avait réussi à réunir et qui provenaient de la dispersion de son héritage lorsqu’il avait été expulsé de sa maison natale à Moka (Ile Maurice). C’est alors que j’ai compris cette vérité qui n’apparaît pas immédiatement aux enfants, à savoir que les livres sont un trésor plus précieux que les biens immeubles ou que les comptes en banque. C’est dans ces volumes, la plupart anciens et reliés, que j’ai découvert les grands textes de la littérature universelle, le Don Quijote illustré par Tony Johannot, La vida de Lazarillo de Tormes ; The Ingoldsby Legends, Gulliver’s Travels ; les grands romans inspirés de Victor Hugo, Quatre-vingt Treize, Les Travailleurs de la Mer, ou L’Homme qui rit. Les Contes drôlatiques de Balzac, aussi. Mais les livres qui m’ont le plus marqué, ce sont les collections de récits de voyage, pour la plupart consacrés à l’Inde, à l’Afrique et aux îles Masacareignes, ainsi que les grands textes d’exploration, de Dumont d’Urville ou de l’Abbé Rochon, de Bougainville, de Cook, et bien sûr le Livre des Merveilles de Marco Polo. Dans la vie médiocre d’une petite bourgade de province endormie au soleil, après les années de liberté en Afrique, ces livres m’ont donné le goût de l’aventure, ils m’ont permis de pressentir la grandeur du monde réel, de l’explorer par l’instinct et par les sens plutôt que par les connaissances. D’une certaine façon ils m’ont permis de ressentir très tôt la nature contradictoire de la vie d’ enfant, qui garde un refuge où il peut oublier la violence et la compétition, et prendre son plaisir à regarder la vie extérieure par le carré de sa fenêtre.

Dans les instants qui ont précédé l’annonce, pour moi très étonnante, de la distinction que m’octroyait l’Académie de Suède, j’étais en train de relire un petit livre de Stig Dagerman que j’aime particulièrement : la collection de textes politiques intitulée Essäer och texter (La Dictature du Chagrin). Ce n’était par hasard que je me replongeais dans la lecture de ce livre caustique et amer. Je devais me rendre en Suède pour y recevoir le prix que l’association des amis de Dagerman m’avait donné l’été passé, afin de rendre visite aux lieux de l’enfance de cet écrivain. J’ai toujours été sensible à l’écriture de Dagerman, à ce mélange de tendresse juvénile, de naïveté et de sarcasme. À son idéalisme. À la clairvoyance avec laquelle il juge son époque troublée de l’après-guerre, pour lui le temps de la maturité, pour moi celui de mon enfance. Une phrase en particulier m’a arrêté, et m’a semblée s’adresser à moi dans cet instant précis – alors que je venais de publier un roman intitulé Ritournelle de la Faim. Cette phrase, ou plutôt ce passage, le voici : « Comment est-il possible par exemple de se comporter, d’un côté comme si rien au monde n’avait plus d’importance que la littérature, alors que de l’autre il est impossible de ne pas voir alentour que les gens luttent contre la faim et sont obligés de considérer que le plus important pour eux, c’est ce qu’ils gagnent à la fin du mois ? Car il (l’écrivain) bute sur un nouveau paradoxe : lui qui ne voulait écrire que pour ceux qui ont faim découvre que seuls ceux qui ont assez à manger ont loisir de s’apercevoir de son existence. » (L’écrivain et la conscience)

Cette « forêt de paradoxes », comme l’a nommé Stig Dagerman, c’est justement le domaine de l’écriture, le lieu dont l’artiste ne doit pas chercher à s’échapper, mais bien au contraire dans lequel il doit « camper » pour en reconnaître chaque détail, pour explorer chaque sentier, pour donner son nom à chaque arbre. Ce n’est pas toujours un séjour agréable. Lui qui se croyait à l’abri, elle qui se confiait à sa page comme à une amie intime et indulgente, les voici confrontés au réel, non pas seulement comme observateurs, mais comme des acteurs. Il leur faut choisir leur camp, prendre des distances. Cicéron, Rabelais, Condorcet, Rousseau, Madame de Staël, ou bien plus récemment Soljenitsyne ou Hwang Seok-yong, Abdelatif Laâbi ou Milan Kundera ont eu à prendre la route de l’exil. Pour moi qui ai toujours connu – sauf durant la brève période de la guerre – la possibilité de mouvement, l’interdiction de vivre dans le lieu qu’on a choisi est aussi inacceptable que la privation de liberté.

Mais cette liberté de bouger comme un privilège a pour conséquence le paradoxe. Voyez l’arbre aux épines hérissées au sein de la forêt qu’habite l’écrivain : cet homme, cette femme occupés à écrire, à inventer leurs songes, ne sont-ils pas les membres d’une très heureuse et réduite happy few ? Imaginons une situation extrême, terrifiante – celle-là même que vit le plus grand nombre sur notre planète. Celle qu’ont vécue jadis, au temps d’Aristote ou au temps de Tolstoï, les inqualifiables – les serfs, serviteurs, vilains de l’Europe au Moyen-Âge, ou peuples razziés au temps des Lumières sur la côte d’Afrique, vendus à Gorée, à El Mina, à Zanzibar. Et aujourd’hui même, à l’heure que je vous parle, tous ceux qui n’ont pas droit à la parole, qui sont de l’autre côté du langage. C’est la pensée pessimiste de Dagerman qui m’envahit plutôt que le constat militant de Gramsci ou le pari désabusé de Sartre. Que la littérature soit le luxe d’une classe dominante, qu’elle se nourrisse d’idées et d’images étrangères au plus grand nombre, cela est à l’origine du malaise que chacun de nous éprouve – je m’adresse à ceux qui lisent et écrivent. L’on pourrait être tenté de porter cette parole à ceux qui en sont exclus, les inviter généreusement au banquet de la culture. Pourquoi est-ce si difficile ? Les peuples sans écriture, comme les anthropologues se sont plu à les nommer, sont parvenus à inventer une commun- ication totale, au moyen des chants et des mythes. Pourquoi est-ce devenu aujourd’hui impossible dans notre société industrialisée ? Faut-il réinventer la culture ? Faut-il revenir à une communication immédiate, directe ? On serait tenté de croire que le cinéma joue ce rôle aujourd’hui, ou bien la chanson populaire, rythmée, rimée, dansée. Le jazz peut-être, ou sous d’autres cieux, le calypso, le maloya, le sega.

Le paradoxe ne date pas d’hier. François Rabelais, le plus grand écrivain de langue française, partit jadis en guerre contre le pédantisme des gens de la Sorbonne en jetant à leur face les mots saisis dans la langue populaire. Parlait-il pour ceux qui ont faim ? Débordements, ivresses, ripailles. Il mettait en mots l’extraordinaire appétit de ceux qui se nourrissaient de la maigreur des paysans et des ouvriers, pour le temps d’une mascarade, d’un monde à l’envers. Le paradoxe de la révolution, comme l’épique chevauchée du chevalier à la triste figure, vit dans la conscience de l’écrivain. S’il y a une vertu indispensable à sa plume, c’est qu’elle ne doive jamais servir à la louange des puissants, fût-ce du plus léger chatouillis. Et pourtant, même dans la pratique de cette vertu, l’artiste ne doit pas se sentir lavé de tout soupçon. Sa révolte, son refus, ses imprécations restent d’un certain côté de la barrière, du côté de la langue des puissants. Quelques mots, quelques phrases s’échappent. Mais le reste ? Un long palimpseste, un atermoiement élégant et distant. L’humour, parfois, qui n’est pas la politesse du désespoir mais la désespérance des imparfaits, la plage où le courant tumultueux de l’injustice les abandonne.

Alors, pourquoi écrire ? L’écrivain, depuis quelque temps déjà, n’a plus l’outrecuidance de croire qu’il va changer le monde, qu’il va accoucher par ses nouvelles et ses romans un modèle de vie meilleur. Plus simplement, il se veut témoin. Voyez cet autre arbre dans la forêt des paradoxes. L’écrivain se veut témoin, alors qu’il n’est, la plupart du temps, qu’un simple voyeur.

Témoin, il arrive que l’artiste le soit : Dante dans La Divina Commedia, Shakespeare dans The Tempest – et Césaire dans la magnifique reprise de cette pièce, appelée Une Tempête, dans laquelle Caliban, à cheval sur un baril de poudre, menace d’emmener avec lui dans la mort ses maîtres détestés. Témoin, il l’est parfois de façon irrécusable, comme Euclides da Cunha dans Os Sertões, ou comme Primo Levi. L’absurde du monde est dans Der Prozess (ou dans les films de Chaplin), son imperfection dans La Naissance du jour de Colette, sa fantasmagorie dans la chanson irlandaise que Joyce a mise en scène dans Finnegans Wake. Sa beauté brille d’un éclat irrésistible dans The Snow Leopard de Peter Matthiessen ou dans A Sand County Almanach d’Aldo Leopold. Sa méchanceté dans Sanctuary de William Faulkner, ou dans Première neige de Lao She. Sa fragilité d’enfance dans Ormen (Le Serpent) de Dagerman.

L’écrivain n’est jamais un meilleur témoin que lorsqu’il est un témoin malgré lui, à son corps défendant. Le paradoxe, c’est que ce dont il témoigne n’est pas ce qu’il a vu, ni même ce qu’il a inventé. L’amertume, parfois le désespoir, viennent de ce qu’il n’est pas présent au réquisitoire. Tolstoï nous fait voir le malheur que l’armée napoléonienne inflige à la Russie, et pourtant rien n’est changé dans le cours de l’histoire. Mme de Duras écrit Ourika, Harriet Beecher Stowe Uncle Tom’s Cabin, mais ce sont les peuples esclaves qui changent leur propre destin, qui se révoltent et fondent contre l’injustice les résistances marronnes, au Brésil, en Guyane, aux Antilles, et la première république noire en Haïti.

Agir, c’est ce que l’écrivain voudrait par-dessus tout. Agir, plutôt que témoigner. Ecrire, imaginer, rêver, pour que ses mots, ses inventions et ses rêves interviennent dans la réalité, changent les esprits et les cœurs, ouvrent un monde meilleur. Et cependant, à cet instant même, une voix lui souffle que cela ne se pourra pas, que les mots sont des mots que le vent de la société emporte, que les rêves ne sont que des chimères. De quel droit se vouloir meilleur ? Est-ce vraiment à l’écrivain de chercher des issues ? N’est-il pas dans la position du garde champêtre dans la pièce du Knock ou Le Triomphe de la médecine, qui voudrait empêcher un tremblement de terre ? Comment l’écrivain pourrait-il agir, alors qu’il ne sait que se souvenir ?

La solitude sera son lot. Elle l’a toujours été. Enfant, il était cet être fragile, inquiet, réceptif excessivement, cette fille que décrit Colette, qui ne peut que regarder ses parents se déchirer, ses grands yeux noirs agrandis par une sorte d’atttention douloureuse. La solitude est aimante aux écrivains, c’est dans sa compagnie qu’ils trouvent l’essence du bonheur. C’est un bonheur contradictoire, mélange de douleur et de délectation, un triomphe derisoire, un mal sourd et omniprésent, à la manière d’une petite musique obsédante. L’écrivain est l’être qui cultive le mieux cette plante vénéneuse et nécessaire , qui ne croît que sur le sol de sa propre incapacité. Il voulait parler pour tous, pour tous les temps : le voilà, la voici dans sa chambre, devant le miroir trop blanc de la page vide, sous l’abat-jour qui distille une lumière secrète. Devant l’écran trop vif de son ordinateur, à écouter le bruit de ses doigts qui clic-claquent sur les touches. C’est cela, sa forêt. L’écrivain en connaît trop bien chaque sente. Si parfois quelque chose s’en échappe, comme un oiseau levé par un chien à l’aube, c’est sous son regard éberlué – c’était au hasard, c’était malgré lui, malgré elle.

Mais je ne voudrais pas me complaire dans une attitude négative. La littérature – c’est là que je voulais en venir – n’est pas une survivance archaïque à laquelle devrait se substituer logiquement les arts de l’audiovisuel, et particulièrement le cinéma. Elle est une voie complexe, difficile, mais que je crois encore plus nécessaire aujourd’hui qu’au temps de Byron ou de Victor Hugo.

Il y a deux raisons à cette nécessité :

D’abord, parce que la littérature est faite de langage. C’est le sens premier du mot : lettres, c’est-à-dire ce qui est écrit. En France, le mot roman désigne ces écrits en prose qui utilisaient pour la première fois depuis le Moyen Age la langue nouvelle que chacun parlait, la langue romane. La nouvelle vient aussi de cette idée de la nouveauté. A peu près à la même époque, en France l’on a cessé d’utiliser le mot rimeur (de rime) pour parler de poésie et de poètes – du verbe grec poiein, créer. L’écrivain, le poète, le romancier, sont des créateurs . Cela ne veut pas dire qu’ils inventent le langage, cela veut dire qu’ils l’utilisent pour créer de la beauté, de la pensée, de l’image. C’est pourquoi l’on ne saurait se passer d’eux. Le langage est l’invention la plus extraordinaire de l’humanité, celle qui précède tout, partage tout. Sans le langage, pas de sciences, pas de technique, pas de lois, pas d’art, pas d’amour. Mais cette invention, sans l’apport des locuteurs, devient virtuelle. Elle peut s’anémier, se réduire, disparaître. Les écrivains, dans une certaine mesure, en sont les gardiens. Quand ils écrivent leurs romans, leurs poèmes, leur théâtre, ils font vivre le langage. Ils n’utilisent pas les mots, mais au contraire ils sont au service du langage. Ils le célèbrent, l’aiguisent, le transforment, parce que le langage est vivant par eux, à travers eux et accompagne les transformations sociales ou économiques de leur epoque.

Lorsque, au siècle dernier, les théories racistes se sont fait jour, l’on a évoqué les différences fondamentales entre les cultures. Dans une sorte de hiérarchie absurde, l’on a fait correspondre la réussite économique des puissances coloniales avec une soi-disant supériorité culturelle. Ces théories, comme une pulsion fiévreuse et malsaine, de temps à autre ressurgissent ça et là pour justifier le néo-colonialisme ou l’impérialisme. Certains peuples seraient à la traîne, n’auraient pas acquis droit de cité (de parole) du fait de leur retard économique, ou de leur archaïsme technologique. Mais s’est-on avisé que tous les peuples du monde, où qu’ils soient, et quel que soit leur degré de développement, utilisent le langage ? Et chacun de ces langages est ce même ensemble logique, complexe, architecturé, analytique, qui permet d’exprimer le monde – capable de dire la science ou d’inventer les mythes.

Ayant défendu l’existence de cet être ambigu et un peu archaïque qu’est l’écrivain, je voudrais dire la deuxième raison de l’existence de la littérature, car celle-ci touche davantage au beau métier de l’édition.

L’on parle beaucoup de mondialisation aujourd’hui. On oublie que le phénomène a commencé en Europe à la Renaissance, avec le début de l’ère coloniale. La mondialisation n’est pas une mauvaise chose en soi. La communication rend le progrès plus rapide, en médecine, ou en sciences. Peut-être que la généralisation de l’information rendra les conflits plus difficiles. S’il y avait eu internet, il est possible que Hitler n’eût pas réussi son complot mafieux – le ridicule l’eût peut-être empêché de naître.

Nous vivons, paraît-il, à l’ère de l’internet et de la communication virtuelle. Cela est bien, mais que valent ces stupéfiantes inventions sans l’enseignement de la langue écrite et sans les livres ? Fournir en écrans à cristaux liquides la plus grande partie de l’humanité relève de l’utopie. Alors ne sommes-nous pas en train de créer une nouvelle élite, de tracer une nouvelle ligne qui divise le monde entre ceux qui ont accès à la communication et au savoir et ceux qui restent les exclus du partage ? De grands peuples, de grandes civilisations ont disparu faute de l’avoir compris. Certes de grandes cultures, que l’on dit minoritaires, ont su résister jusqu’à aujourd’hui, grâce à la transmission orale des savoirs et des mythes. Il est indispensable, il est bénéfique de reconnaître l’apport de ces cultures. Mais que nous le voulions ou non, même si nous ne sommes pas encore à l‘âge du réel, nous ne vivons plus à l’âge du mythe. Il n‘est pas possible de fonder le respect d’autrui et l’égalité sans donner à chaque enfant le bienfait de l’ecriture.

Aujourd’hui, au lendemain de la décolonisation, la littérature est un des moyens pour les hommes et les femmes de notre temps d’exprimer leur identité, de revendiquer leur droit à la parole, et d’être entendus dans leur diversité. Sans leur voix, sans leur appel, nous vivrions dans un monde silencieux.

La culture à l’échelle mondiale est notre affaire à tous. Mais elle est surtout la responsabilité des lecteurs, c’est-à-dire celle des éditeurs. Il est vrai qu’il est injuste qu’un Indien du grand Nord Canadien, pour pouvoir être entendu, ait à écrire dans la langue des conquérants – en Français, ou en Anglais. Il est vrai qu’il est illusoire de croire que la langue créole de Maurice ou des Antilles pourra atteindre la même facilité d’écoute que les cinq ou six langues qui règnent aujourd’hui en maîtresses absolues sur les médias. Mais si, par la traduction, le monde peut les entendre, quelque chose de nouveau et d’optimiste est en train de se produire. La culture, je le disais, est notre bien commun, à toute l’humanité. Mais pour que cela soit vrai, il faudrait que les mêmes moyens soient donnés à chacun, d’accéder à la culture. Pour cela, le livre est, dans tout son archaïsme, l’outil idéal. Il est pratique, maniable, économique. Il ne demande aucune prouesse technologique particulière, et peut se conserver sous tous les climats. Son seul défaut – et là je m’adresse particulièrement aux éditeurs – est d’être encore difficile d’accès pour beaucoup de pays. A Maurice le prix d’un roman ou d’un recueil de poèmes correspond à une part importante du budget d’une famille. En Afrique, en Asie du Sud-Est, au Mexique, en Océanie, le livre reste un luxe inaccessible. Ce mal n’est pas sans remède. La coédition avec les pays en voie de développement, la création de fonds pour les bibliothèques de prêt ou les bibliobus, et d’une façon générale une attention accrue apportée à l’égard des demandes et des écritures dans les langues dites minoritaires – très majoritaires en nombre parfois – permettrait à la littérature de continuer d’être ce merveilleux moyen de se connaître soi-même, de découvrir l’autre, d’entendre dans toute la richesse de ses thèmes et de ses modulations le concert de l’humanité.

Il me plaît assez de parler encore de la forêt. C’est sans doute pour cela que la petite phrase de Stig Dagerman résonne dans ma mémoire, pour cela que je veux la lire et la relire, m’en pénétrer. Il y a quelque chose de désespéré en elle, et au même instant de jubilatoire, parce que c’est dans l’amertume que se trouve la part de vérité que chacun cherche. Enfant, je rêvais de cette forêt. Elle m’épouvantait et m’attirait à la fois – je suppose que le petit Poucet, ou Hansel devaient ressentir la même émotion, quand elle se refermait sur eux avec tous ses dangers et toutes ses merveilles. La forêt est un monde sans repères. La touffeur des arbres, l’obscurité qui y règnent peuvent vous perdre. L’on pourrait dire la même chose du désert, ou de la haute mer, lorsque chaque dune, chaque colline s’écarte pour montrer une autre colline, une autre vague parfaitement identiques. Je me souviens de la première fois que j’ai ressenti ce que peut être la littérature – Dans The Call of the Wild, de Jack London, précisément, l’un des personnages, perdu dans la neige, sent le froid l’envahir peu à peu alors que le cercle des loups se referme autour de lui. Il regarde sa main déjà engourdie, et s’efforce de bouger chaque doigt l’un après l’autre. Cette découverte pour l’enfant que j’étais avait quelque chose de magique. Cela s’appelait la conscience de soi.

Je dois à la forêt une de mes plus grandes émotions littéraires de mon âge adulte. Cela se passe il y a une trentaine d’années, dans une région d’Amérique centrale appelée El Tapón de Darien, le Bouchon, parce que c’est là que s’interrompait alors (et je crois savoir que depuis la situation n’a pas changé) la route Panaméricaine qui devait relier les deux Amériques, de l’Alaska à la pointe de la Terre de Feu. L’isthme de Panama, dans cette partie, est couvert d’une forêt de pluie extrêmement dense, dans laquelle il n’est possible de voyager qu’en remontant le cours des fleuves en pirogue. Cette forêt est habitée par une population amérindienne, divisée en deux groupes, les Emberas et les Waunanas, tous deux appartenant à la famille linguistique Ge-Pano-Karib. Etant venu là par hasard, je me suis trouvé fasciné par ce peuple au point d’y faire plusieurs séjours assez longs, pendant environ trois ans. Pendant tout ce temps, je n’ai rien fait d’autre que d’aller à l’aventure, de maison en maison – car ce peuple refusait alors de se grouper en villages – et d’apprendre à vivre selon un rythme entièrement différent de ce que j’avais connu jusque là. Comme toutes les vraies forêts, cette forêt était particulièrement hostile. Il fallait faire l’inventaire de tous les dangers, et aussi de tous les moyens de survie qu’elle comportait. Je dois dire que dans l’ensemble, les Emberas ont été très patients avec moi. Ma maladresse les faisait rire, et je crois que dans une certaine mesure, je leur ai rendu en distraction un peu de ce qu’ils m’ont appris en sagesse. Je n’écrivais pas beaucoup. La forêt n’est pas un milieu idéal pour cela. L’humidité détrempe le papier, la chaleur dessèche les crayons à bille. Rien de ce qui marche à l’électricité ne dure très longtemps. J’arrivais là avec la conviction que l’écriture était un privilège, et qu’il me resterait toujours pour résister à tous les problèmes de l’existence. Une protection, en quelque sorte, une espèce de vitre virtuelle que je pouvais remonter à ma guise pour m’abriter des intempéries.

Ayant assimilé le système de communisme primordial que pratiquent les Amérindiens, ainsi que leur profond dégoût pour l’autorité, et leur tendance à une anarchie naturelle, je pouvais imaginer que l’art, en tant qu’expression individuelle, ne pouvait avoir cours dans la forêt. D’ailleurs, rien chez ces gens qui pût ressembler à ce que l’on appelle l’art dans notre société de consommation. Au lieu de tableaux, les hommes et les femmes peignent leur corps, et répugnent de façon générale à construire rien de durable. Puis j’ai eu accès aux mythes. Lorsqu’on parle de mythes, dans notre monde de livres écrits, l’on semble parler de quelque chose de très lointain, soit dans le temps, soit dans l’espace. Je croyais moi aussi à cette distance. Et voilà que les mythes venaient à moi, régulièrement, presque chaque nuit. Près d’un feu de bois construit sur le foyer à trois pierres dans les maisons, dans le ballet des moustiques et des papillons de nuit, la voix des conteurs et des conteuses mettait en mouvement ces histoires, ces légendes, ces récits, comme s’ils parlaient de la réalité quotidienne. Le conteur chantait d’une voix aigüe, en frappant sa poitrine, son visage mimait les expressions, les passions, les inquiétudes des personnages. Cela aurait pu être du roman, et non du mythe. Mais une nuit est arrivée une jeune femme. Son nom était Elvira. Dans toute la forêt des Emberas, Elvira était connue pour son art de conter. C’était une aventurière, qui vivait sans homme, sans enfants – on racontait qu’elle était un peu ivrognesse, un peu prostituée, mais je n’en crois rien – et qui allait de maison en maison pour chanter, moyennant un repas, une bouteille d’alcool, parfois un peu d’argent. Bien que je n’aie eu accès à ses contes que par le biais de la traduction – la langue embera comprend une version littéraire beaucoup plus complexe que la langue de chaque jour – j’ai tout de suite compris qu’elle était une grande artiste, dans le meilleur sens qu’on puisse donner à ce mot. Le timbre de sa voix, le rythme de ses mains frappant ses lourds colliers de pièces d’argent sur sa poitrine, et par-dessus tout cet air de possession qui illuminait son visage et son regard, cette sorte d’emportement mesuré et cadencé, avaient un pouvoir sur tous ceux qui étaient présents. A la trame simple des mythes – l’invention du tabac, le couple des jumeaux originels, histoires de dieux et d’humains venues du fond des temps, elle ajoutait sa propre histoire, celle de sa vie errante, ses amours, les trahisons et les souffrances, le bonheur intense de l’amour charnel, l’acide de la jalousie, la peur de vieillir et de mourir. Elle etait la poésie en action, le théâtre antique, en meme temps que le roman le plus contemporain. Elle était tout cela avec feu, avec violence, elle inventait, dans la noirceur de la forêt, parmi le bruit environnant des insectes et des crapauds, le tourbillon des chauves-souris, cette sensation qui n’a pas d’autre nom que la beauté. Comme si elle portait dans son chant la puissance véridique de la nature, et c’était là sans doute le plus grand paradoxe, que ce lieu isolé, cette forêt, la plus éloignée de la sophistication de la littérature, était l’endroit où l’art s’exprimait avec le plus de force et d’authenticité.

Ensuite j’ai quitté ce pays, je n’ai plus jamais revu Elvira, ni aucun des conteurs de la forêt du Darien. Mais il m’est resté beaucoup plus que de la nostalgie, la certitude que la littérature pouvait exister, malgré toute l’usure des conventions et des compromis, malgré l’incapacité dans laquelle les écrivains étaient de changer le monde. Quelque chose de grand et de fort, qui les surpasse, parfois les anime et les transfigure, et leur rend l’harmonie avec la nature. Quelque chose de neuf et de très ancien à la fois, impalpable comme le vent, immatériel comme les nuages, infini comme la mer. Ce quelque chose qui vibre dans la poésie de Jallal Eddine Roumi, par exemple, ou dans l’architecture visionnaire d’Emanuel Swedenborg. Le frisson que l’on éprouve à lire les plus beaux textes de l’humanité, tel le discours que le chef Stealth des Indiens Lumni adressait à la fin du dix-neuvième siècle au Président des Etats-Unis, afin de lui faire don de la terre : « Peut-être sommes nous frères… »

Quelque chose de simple, de vrai, qui n’existe que dans le langage. Une allure, une ruse parfois, une danse grinçante, ou bien de grandes plages de silence. La langue de la moquerie, les interjections, les malédictions, et tout de suite après, la langue du paradis.

C’est à elle, Elvira, que j’adresse cet éloge – à elle que je dédie ce Prix que l’Académie de Suède me remet. À elle, et à tous ces écrivains avec qui – ou parfois contre qui j’ai vécu. Aux Africains, Wole Soyinka, Chinua Achebe, Ahmadou Kourouma, Mongo Beti, à Cry the Beloved Country d’Alan Paton, à Chaka de Tomas Mofolo. Au très grand Mauricien Malcolm de Chazal, auteur, entre autres de Judas. Au romancier mauricien hindi Abhimanyu Unnuth, pour Lal passina (Sueur de sang), la romancière urdu Hyder Qurratulain pour l’épopée de Ag ka Darya (River of fire). Au Réunionnais Danyèl Waro, le chanteur de maloyas, l’insoumis, à la poétesse kanak Dewé Gorodé qui a défié le pouvoir colonial jusqu’en prison, à Abdourahman Waberi le révolté. À Juan Rulfo, à Pedro Paramo et aux nouvelles du El llano en llamas, aux photos simples et tragiques qu’il a faites dans la campagne mexicaine. À John Reed pour Insurgent Mexico, à Jean Meyer pour avoir porté la parole d’Aurelio Acevedo et des insurgés Cristeros du Mexique central. À Luis González, auteur de Pueblo en vilo. À John Nichols, qui a écrit sur l’âpre pays dans The Milagro Beanfield War, à Henry Roth, mon voisin de la rue New York à Albuquerque (Nouveau Mexique) pour Call it Sleep. À J.P. Sartre, pour les larmes contenues dans sa pièce Morts sans sépulture. À Wilfrid Owen, au poète mort sur les bords de la Marne en 1914. À J.D. Salinger, parce qu’il a réussi à nous faire entrer dans la peau d’un jeune garçon de quatorze ans nommé Holden Caufield. Aux écrivains des premières nations de l’Amérique, le Sioux Sherman Alexie, le Navajo Scott Momaday, pour The Names. A Rita Mestokosho, poétesse innue de Mingan (Province de Québec) qui fait parler les arbres et les animaux. À José Maria Arguedas, à Octavio Paz, à Miguel Angel Asturias. Aux poètes des oasis de Oualata, de Chinguetti. Aux grands imaginatifs que furent Alphonse Allais et Raymond Queneau. À Georges Perec pour Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cou? Aux Antillais Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, au Haitien René Depestre, à Schwartz-Bart pour Le Dernier des justes. Au poète mexicain Homero Aridjis qui nous glisse dans la vie d’une tortue lyre, et qui parle des fleuves orangés des papillons monarques coulant dans les rues de son village, à Contepec. À Vénus Koury Ghata qui parle du Liban comme d’un amant tragique et invincible. À Khalil Jibran. À Rimbaud. À Emile Nelligan. À Réjean Ducharme, pour la vie.

À l’enfant inconnu que j’ai rencontré un jour, au bord du fleuve Tuira, dans la forêt du Darién. Dans la nuit, assis sur le plancher d’une boutique, éclairé par la flamme d’une lampe à kérosène, il lit un livre et écrit, penché en avant, sans prêter attention à ce qui l’entoure, sans se soucier de l’inconfort, du bruit, de la promiscuité, de la vie âpre et violente qui se déroule à côté de lui. Cet enfant assis en tailleur sur le plancher de cette boutique, au cœur de la forêt, en train de lire tout seul à la flamme de la lampe, n’est pas là par hasard. Il ressemble comme un frère à cet autre enfant dont je parle au commencement de ces pages, qui s’essaie à écrire avec un crayon de charpentier au verso des carnets de rationnement, dans les sombres années de l’après-guerre. Il nous rappelle les deux grandes urgences de l’histoire humaine, auxquelles nous sommes hélas loin d’avoir répondu. L’éradication de la faim, et l’alphabétisation.

Dans tout son pessimisme, la phrase de Stig Dagerman sur le paradoxe fondamental de l’écrivain, insatisfait de ne pouvoir s’adresser à ceux qui ont faim – de nourriture et de savoir – touche à la plus grande vérité. L’alphabétisation et la lutte contre la famine sont liées, étroitement interdépendantes. L’une ne saurait réussir sans l’autre. Toutes deux demandent – exigent aujourd’hui notre action. Que dans ce troisième millénaire qui vient de commencer, sur notre terre commune, aucun enfant, quel que soit son sexe, sa langue ou sa religion, ne soit abandonné à la faim ou à l’ignorance, laissé à l’écart du festin. Cet enfant porte en lui l’avenir de notre race humaine. À lui la royauté, comme l’a écrit il y a très longtemps le Grec Héraclite.

J.M.G. Le Clézio , Bretagne, 4 novembre 2008

 

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Alpha et Récits de vie

Posté par traverse le 14 décembre 2008

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Pour celles et ceux qui pratiquent le récit de vie, voici un numéro du Journal Alpha comme une véritable mosaïque de points de vue…

Ma contribution: « Le récit de vie comme une fabrique de liens »

A découvrir et à faire connaître…

 courriel: journal.alpha@lire-et-ecrire.be   02/5027201  (Secrétaire de rédaction, Sylvie-Anne Goffinet qui a remarquablement piloté ce numéro. Edit. responsable: Catherine Stercq)

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Salon littéraire arabe 11, 12, 13, 14 décembre Bruxelles

Posté par traverse le 9 décembre 2008

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J’ai le plaisir de vous inviter à ces journées autour de

« A l’Occident de notre arabité »….

Je lirai mon texte  Vous serez encore, extrait de 

«  Maghreb-Occident à pleines dents « 

le samedi 13 décembre…Bienvenue… 

Jeudi 11 décembre 18h30

 Inauguration du Jardin des poètes (Place en face du CCA) par Monsieur le Bourgmestre de Saint-Josse  Jean Demannez. 

19h00  Inauguration du Salon littéraire arabe par Madame la Ministre Fadila Laanan, suivie du discours  de Claude Javeau (Président du CCA), suivie d’une réception. 

20h00  Guitares mauresques : conférence/spectacle d’Abdelaziz  Kacem avec la participation de musiciens et de la chorale du CCA sous la direction d’Elias Bachoura.  

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Vendredi 12 décembre 

17h00 

L’Occident raconté en arabe  Lectures de nouvelles et de passages narratifs, en langue arabe, avec Maha Hassan, Maati Kabbal,  Rasha Hilwi, Kamal Ayadi, Mohamed Zelmati.   

18h00  L’Occident et moi Rencontre, en langue arabe, avec Salah Niazi. Modérateur:  Taha Adnan. Considéré comme la dernière grande plume de la  génération des années cinquante en Irak Salah Niazi  aime à se définir comme un poète au coeur arabe et  à l’esprit occidental.   

20h00  Dans les villes fuyantes de Mohamed Berrada en partenariat avec Moussem et Passa porta Soirée de lecture de textes choisis à partir des oeuvres du romancier marocain Mohamed Berrada. La  thématique de la ville est l’unité qui les relie dans  une cohérence dramatique.  Avec Allal Bourqia, Abdelmalek Kadi et Mohamed Berrada. Music: Abid Bahri et Fabien Degryse.  (Lectures en arabe / français / néerlandais). Lieu:  Passa porta  PROGRAMME Informations et réservations : 02/218 64 74 ou  accueil-cca@skynet.be – www.culture-arabe.irisnet.be 

                                              Dimanche 14 décembre

10h45  Clôture du Salon littéraire arabe en commémoration du 60ème anniversaire de la Nakba.  11h00 Femmes et littérature en Palestine aujourd’hui :  rencontre, en langue arabe, avec les écrivaines  palestiniennes Bissan Abou khaled, Rasha Hilwi et  Asmaa Azaiza. Modérateur: Murad Al-Sudani (Président de la Maison de poésie de Ramallah). 

12h00  Chants pour la Palestine avec la chorale de femmes  d’AWSA-Be (Arab Women’s Solidarity Association- Belgium).  Entrée gratuite. Au Centre Culturel Arabe  2 rue de l’Alliance, 1210 Bruxelles Info 02/218 64 74 ou accueilcca@skynet.be                                                                           

                                                           Samedi 13 décembre 

13h30  Maghreb–Machrek: regards croisés  Conférence, en langue arabe, avec Maha Hassan, Farida  El Atifi, Venus Faiq, Amar Meriach, Kamal Ayadi, Mohamed Masad et Majid Matroud. Modérateur :  Abdelmounem Chentouf. 

15h30  La culture arabe est-elle universelle ? Conférence avec Lucas Catherine, Abdelaziz Kacem,  Xavier Luffin et Issa Aït Belize. Modérateur : Maati  Kabbal. 

Podium poétique : partenariat avec la Maison Internationale de la  Poésie-Arthur Haulot.  19h30  1ère séance de lecture avec Salah Niazi, Jean-Luc  Wauthier, Bissan Abou khaled, Lieven De Cauter,  Rose-Marie François, Venus Faiq, Murad Al-Sudani, Haidar Chemais, Amar Meriach, Habib El Amrani, Mohamed  Masad, Daniel Simon, Majed Mattroud.  20h30  Pause 21h00  2ème séance de lecture avec Farida El Atifi, Marie-  Clotilde Roose, Diya Aljanabi, Emad Fouad, Taher  Alwan, Jean Maison, Abdelhamid Farag, Ghoubari El Houari, Patrick Lowie, Asmaa Azaiza, Zuher Al  Jobory, Stephan Van Puyvelde, Khairi Hamdan, Taha  Adnan.  (Lectures en arabe / français / néerlandais). Intermèdes musicaux avec l’auteur compositeur  Yasser Tairi. 

PROGRAMME  ABOU KHALED Bissan, née à Damas en 1969. Elle est médecinchercheur auprès de l’Université de Liège et l’auteure de plusieurs  recueils de poésie ainsi que de scénarios poétiques. 

ADNAN Taha, né en 1970 à Safi, il a grandi à Marrakech et réside  depuis 1996 à Bruxelles. Il a publié plusieurs recueils de poésie.  Directeur du salon. 

AÏT BELIZE Issa, né dans le Nord du Maroc en 1954 dans une famille berbère, il navigue dès l’enfance, parmi plusieurs cultures. Etudes secondaires à Rabat, supérieures en Economie en Belgique  où il vit. Il vient de publier deux romans. 

AL JOBORY Zuher, né à Bagdad en 1965. Il publie ses textes dans la presse arabe et son dernier recueil de poésie est sous presse. 

AL-JANABI Diya, est né en 1960 à Bagdad. Ses textes en vers et  en prose sont publiés dans de nombreux périodiques irakiens et arabes. Il vient de publier un recueil de poésie. 

AL-SUDANI Mourad, né en 1973 dans la région de Ramallah, est poète et journaliste. Il est l’auteur de nombreux essais et de  recueils de poésie. Il dirige la revue Al-Choaraa (les poètes) et préside la Maison Palestinienne de la Poésie à Ramallah. 

ALWAN Taher, né à Bagdad où il a enseigné le cinéma, il vit actuellement en Belgique. Auteur de courtes nouvelles et de poèmes,  il a aussi réalisé des films documentaires sur les conditions de vie des enfants et des femmes dans l’Irak en proie à la guerre. 

AYADI Kamal est un écrivain journaliste tunisien qui vit à Munich. Dramaturge, poète, il collabore à nombre de journaux et périodiques  tunisiens. Il vient de publier deux recueils de nouvelles. 

AZAIZA Asma, née en 1985 au village Dabborya au nord de la Palestine.  Journaliste et écrivaine, son oeuvre poétique et en prose  est publiée dans divers journaux et périodiques ainsi que dans  des anthologies palestiniennes.  BERRADA Mohamed, né à Rabat en 1938, est considéré comme  le chef de file du roman moderne marocain. Critique littéraire  et traducteur, il a été de 1976 à 1983 président de l’Union des  écrivains marocains. Berrada a appartenu au courant littéraire qui a expérimenté de nouvelles techniques d’écriture. Traducteur de  Barthes et Le Clézio en arabe. Son oeuvre de romancier, saluée par les récompenses les plus prestigieuses du Maroc (prix du Mérite  Culturel 1999, prix de la Critique 2004…), est avant tout celle d’un esprit libre.

PARTICIPANTS  Salon littéraire 

Informations et réservations : 02/218 64 74

accueil-cca@skynet.be – www.culture-arabe.irisnet.be 

CATHERINE Lucas, né en 1947. Il a réalisé plusieurs films documentaires  sur la Palestine dont “Les Palestiniens en Israël” en 1976. Il est l’auteur de plusieurs livres consacrés au monde arabe  dont « Les derniers Morisques, la fin d’Al Andalus » qui vient de  paraître. 

CHEMAIS Haidar, né en 1925, ce poète libanais résidant à Bruxelles écrit en arabe littéraire et en dialecte libanais. Sa poésie fait l’éloge de l’amour de la famille, des amis et de la patrie.     

CHENTOUF Abdelmounem, né en 1968 à Larache au Maroc. Il est  écrivain et traducteur. Il a publié des essais, des traductions et des nouvelles dans plusieurs journaux arabes. 

DE CAUTER Lieven, né en 1959 à Tielt en Belgique. Il enseigne l’histoire de l’art et la philosophie à l’école de cinéma RITS, à  l’école de danse PARTS et à l’Université catholique de Louvain. Il a publié plusieurs titres dans le domaine de l’archéologie, des  essais et un recueil de poésie. Il est l’initiateur du BRussels Tribunal  et co-fondateur de la ‘Plate-forme pour la Liberté d’Expression’. 

EL AMRANI Habib, né en 1944 à Fès au Maroc. Il a écrit des nouvelles et des recueils de poésie dont un publié en Belgique. Il se définit, non sans humour comme un joyeux « rimailleur».   

EL ATEFI Farida, née à Laksar Lekbir au nord du Maroc, réside  en France depuis 1999. Elle est poétesse, sociologue et critique littéraire. Auteure d’un premier recueil de poésies en Egypte, elle  publie ses textes et ses articles dans des magazines, journaux et  sites arabes. 

EL HOUARI Ghoubari, né en 1973 à Casablanca. Il réside à Liège en Belgique depuis 1999. Il écrit pour plusieurs journaux marocains et a publié son premier recueil de poésie en 2005. 

FAIQ Vénus, est née à Sulaymaniyya .Cette écrivaine d’origine  kurde est aussi une journaliste bilingue (arabe et kurde). Ses textes en vers et en prose sont publiés au Kurdistan irakien ainsi  que dans les journaux d’expression arabe et kurde, publiés en Europe. 

FARAG Abdelhamid est poète égyptien originaire d’Alexandrie résidant à Bruxelles. Il écrit en arabe littéraire ainsi qu’en dialecte égyptien. Il a publié un recueil de poésie. 

FOUAD Emad, né en 1974 dans le village Elphar’awnia (la pharaonique)  dans le delta du Nil. Il travaille dans la presse égyptienne  et arabe depuis 1996 et réside en Belgique depuis 2004. Il a  publié plusieurs recueils de poèmes.  PARTICIPANTS  arabes de Bruxelles 

FRANÇOIS Rose-Marie, est poète, philologue, romancière et rhapsode belge. Auteure de poèmes, récits, romans, essais, spectacles, ses oeuvres sont publiées en divers pays et traduites dans  une douzaine de langues. 

HAMDAN Khairi, né à Naplouse en 1962, est un poète et romancier palestinien. Il est ingénieur de formation et il travaille dans le journalisme. Il vit depuis plus d’un quart de siècle à Sophia, en Bulgarie. Il a publié cinq recueils en langue bulgare. 

HASSAN Maha, née en Syrie en 1966, est une journaliste et écrivaine syrienne d’origine kurde. Censurée dans son pays, elle vit en France et a publié un recueil de nouvelles ainsi que plusieurs  « romans électroniques » sous forme de feuilletons. 

HILWI Rasha , née à Akka en 1984, est écrivaine et journaliste palestinienne. Ses textes sont publiés dans des journaux et revues palestiniens et arabes.  KABBAL Maati , né au Maroc. Il réside à Paris où il est chargé  des actions culturelles à l’Institut du Monde Arabe. Ecrivain, journaliste et professeur de philosophie, il collabore régulièrement  à Libération, au Monde diplomatique ainsi qu’au Magazine  littéraire. Il a publié plusieurs recueils de nouvelles en arabe et  en français. 

KACEM Abdelaziz,,est poète, critique littéraire, traducteur,  essayiste bilingue (arabe et français). Membre correspondant de l’Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres. Président  d’honneur de la Maison Internationale de la Poésie (Bruxelles), il est l’auteur de nombreux recueils et d’essais de littérature  générale et comparée. 

LOWIE Patrick, est un écrivain belge de langue française publié  en Belgique et en France. Il est également éditeur, metteur en scène. Ecrivain-voyageur Polyglotte, il est l’auteur de nombreux  romans et nouvelles. 

LUFFIN Xavier, est chargé de cours à l’ULB, où il enseigne au  département de langue et littérature arabes. Il effectue des recherches sur les rapports entre le monde arabe et l’Afrique, mais  aussi sur la littérature arabe contemporaine, notamment soudanaise.  Il a traduit quelques oeuvres – romans, pièces de théâtre,  nouvelles – de l’arabe vers le français et a créé un site consacré à la littérature soudanaise. 

MAISON Jean, Poète botaniste, cet arpenteur tisse ses chemins intérieurs, de la solitude à l’amour d’une Dame, de l’émerveillement à l’éveil spirituel. Il a publié plusieurs recueils. 

MASSAD Mohamed, né en 1967 à Casablanca. Il est écrivain,  poète et traducteur. Il a publié des nouvelles, un recueil de poésie  et a participé à l’écriture d’une anthologie de Poésie contemporaine.  Il réside actuellement en Allemagne. 

MATROOD Majid, né à Bagdad en 1963. Il a publié de nombreux  textes dans la presse arabe et un recueil de poésie à Damas. Il vit actuellement en Belgique.  MERIACH Amar, né en 1964 à Blida en Algérie où il a travaillé comme journaliste. Il a été rédacteur en chef d’El Qasida une revue spécialisé en poésie moderne. Il a publié plusieurs recueils de poésie. Il vit en France depuis 2000.

                                                           PARTICIPANTS 

NIAZI Salah, né à Nasiriyya en Irak en 1935 et vit en exil à  Londres depuis 1963. Il est considéré comme la dernière grande plume de la génération des années cinquante. Poète, romancier,  essayiste, traducteur, il était avec sa revue Al-Ightirâb Al-adabi (L’exil littéraire) un véritable pont entre deux rives. 

ROOSE Marie-Clotilde, née à Bruxelles le 26 février 1970, enseigne la philosophie, la sociologie de l’art et les sciences humaines, en Province de Hainaut. Prix Charles Plisnier 2006. Animatrice du Cercle de la Rotonde. 

SIMON Daniel, né en 1952 à Charleroi. Écrivain, metteur en scène indépendant, il anime de nombreux ateliers d’écriture. Il est l’auteur de recueils de poésie, de nouvelles et de nombreux  textes dramatiques. 

VAN PUYVELDE Stephan, né en Inde en 1978 et vit à Liège. Il est l’auteur de divers recueils, de pièces de théâtre, de nombreux poèmes et d’un roman.  WAUTHIER Jean-Luc, né à Charleroi en 1950. Ecrivain détenteur  de plusieurs prix littéraires, il a publié une vingtaine d’ouvrages (poésie, nouvelles, essais). Rédacteur en chef du Journal des  Poètes, il vient d’être élu Président de la Maison Internationale de la Poésie. 

ZELMATI Mohamed, né en 1967 à Errachidia (Maroc). Il est membre de l’Union des Ecrivains du Maroc. Il a publié un recueil de nouvelles et réside actuellement en Belgique où il exerce le métier d’enseignant en langue arabe. 

La chorale d’AWSA-Be unit une dizaine de femmes qui chantent en arabe dans un cadre laïque et multiculturel. Son répertoire très  varié, nous fait voyager à travers le Mashreq et le Maghreb, avec des chants classiques et modernes, d’artistes connu(e)s comme  Fairouz, Marcel Khalifé, Abdelwahab, Dahmane El Harrachi … 

Informations et réservations : 02/218 64 74 ou  accueil-cca@skynet.be – www.culture-arabe.irisnet.be   

Centre Culturel Arabe Wallonie-Bruxelles asbl  Organisme essentiellement culturel, laïque, indépendant de tous pouvoirs ou représentations ethniques, politiques ou cultuelles, de toute pression au niveau des pouvoirs des pays arabes, pratiquant le libre examen et attentif à toute expression de pensée, accueillant les représentants de tous les rites, de toutes les religions et tous les courants philosophiques se mouvant dans le respect absolu de l’être humain et de ses droits, le CCA situe son action comme « l’expression arabe des cultures de Belgique ». 2 rue de l’Alliance, 1210 Bruxelles – Belgique tél. : +32 (0)2 218 64 74 fax. : +32 (0)2 217 61 31 courriel : accueil-cca@skynet.be – site internet : www.culture-arabe.irisnet.be  N° compte bancaire : 068-2078401-09 

Avec le soutien du Ministère de la Communauté française, de la Commission Communautaire Française, de la Région de  Bruxelles-Capitale et de la Commune de Saint-Josse-ten-Noode. 

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Ventre de papier en tournées

Posté par traverse le 5 décembre 2008

J’ai le plaisir de vous annoncer les tournées de ce spectacle créé à Huy en 1986 et qui est représenté en ce moment par trois compagnies (France et Belgique) .
Bienvenue, si vous êtes en France, en ce moment, pour le découvrir…

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Prochainement le spectacle Ventre de papier de Daniel Simon (éditions Lansman)

 Samedi 13 décembre à 15h 

 Maison de quartier de la Bouletterie – Saint-Nazaire (44)

Spectacle gratuit

 Lundi 15 décembre à 14h30 

 Pour les élèves de l’école Georges Tanchoux – MJC de La Baule

Vendredi 16 (séances scolaires dans l’après-midi ) et le samedi 17 janvier à 20h30 Athanor- Guérande (44) 

Renseignements et réservations auprès de la Compagnie BANC PUBLIC

Autres dates à venir très bientôt….

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       Cie BANC PUBLIC

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    20, rue de la Mairie

    44420 LA TURBALLE

    02 40 23 77 98

    Cathy BOUESSE

Directrice artistique

    06 64 81 24 06

    banc_public44@yahoo.fr

    Nadège DREAN

    Secrétaire de diffusion

    cie.bancpublic@yahoo.fr

 

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Un toit avec toi/Youtube

Posté par traverse le 29 novembre 2008

Bien le bonjour, bien le bonsoir,

Un toit vaut bien un vote, Paris une messe, et vous, ma gratitude pour un ami qui préfère le soleil au mazout…

Je vous invite à regarder le clip sympa… Pour le toit de Vincent!!!

 

Image de prévisualisation YouTube

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Clichés

Posté par traverse le 25 novembre 2008

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(Flagey et Pessoa)

Dans un silence enfermé de lointaines tristesses, une froide secousse frappe au  mitan des enfances.

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Ateliers de fictions et parole

Posté par traverse le 21 novembre 2008

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Bibliothèque Mille et Une pages Les rendez-vous du mercredi 

Ateliers d’écriture de fictions 

avec Daniel Simon à la Bibliothèque Mille et une pages de Schaerbeek Les 21, 28 janvier – 4, 11, 25 février – 4, 11, 18, 25 mars et 8 avril de 18h15 à 20h45 Dix séances consacrées à l’écriture de « formes brèves »: nouvelles, contes, récits…pour tenter de témoigner de notre expérience d’être au monde…  Dans l’atelier du mercredi, on entend des textes, des commentaires, on fabrique des hypothèses de récit et on en conclut d’autres, on se refile des références et des consignes, on raconte des histoires…en faisant confiance à son observation, à son écoute, à ses projets secrets qui ne trouveront place que dans une histoire bien ficelée et qui nous embarquera là où on rêvait d’aller confusément…Raconter une histoire, c’est aussi prendre pied dans l’espace et le temps autrement, avec la distance que crée le récit et qui nous permet de créer des intimités, des existences et des univers singuliers… 

Dix séances pour lire et confronter à la dynamique d’un atelier les textes écrits par chacun et bénéficier ainsi d’un accompagnement de manuscrits…  Animation : Daniel Simon, écrivain, animateur et formateur en atelier d’écriture, metteur en scène et éditeur de la Revue et de la Collection Je. Bibliothèque Mille et une pages – Place de la Reine 1 à 1030 Schaerbeek
PAF: 135€ payables en plusieurs fois au compte 068-2144376-24 de Traverse asbl
Renseignements/inscriptions : Daniel Simon – 86/14 avenue Paul Deschanel – 1030
00.32.2.216.15.10 ou 00.32.477.76.36.22
daniel.simon@skynet.be

A l’initiative de Georges Verzin, Echevin de l’Instruction publique, de la culture et des bibliothèques  Deux ateliers distincts en parallèle aux rendez-vous du mercredi : 

Bibliothèque Mille et une pages de Schaerbeek 

Les récits biographiques et la photographie 

Vendredi 30 janvier (18h30 à 21h) 

samedi 31(de 11 à 18h) et dimanche 1 février 2009 de 10h à 17h.

    Nous allons en une soirée et un we, travailler à partir d’éléments biographiques puisés dans le patrimoine photographique familial de chaque participant. Ecrire des récits, fléchis par la fiction, arrimés aux fantômes que la photographie révèle, construire des séquences biographiques ou fictionnelles à partir de ce matériau, voilà le projet de ces trois rendez-vous.  PAF: 100 euros

La parole relationnelle 

Les samedis de 14 à 17h : 14, 21, 28 février, 7, 14, 21, 28 mars et 4 avril

Un atelier, un accompagnement, un coaching autour de la voix et de la parole relationnelle, de la prise de parole préparée (exposé…) ou improvisée : une réflexion une stratégie, un, entraînement, des répétitions…. Un atelier de travail sur la parole, la relation, la gestuelle, la lecture en public, le souffle, la relaxation, la respiration et bien sûr la gestion du stress et de son équilibre émotionnel …Un atelier voix/parole pour (re)trouver sa voix, en douceur, dans son propre déploiement, sans modèle, à « sa place»…  Un atelier où la pratique d’exercices collectifs alterne avec de nombreux exercices individuels… Un atelier ouvert à tous.   Aucune expérience prérequise… PAF : 125 euros  Possibilité de paiements échelonnés pour toutes les formations. 068-2144376-24 de Traverse asbl  Les formations sont données par Daniel Simon (écrivain, éditeur, formateur en prise de parole et animateur d’atelier d’écriture)   
Renseignements/inscriptions :  Traverse asbl – 86/14 avenue Paul Deschanel – 1030
00.32.2.216.15.10 ou 00.32.477.76.36.22 
traverse@skynet.be  

Avec le soutien de l’Echevinat de l’Instruction Publique, de la Culture et des Bibliothèques de Schaerbeek, Georges Verzin 

 

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Europe, scène du doute (5 et 6 décembre 2008)

Posté par traverse le 18 novembre 2008

Dans le cadre de ce Colloque, Grazia Di Vincenzo mettra en scène ma pièce « N’entrez pas dans ce lieu ». Création mondiale dans le cadre de L’Europe, scène du doute…

texte: http://traverse.unblog.fr/2008/08/04/nentrez-pas-dans-ce-lieu/

(les textes des auteurs seront publiés dans le cadre des actes du Colloque)

   

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  Vendredi 5, samedi 6 décembre 2008Au Théâtre Blocry,
Place de l’Hocaille, Louvain-la-Neuve

 Pièce sans titre de Federico Garcia Lorca
Mise en scène de Lluis Pasqual
Odéon-Théâtre de l’Europe, 1990
Photo : Ros Ribas
(Collection Odéon-Théâtre de l’Europe)
 
Soirée d’ouverture à l’occasion du 40e anniversaire du Centre d’études théâtrales et du 15e anniversaire de la revue Études théâtrales
(sur invitation)Allocutions de :
- Bernard Coulie, Recteur de l’UCL,
- Robert Abirached, professeur émérite du Centre d’études théâtrales,
- Georges Banu, professeur émérite du Centre d’études théâtrales,
- Jean-Pierre Sarrazac, professeur du Centre d’études théâtrales,
- Jean-Louis Besson, professeur et directeur du Centre d’études théâtrales. L’Europe vue par les chercheurs de l’UCLSpectacle : une œuvre théâtrale écrite, mise en scène et interprétée par les Anciens et les Étudiants du Centre d’études théâtrales, sur le thème de l’Europe.
Samedi 6 décembre 2008
de 9h30 (précises) à 18h
Rencontre internationale : Théâtre européen : la scène du doute ?
(réservation souhaitée)

 

9h30 : Introduction en forme d’interrogation : Jean-Louis Besson, Emmanuel Wallon

10h – Comme scène publique, le théâtre constitue-t-il un espace de représentation commune pour les Européens ?

Président de séance : Georges Banu (France), professeur d’études théâtrales à l’UCL et à l’Université Paris III, critique de théâtre


o Manfred Beilharz (Allemagne), directeur artistique du Festival Neue Stücke aus Europa, Wiesbaden
o Jan Hyvnar (République tchèque), professeur d’études théâtrales à la Faculté d’art dramatique de Prague
o David Lescot (France), auteur dramatique, metteur en scène, professeur à l’Université Paris X
o Marianne Van Kerkhoven (Belgique), dramaturge au Kaaitheater
11h30 – Comme lieu de pensée, le théâtre permet-il d’affronter les crises de la raison ?

Président de séance : Pierre Piret (Belgique), professeur de littérature et d’études théâtrales à l’UCL
o Enzo Cormann (France), auteur dramatique, metteur en scène, professeur à l’ENSATT (École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre)
o Jean-Marie Piemme (Belgique), auteur dramatique, professeur à l’INSAS (Institut national supérieur des Arts du spectacle)
o Núria Santamaria (Espagne), professeur d’études théâtrales à l’Université autonome de Barcelone

14h30 – En tant que genre, le théâtre conserve-t-il une spécificité dans l’univers du spectacle ?

Président de séance : Bernard Faivre (France), professeur d’études théâtrales à l’UCL et à l’Université Paris X
o Antonio Attisani (Italie), professeur d’histoire du théâtre à Université Ca’ Foscari de Venise
o Jacques Delcuvellerie (Belgique), metteur en scène, directeur du Groupov, professeur au Conservatoire de Liège
o Erwin Jans (Belgique), dramaturge, auteur dramatique

16h – En tant que pratique et qu’institution, le théâtre peut-il devenir un enjeu des politiques européennes ?

Président de séance : Marcel Freydefont (France), professeur à l’UCL et à l’ENS d’Architecture de Nantes, scénographe
o Renaud Denuit (Belgique), conseiller au Secrétariat général de la Commission européenne (équipe gouvernance), professeur à l’Institut d’Études européennes de Louvain-la-Neuve
o Dragan Klaic (Pays-Bas), membre permanent de la Fondation Felix Meritis d’Amsterdam, professeur de politique culturelle à l’Université de Leiden

Nous attendons encore la confirmation de quelques participants, dont le nom n’est pas dévoilé ici.

Lire la note d’introduction d’Emmanuel Wallon et Jean-Louis Besson.Le thème de l’Europe a été abordé dans le numéro 37/2006 de la revue Études théâtrales,  » Europe, scène peu communes « , sous la direction d’Emmanuel Wallon. Francophones de Belgique et de France y ont amorcé le débat, qui s’ouvre aujourd’hui à des Européens de tous horizons théâtraux.

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ATELIER DE DESSIN SPONTANE de Serge Goldwicht

Posté par traverse le 17 novembre 2008

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Dans leur fond, l’écriture et le dessin sont identiques (Paul Klee). 

Ressentir un léger stress au moment de tracer un trait sur une feuille blanche, hésiter … « Non ce n’était pas cela que je voulais faire…, d’ailleurs, je n’ai jamais su dessiner. » 

« Savoir » ou  «ne pas savoir dessiner » est un faux problème. Il  nous est inculqué dès le plus jeune âge. Profondément. L’imaginaire est mis en cage. 

 Si vous souhaitez ouvrir la porte, Serge Goldwicht vous propose un bout de chemin à la rencontre du dessin de soi, du « dessin sans y penser », spontané, là où se mobilisent d’autres zones du cerveau que celles réservées à la pensée ou à l’écriture.  

Serge Goldwicht est plasticien et licencié en philosophie. Il est  le créateur d’une méthode qui agit comme déclencheur du dessin spontané, l’« autopictographie »©

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 Où ? Atelier de dessin, 23, rue Wéry, 1050 Bruxelles  Quand ?  Le mercredi de 9h30 à 11h et de 20h à 21h30

Combien ? 15€ par séance 10€  pour étudiant ou chômeur.  6 personnes maximum par séance. ( Réservation indispensable). Séance individuelle (sur rendez-vous). Voir site internet. 

www.dessinspontane.be  0473.50.00.72. Email : serge.goldwicht@skynet.be 

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Parenthèse, revue n°1 de Kalame.be et indications.be

Posté par traverse le 17 novembre 2008

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EDITORIAL 

Dans un texte, on ouvre une parenthèse pour s’exclamer, donner une information, faire un détour. Dans la réalité, c’est le défilé des heures que l’on rêve de mettre entre parenthèses, le temps d’une pause, d’une promenade, d’une sieste. Le temps de prendre le temps.  Nous avons cette ambition.  Comment lire mieux ? Comment écrire mieux ? Ces questions sont au centre des activités d’Indications et de Kalame. Ces questions motivent aujourd’hui la création d’une revue où seront partagées nos découvertes, et de nouvelles questions. Celles qui demandent une réponse, et celles qui reviennent chaque jour nous encourager à réfléchir mieux. Pour son premier dossier, Parenthèse se devait de commencer par une mise au point, une redéfinition globale des ateliers d’écritures, secteur en expansion. Dans les prochains numéros, nous avancerons pas à pas. Alliant nos réflexions aux pratiques observées, et les illustrant de nombreux témoignages.  Avec cette nouvelle revue des ateliers d’écriture en Communauté française, Indications et Kalame ouvrent une parenthèse qui, on l’espère, ne se fermera jamais.   

OÙ LON (RE) DÉCOUVRE KALAME 

Dans un paysage de l’écrit en pleine effervescence, Kalame est née d’une multitude de questions : Qu’estce qu’un atelier d’écriture ? Quels sont ses objectifs ? Qui sont les animateurs ? Comment se former ? Comment le secteur des ateliers d’écriture se développe-t-il, chez nous ? Ailleurs ? À quelle demande répond cette pratique ? Qu’est-ce qu’on y gagne ? Qu’est-ce qu’on y perd ? Peut-on y faire fortune ? Comment choisir l’atelier de ses rêves ? Y a-t-il différentes écoles ? Quels rapports entre l’atelier, l’art, la création, la littérature, le bien-être ? Comment faire cohabiter expression, enseignement et culture Combien d’ateliers d’écriture en Belgique ? Plus d’ateliers ? Pourquoi ? La création touche-t-elle à la subversion ? À une vision politique du monde ? Comment imaginer professionnaliser sans uniformiser ? La liste est sans fin.  Kalame s’est construite autour du partage, entre animateurs, de ces nombreuses interrogations (reçues, posées, relayées). Leur trouver une réponse (d’ailleurs sans doute inexistante) n’a jamais été l’objectif. Seule une recherche continue et évolutive permet d’aborder la diversité du secteur, voire ses contradictions, dans l’espoir d’un enrichissement.  Le réseau Kalame, vaste plate-forme d’animateurs, est le témoin privilégié de la vitalité, des doutes, et des bouleversements vécus au sein ou en marge de ces ateliers d’écriture dont on dit, ou on espère, tant de choses. Aujourd’hui, entre Parenthèse, entre nous, Kalame se (re) présente et présente quelques uns des principes qui l’animent depuis sa création : discuter, partager, formaliser, prendre du recul, apprendre… Tout un programme.   

OÙ LON (RE) DÉCOUVRE INDICATIONS 

Indications est un service de jeunesse reconnu par la Communauté française qui poursuit un double objectif : aiguiser l’esprit critique des jeunes et les sensibiliser à la pratique artistique. Depuis sa création, à la fin des années quarante, Indications publie une revue de critique littéraire centrée sur le roman contemporain qui paraît cinq fois par an. Depuis quelques années,  Indications, qui était traditionnellement faite par des profs pour des profs qui évoquaient les goûts présumés des jeunes, est devenue une revue faite par et pour les jeunes, et a opéré du même coup le passage de l’éducation par les pères à l’éducation par les pairs. Indications développe également toute une série d’animations d’initiation artistique en milieu scolaire et associatif dans l’ensemble de la Communauté française. Ces animations concernent aussi bien le cinéma (réalisation d’un court métrage ou d’un documentaire, ateliers vaïkus…) que le théâtre  ou la musique. Les ateliers d’écriture occupent évidemment une place de choix. Ils sont organisés en partenariat avec, entre autre, le CDWEJ, Eclats, Article 27, la Maison de la poésie de Namur, le Service du livre luxembourgeois, les écoles et des groupes volontaires constitués pour l’occasion. Comme cette année Indications souhaitait réfléchir sur son travail, le confronter aux autres pratiques du secteur et concevoir des outils pédagogiques utiles aussi bien aux animateurs d’atelier d’écriture qu’aux personnes souhaitant en suivre, l’idée, née d’une discussion entre Kalame et Indications, d’une collection sur les ateliers d’écriture, donc, s’est concrétisée tout naturellement. 

PRÉSENTATION DU PREMIER NUMÉRO 

Parenthèse n’est pas une revue destinée aux seuls animateurs et autres « professionnels de la profession ».  Revue tout public, il nous a semblé opportun, pour son premier dossier, de faire le point, de présenter, à notre manière, un secteur en pleine expansion.  Qui d’autre, mieux que les animateurs en personne, aurait pu nous guider dans cet état des lieux partiel et partial des [AE]s en Communauté française de Belgique ?  Durant cet été, nous avons lancé une enquête auprès des animateurs membres du réseau Kalame. Trois questions leur ont été posées. La première portait sur la définition d’un atelier d’écriture et sur le sens que chacun donnait à sa pratique. La seconde portait sur les compétences et qualités nécessaires pour animer un d’atelier d’écriture. La dernière portait plus spécifiquement sur le développement actuel du secteur. On trouvera écho de cette enquête dans l’article que Réjane Peigny consacrera à l’expansion du secteur. Elle nous aura également brossé un aperçu de l’histoire des [AE]s, ici et ailleurs, non sans nous  avoir rappelé son point de vue personnel sur la chose. Mais auparavant, de son côté, Vincent Tholomé se sera amusé à tirer de notre enquête une série de questions pratiques destinées à aider tout un chacun à choisir au mieux un atelier. Chaque numéro proposera le portrait d’un écrivain-animateur réalisé par Thierry Leroy. C’est Eva Kavian qui inaugure la série.  Notre tour d’horizon de ce qui se passe en matière d’[AE]s sera loin d’être exhaustif. Bon nombre d’animateurs ne font pas partie ou ne veulent pas faire partie de Kalame. Notre intention, en nous focalisant sur le réseau et son développement, était, plutôt, d’ouvrir le débat. De susciter des questions. D’indiquer des chantiers. Dès lors, animateurs, participants, curieux de tous bords, vos suggestions, remarques et réflexions sont les bienvenues. Elles ne pourront qu’alimenter une publication déterminée à se tenir au plus près de ce qui fait des [AE]s un milieu mouvant, contradictoire, en perpétuelle mutation…

Contact : 02/218.58.02 – revueparenthese@gmail.com 

S i tes : www.indications.bewww.Kalame.be Prix du n° : 4 € – Abonnement annuel (3 n°) : 10 € n° de compte : Dexia 068-0783580-41 Bureau de dépôt B-1000 Bruxelles 

Editeur responsable T hierry Leroy 

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à table

Posté par traverse le 17 novembre 2008

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Prochainement…

jean coulon..gwénaël guégan..aagje ingels..

laurence léonard.. jean-pierre lipit..

hubert teheux et en invité :

petrus de man..honoré belzec..

dominique costermans..jean-pierre girard..

gilles pellerin..daniel simon..

vincent tholomé..gladys trombone…

graveurs et écrivains vous présentent

à table

la 12e édition de gravures de l’atelier kasba

7 graveurs, 7 écrivains, 27 novembre

vernissage……………………………..le 27 novembre 2008 à 19h

exposition………………………………du 28 au 30 novembre 2008

du 04 au 07 décembre 2008

L’exposition sera ouverte de 14 h à 18 h ou sur rendez-vous

renseignements utiles : atelier kasba 126 rue middelbourg 1170 watermael-boitsfort -  contact téléphone : 0476552169

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Une conférence, une rencontre, des débats

Posté par traverse le 5 novembre 2008

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Dans le cadre de l’expsoition de photographies et de récits de vie (cf Trajectoires de vie de Francine D’Huslst http://www.mabiblio.be/

Plusieurs temps forts organisés par le Service Culture de Schaerbeek viendront ponctuer l’événement, certains étant programmés au cours de la Fureur de Lire 2008 :

- Rencontre avec Eli Barnavi, le 13 novembre à 20h (Salle du Musée)

Directeur du Comité scientifique du Musée de l’Europe, historien, son dernier livre ‘Les religions meurtrières’, paru chez Flammarion, explique entre autre les ressorts du terrorisme à fondement religieux.

- Table ronde, le 14 novembre de 9h30 à 12h30 (Salle du Musée, Administration communale)

Débat public avec Fatoumata Sidibé (représentante belge du collectif Ni putes Ni soumises, auteur de « une saison africaine »), Mina Oualdlhadj (« Ti t’appelles Aïcha, pas Jouzifine ! », Clepsydre éd. 2008) et Carmelina Carracillo (« L’Italienne », EPO éd.), Karima (« insoumise et dévoilée », Azimut Ed. ).

Modérateur : Daniel Simon.

Service Culture Commune de Schaerbeek – Luc Fievé. Tél. 02/240.34.99Email : lfieve@schaerbeek.irisnet.be

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Ce moment où la route change

Posté par traverse le 5 novembre 2008

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 Ce moment où la route change de forme, de sens et de mouvement, ce moment  où l’horizon bascule, ce moment Obama annoncé depuis tellement longtemps qu’il semblait rejoindre le temps de la légende, ce moment vient d’arriver le 5 novembre 2008!

Lisons ou relisons  Henry David Thoreau et aussi le premier grand roman américain de la conscience, de la culpabilité et de l’utopie, Moby Dick de Melville…

Henry David Thoreau, né David Henry Thoreau le 12 juillet 1817 à Concord (Massachusetts) où il est mort le 6 mai 1862, est un essayiste, philosophe, mémorialiste et poète américain.

Il est surtout connu pour Walden, ses réflexions sur une vie simple loin de la technologie, dans les bois, ainsi que pour La Désobéissance civile, où il argumente l’idée d’une résistance individuelle à un gouvernement jugé souvent injuste.

Les livres, articles, essais, journaux et poésies de Thoreau remplissent vingt volumes. Parmi ses contributions les plus importantes on trouve ses écrits sur l’histoire naturelle et la philosophie, où il anticipe l’écologie et l’histoire environnementale, deux des sources de l’environnementalisme et des tenants de la décroissance aujourd’hui.

Il fut abolitionniste toute sa vie, faisant des conférences attaquant les lois régissant les esclaves évadés et capturés, louant le travail de Wendell Phillips et de l’abolitionniste John Brown. Sa philosophie de résistance non violente influencera plus tard la pensée et les actions de figures telles que Tolstoï, Gandhi et Martin Luther King.

En exaltant l’individualisme et une certaine forme d’oisiveté dans la communion avec la nature, Thoreau nous invite à explorer les « provinces de l’imagination ».

(Wikipedia)

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Ateliers paroles et écriture

Posté par traverse le 1 novembre 2008

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TRAVERSE  2008- 2009  Ateliers à Schaerbeek 

Entendre sa voix et la parole

relationnelle  

Quatre séances autour de la voix et de la parole relationnelle, du souffle, de la respiration, de la gestuelle,…
    Quatre séances pour (re)trouver sa voix, en douceur, dans son propre déploiement, sans modèle, à « sa place»…
   Travail par exercices individualisés et de groupe, gestion du stress et du trac, équilibre émotionnel et parole relationnelle… Un atelier de travail sur la parole, la relation, la gestuelle, la lecture publique, le souffle, la relaxation…
   Un atelier où la pratique d’exercices collectifs alterne avec de nombreux exercices individuels…Un atelier ouvert à toute personne, quels que soient âge, culture, pratique professionnelle…
   Un atelier basé sur une longue et multiple expérience du formateur qui s’adresse autant aux étudiants qu’aux personnes qui utilisent professionnellement la parole quotidiennement…
  

4 séances de 3 heures à la Bibliothèque Mille et une pages de Schaerbeek les samedis 15, 22, 29 novembre et le 13 décembre de 14h à 17h     

PAF : 100 euros  Possibilité de paiements échelonnés pour toutes les formations. Les formations sont données par Daniel Simon (écrivain, éditeur, formateur en prise de parole et animateur d’atelier d’écriture)   
Renseignements/inscriptions :  Daniel Simon – 86/14 avenue Paul Deschanel – 1030
00.32.2.216.15.10 ou 00.32.477.76.36.22
 
                                          

                                            Atelier d’écriture 2009 

Les récits biographiques 

                        et la photographie 

Vendredi 30 janvier (18h30 à 21h) 

samedi et dimanche 1er et 2 février 2009 de 10h à 17h.

    Nous allons en une soirée et un we, travailler à partir d’éléments biographiques puisés dans le patrimoine photographique familial de chaque participant.   

Ecrire des récits, fléchis par la fiction, arrimés aux fantômes que la photographie révèle, construire des séquences biographiques ou fictionnelles à partir de ce matériau, voilà le projet de ces trois rendez-vous. 

Aucune expérience requise n’est nécessaire. Un portefeuille de lectures préparatoires sera remis à chaque participant dès inscription Maximum :12 participants.  A la bibliothèque 1001 pages – Schaerbeek Inscriptions déjà ouvertes. Possibilité de paiements échelonnés pour toutes les formations. Les formations sont données par Daniel Simon (écrivain, éditeur, formateur en prise de parole et animateur d’atelier d’écriture) daniel.simon@skynet.be   068-2144376-24 de Traverse asbl 

Avec le soutien de l’Echevinat de l’IP, de la Culture et des Bibliothèques de Schaerbeek, Georges Verzin 

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Littérature à la Dolce Vita

Posté par traverse le 29 octobre 2008

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Les 12 et 13 novembre en soirée, je lirai  Révolutions de palais à la Dolce Vita…. Pour plus d’infos….lire la suite.
Bienvenue…  

Lectures dans le cadre de la Fureur de

lire 2008 sur les Révolutions 

Me 12 et Je 13 novembre à 20h   Performances/Slam/Lectures/Débats/ Rencontres 

avec les écrivains Alexis Alvares Barbosa, Nicolas

Crousse,  Daniel Simon, Françoise Pirart, Françoise

Nimal, Théophile de Giraud, Jean-Luc De Meyer ,… 

Durant ces 2 jours, l’Atelier de la Dolce Vita entre en révolution.  En révolutions plus précisément, car il faut durant ces deux jours s’attendre à une déclinaison du thème.  De nombreux artistes ont en effet répondu à notre invitation et présenteront des projets qui nous feront (r) évoluer dans leurs univers.  Nous pourrons nous délecter de courts textes de slam après avoir écouté une nouvelle, puis passer d’un court métrage à un morceau de musique électronique doublé d’une performance.  L’Atelier de la Dolce Vita  en pleine mutation y trouvera assurément de quoi nourrir sa dynamique. 

« Révolutions de palais » de Daniel Simon 
Le projet consiste en une lecture performance d’un texte à propos des lieux communs de la pensée et de la langue qui sont les véhicules des fausses émotions avant le temps des impassibles..(le texte sera composé de plusieurs « mansions » (sortes d’étapes qui vont de l’enfer au paradis dans la scénographie du Moyen Age ) qui permettront des lectures fragmentées et/ou même des lectures chorales. 
Ce texte sera communiqué dans le cours du mois d’octobre sous sa forme définitive. La performance sera accompagnée d’une projection vidéo. 

Daniel Simon, né en 1952 à Charleroi.  Ecrivain, metteur en scène indépendant, formateur en communication, il collabore également à plusieurs projets au Portugal, Maroc, RDCongo, Roumanie, Tunisie,…Anime des Ateliers d’écriture depuis 25 ans. Chroniques, articles, entretiens, collaborations culturelles diverses…  Publie des poèmes (à L’arbre à paroles, L’Ambedui et récemment, « D’un pas léger » aux éditions Le Taillis Pré), des textes dramatiques (une vingtaine de pièces jouées ou publiées (Lansman, Aven, Archipel,…), des nouvelles (« L’échelle de Richter », chez Luce Wilquin),… Anime
la Revue de Récits de Vie
JE et la collection de livres du même nom où il vient de publier un récit, « L’école à brûler ». Vit entre Bruxelles et ses lieux voyage…  Blog : http://traverse.unblog.fr   -  daniel.simon@skynet.be  0477/763622     02/216.15.10 

texte en ligne: http://traverse.unblog.fr/2008/10/29/revolutions-de-palais-2/

Françoise Pirard 

Révolutions… De la révolte populaire à celle de l’individu face à sa solitude.  Trois hommes dans un endroit clos, une cellule de prison, trois qui hommes remettent en question leurs espoirs et leurs certitudes. Un texte de Françoise Pirart.   

BIBLIOGRAPHIE   Romans et nouvelles 

-         La croix de Saint-Vairant, roman, Éditions Pré-aux-Sources-Bernard Gilson 1992 

-         Le rêve est une seconde vie, roman, Éditions Pré-aux-Sources-Bernard Gilson 1993 

-         Le décret du 2 mars, roman, Éditions Luce Wilquin 1994 

-         L’oreiller, nouvelles, ÉditionsLuce Wilquin 1995  -         Les uns avec leur amour, les autres avec leur haine, roman, Éditions
Luce Wilquin 1997 

-         La Grinche, roman, Éditions Pré-aux-Sources-Bernard Gilson 1999  -         Mes grandvoyages à travers le vaste monde et les atmosphères qui l’entourent, roman, Éditions Luce Wilquin 2000

 -         La valse du Pont suspendu, roman, Éditions Ancrage 2001  -         La fortune des Sans Avoir, roman, Éditions La Renaissance du Livre 2004/Éditions Le Grand Miroir-Luc Pire 2005  

-         Le trois-mâts de Sébastien, récit pour enfants, Éditions Averbode 2006  -         La nuit de Sala, roman, Éditions Arléa 2006 

-         Le chapeau de Monsieur Prune, album pour enfants, Éditions Delphi 2008 

-         Simon, l’enfant du 20e convoi, Éditions Milan 2008     Piet Lincken 

Lecture de mes textes inédits sur ce thème « Révolutions »; ce serait des textes courts sur lesquels je peux interpréter des oeuvres sur piano ou synthétiseur composées pour l’occasion .La durée totale est libre, à vous de choisir en fonction de l’organisation de la soirée.  Une soirée « Révolutions » m’intéresse bien entendu au plus haut point, tu t’en doutes !
 
Suis fort débordé pour l’instant : pas le tps donc de remplir le dossier en détail, mais aurais bien envie de participer en lisant des extraits de mon dernier bouquin intitulé « Diogenèses, poèmes pour patienter entre deux génocides« , tout un programme, non ? :-)
 
Ce texte est publié aux éditions Maelström, dans la collection Booklegs. Un ami que je t’ai déjà brièvement présenté, Jean-Luc De Meyer (chanteur de Front 242, le célèbre groupe électro) vient aussi d’y publier un savoureux, virtuose et rigolo recueil de textes oulipiens intitulé « Tous contraints« . Jean-Luc étant un performer hors pair, je te proposerais donc de l’inviter aussi à venir lire qlqs extraits de son recueil à cette occasion. 
   Irène Kaufer, Garance asbl02 216 61 16info@garance.be    N
icolas Crousse      

Poésie  Lecture de textes courts mettant en scène les révolutions opérées par le regard poétique sur les  actes du quotidien
Il s’agit donc de proposer une lecture de textes brefs, aphoristiques (pas plus de six-sept vers)  qui jettent un certain regard sur le quotidien, en confrontant ce dernier à l’absolu que prétend rechercher le poète. Les textes lus seront de la même teneur que ceux présentés lors de la soirée en hommage à Marcel Hennart. Les poèmes sont comme des pointes acides, pleines d’ironie et d’humour noir.  
Biographie de l’artiste:
Alexis Alvarez Barbosa est né à Namur en 1980. Il a étudié les Langues et Littératures Romanes à Namur, Louvain-la-Neuve puis Madrid, où il s’est  spécialisé en littérature hispano-américaine. Il a été chercheur à l’UCL, lecteur de français à l’univeristé de Valence et  actuellement il enseigne le français à Namur et Liège, ville dans laquelle il réside. Sa poésie s’exprime tantôt de manière très ramassée dans des poèmes de type aphoristique (Viatiques pour nulle part), tantôt dans des textes en prose (Exercices de chute). Il publie régulièrement dans des revues en France (Pyro, La page blanche, Nouveaux Délits…) et en Belgique (Le Fram, Barillet, Reflets) J’ai aussi publié quelques textes en espagnol dans des revues en ligne (Deriva, Cuerma)    
(http://petitefrappe.blogspot.com)Informations pratiques     

Prix du spectacle: 8€  Bar et restauration Ouvert de 18h à 23h30 en fonction de nos activités, expositions, partenariats et locations. Notre bar vous accueille pour déguster, entre autres, d’excellentes bières spéciales et vins originaux, d’incomparables tartes sucrées, toutes artisanales.  Attendez-vous également à des plats surprises ou menus orientaux ou encore des spécialités turques et bien entendu de succulentes tartes salées qui vous régaleront lors de notre table d’hôte au Bateau Lavoir. Service traiteur sur demande: buffets originaux ou menus, ou encore des cocktails sur mesure pour minimum 50 personnes… Réservation au 0485 40 33 44 ou par mail :  sofianeibsaine79@yahoo.com  Location de salle  Toute l’année, en fonction de notre programmation, il est possible de louer notre salle : les informations détaillées et les tarifs sont disponibles sur notre site ou sur demande écrite ou téléphonique. Nos salles sont louées uniquement pour des répétitions, des conférences, des séminaires, des réunions, des stages, des cocktails de début de soirée,  Réservation / Billetterie Nos activités commencent à l’heure. La billetterie est ouverte 1h avant l’activité). Si vous avez réservé votre place, merci de vous présenter 30 minutes avant le début de l’activité, au risque de voir votre réservation annulée. Si vous vous désistez, merci de nous le signaler au moins une heure avant. Le prix le plus bas concerne les étudiants, les chômeurs. Les personnes faisant partie d’un groupe de 10 personnes au moins bénéficient d’une réduction de 1 €. La carte Senior vous donne droit à 1 € de réduction. La convention Article 27 donne droit à une entrée à 1,25 €. Nos activités sont gratuites pour les enfants de – de 6 ans.  Abonnements 

La carte de membre à 15 € l’an vous permet de recevoir notre brochure périodique et un verre de bienvenue lors de votre première visite. Coordonnées bancaires : KBC 421-7148231-93  Heures d’ouverture  Administration / Infos : de 12h à 17h du mercredi au vendredi  Réservation : par mail ou sur répondeur 24h/24h et 7 jours sur 7 Exposition : entrée libre  de 12h à 17h du ma au ve, sur rendez-vous, après les spectacles durant la période de l’exposition et vernissage… Billetterie: ouverte 1 h avant le début de l’activité Bar : ouverture de 18h à 24h uniquement durant les activités culturelles ou les locations de salle… Le dernier verre est servi à 23h30  Stages Gospel ou week-ends d’écriture: ouverture dès 9h30 Ateliers conte ou écriture: ouverture dès 18h30 / Les spectacles en soirée: ouverture dès 19h  Informations pratiques Contacts 37a rue de la Charité,  1210 Bruxelles  Tél./Rép. : +32 (0) 2 223 46 75 GSM: 0494/ 79 86 07 Site web: www.atelierdolcevita.be E-mail : info@atelierdolcevita.be 

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L’aventure de l’écriture

Posté par traverse le 25 octobre 2008

 
Cette nouvelle saison 2008/2009 de Lettres Ouvertes, nous propose de partir avec le service Culture de la Commune de Schaerbeek à l’Aventure de l’Ecriture.
L’Aventure de l’Ecriture, c’est l’Aventure de la vie, notre vie, en compagnie de huit auteurs, créateurs d’univers singuliers.
Ce parcours est conçu en huit étapes par Patricia Le Hardÿ, créatrice de l’ASBL L’Atelier des Mots.
Il s’agit d’explorer à partir de huit mots clés nos vies en même temps que les mystères de la création littéraire.

Pour commencer cette nouvelle saison, l’écrivain et psychanalyste François Emmanuel déclinera le mot Origine.  L’auteur de  « Regarde la vague « « La passion Savinsen », « L’enlacement « (Le Seuil ) nous parlera de ce qui est à l’origine d’une oeuvre. Comment un livre naît-il ? Comment les écrivains racontent-t-ils qu’ils créent ?

Nous verrons qu’à l’origine de toute création, il y a un mythe.

Quel est le sien ? Quel est le nôtre ?

Chaque soirée sera animée par Patricia Le Hardÿ, journaliste.

L’Aventure de l’Ecriture: un parcours en 8 étapes, un point de vue d’auteur au départ de 8 mots-clé.

Terre Le 12 décembre, avec Sophie Buyse

L’auteur de “L’organiste”, Maëlstom, nous parlera de son dernier livre, inspiré d’un voyage au Pérou et d’une initiation chamanique. Il sera question de la nature qui se protège des hommes comme elle peut, de stérilité et même de livres qui empoisonnent leurs lecteurs…

Arbre Le 16 janvier, avec l’écrivain Lydia Flem

L’auteur de “Lettres d’amour en héritage”, “Comment j’ai vidé le grenier de mes parents”, Seuil, nous parlera de l’écriture comme un chemin pour être soi, distinct de nos ascendants et descendants. Chemin de liberté, qui pour elle, passe par les contraintes qu’elle se donne à écrire dans une forme littéraire inclassable!

Souffle Le 20 février, avec Bernard Tirtiaux

Le maître-verrier, écrivain, “Le passeur de lumière”, homme de théâtre, musicien, nous parlera de la vie qui nourrit l’écriture et du feu de la transformation et de la création qu’il s’agit d’entretenir avec enthousiasme.

Enfance Le 20 mars, avec l’écrivain Gilles Lapouge

L’auteur de “L’encre du voyageur”, Albin Michel, nous fait faire un saut au pays de l’esprit d’enfance. Ce flâneur, comme il dit, évoquera pour nous une vie riche de rencontres et de réalisations, d’Apostrophes, qu’il créa avec Bernard Pivot en 1975, du Festival des Etonnants voyageurs dont il est l’un des piliers.

Image Le 17 avril, avec Patrick Cauvin

L’auteur de “Une maison en été”, Nil, évoquera sa passion pour les acteurs d’Hollywood, son métier de critique de cinéma au Journal Pilote, ses livres adaptés au cinéma, L’amour aveugle, Monsieur Papa, E= MC2 mon amour…

Trace Le 15 mai, avec Xavier Deutsch

L’auteur de “Les poissons”, Le Cri, nous parlera de l’envie d’écrire, de la littérature comme expression de ce que l’auteur ignore plus de ce qu’il sait, et de la vie d’auteur, au service du livre et “suffisamment silencieuse” pour donner forme à ce qu’il sent naître en lui.

Rythme Le 19 juin, avec Colette Nys-Mazure

L’auteur de “Perdre pied”, Desclée De Brouwer, aime tous les modes de passage d’une flamme. Elle nous parlera de l’alternance entre “le creusement solitaire de sa voix nue” et l’écriture en échos de peintres, musiciens, graveurs, sculpteurs…

Informations et réservations:

Un vendredi par mois, de 19h à 21h30. Entrée: 15 €.


4 Square Baron Bouvier 1060 Bruxelles Tel: 02/5378382

 latelierdesmots@skynet.bewww.vivretoutsimplement.be

Le cycle complet: 100 €

Membres de l’AMAS (Amis de la Maison des Arts): 7 €

Maison des Arts

Chaussée de Haecht, 147
1030 Schaerbeek
02 240 34 99culture@schaerbeek.irisnet.be

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Trajectoires de vie en pointillés

Posté par traverse le 22 octobre 2008

A l’administration communale de Schaerbeek, Place Colignon, jusqu’au 12 décembre (ouverture de 11h à 13h et le jeudi de 9 à 19h. 

Allez voir l’exposition Trajectoires de vie de Francine D’huslt scénographiée par Stéphanie Denoiseux et coordonnée par Christiane Van Den Spiegel des bibliothèques de Schaerbeek. 

 

« …Ce matin, je découvre l’exposition : des « cabanes » en tissu tendues de textes témoignages de vies en pointillés…Des portraits photographiques de femmes immigrées et arrivées ici, chez nous, chez elles, il y a peu ou plusieurs années déjà, certaines encore dans des statuts provisoires et instables, d’autres qui se sont posées comme elles pouvaient sur la branche qu’elles ont trouvée au cours de ce long vol jusqu’à Bruxelles.

Elles viennent d’Orient, d’Afrique, d’Europe, elles sont jeunes ou déjà des « mamies » , elles sourient à l’objectif de Francine D’huslst ou se cachent derrière un carton où les mots excision et exil cohabitent, elles ont raconté une part de leur vie à l’auteur de cette exposition toute en confidences et chuchotements ; un livre est né où ces fragments de récits de vie sont mis à plat comme lorsqu’on parle à quelqu’un de confiance, elles nous disent la difficulté de vivre et le bonheur des rencontres, elle sont au cœur de la cité et elles attendent votre visite…Bienvenue. » 

 

Daniel Simon 

22 octobre 2008 

 

Infos : www.mabiblio.be 

02/240.32.80 

Stéphane Dessicy, coordonnateur Bibliothèques 

(sous le patronage de Georges Verzin, Echevin Culture, IP et Bibliothèques de Schaerbeek) 

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Trajectoires de vie

Posté par traverse le 18 octobre 2008

Photographies et entretiens de Francine D’hulstSans titre.JPG

Dans le prolongement d’un travail photographique sur l’immigration initié il y a plus de vingt ans, Francine D’Hulst a réalisé des portraits de femmes qui fréquentent les cours d’alphabétisation et de français/langue étrangère. Elle les a rencontrées individuellement et, petit à petit, grâce à leur parole, se sont élaborés des récits de vie, traces de leur mémoire à la fois personnelle mais aussi collective et universelle. Exposition du 21/10 au 11/12/2008 à La Salle du Musée de l’Hôtel de Ville de Schaerbeek
Lu – Ma – Me : 11h-13h/ Je 9h-19h
Vernissage le 21/10 à 19h

Pour plus d’information, cliquez ici

Christiane Van Den Spiegel,
Chée de Helmet, 272 – 1030 Schaerbeek – 02/242.68.68
cvandenspiegel@schaerbeek.irisnet.be

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Le contraire de la chose

Posté par traverse le 18 octobre 2008

Un livre impertinent tout en je et en invectives….

Poèmes et dessins de l’écrivain et éditeur anversois dans une forme

époustouflante…

Le contraire de la chose de Alain Germoz, éditions Archipel, en librairies

ou chez l’éditeur: Archipel, 7, Jan van Rijswijklaan, B2  2018 Antwerpen,

89 pages, 12 euros, courriel: vzwarchipel@pandora.be

 

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Papa est en Voyage de et par HAMADI

Posté par traverse le 12 octobre 2008

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Allez, courrez, découvrez ce seul en scène où peu à peu, des générations prennent pied, celles de l’immigration et des transplantations…violentes d’un sol sur un autre, d’une culture à une autre, d’une existence précaire à une disparition annoncée… 

Et en filigrane, c’est de notre histoire qu’il s’agit en permanence. 

Un spectacle sobre, tendu, généreux, maîtrisé de bout en bout avec cette grâce qui nous rend plus heureux d’avoir approché un peu plus près ce qui nous relie avec tant d’évidence dans le souffle de Hamadi : une humanité sans pathos, un amour de la vie sans concession à nos aveuglements, une colère nourricière de justice… 

Hamadi, dans spectacle de la maturité, tisse dans une forme parfaitement épurée, une parole où s’entrecroisent le récit de vie, la mélopée, le chant, la parole murmurée et la profération contre l’insondable bêtise de l’obscurantisme ordinaire… 

Daniel Simon 

Du mardi 23 septembre au samedi 18 octobre 2008
Relâche dimanches et lundis à 20h

Au Pathé Palace 85 boulevard Anspach à 1000 Bruxelles

Infos et réservations : 02 537 01 20 ou ICI

CRÉATION

«… un être normal, peut-être, est celui qui est capable de raconter sa propre histoire. Il sait d’où il vient (il a une origine, un passé, une mémoire en ordre); il sait où il est (son identité; il a des projets (et la mort au bout). Il est donc situé dans le mouvement d’un récit, il est une histoire, et il peut se dire.» (Oliver Sacks, neurologue).

Quelque part, au Maroc, un enfant essaie le costume que son père – travailleur immigré en Belgique – vient de lui envoyer. Le costume est trop grand. La photo est prise, celle d’un enfant seul, noyé dans une immense veste grise. Dès qu’il reçoit cette photo si triste, le père fait venir auprès de lui sa femme et ses enfants. Une autre vie commence. Et l’exil du jeune Hamadi débute… Dans Papa est en Voyage, Hamadi évoque ses souvenirs d’enfances, l’exil, les départs et les retours, les figures chères aujourd’hui disparues, les confrontations entre les langues et les terres berbères du nord du Maroc et les cieux souvent pluvieux mais doux de Belgique, la parole et la vie des petites gens, leurs mythes, leurs rêves… le tout ponctué de chants sur le mode des improvisations vocales a capela des femmes berbères. L’histoire d’un homme aux prises avec sa propre histoire.

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Révolutions de palais

Posté par traverse le 21 septembre 2008

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Littérature à la Dolce Vita

Lectures dans le cadre de la Fureur de lire 2008 

 Révolutions 

Me 12 et Je 13 novembre à 20h 

Performances/Slam/Lectures/Débats/Rencontres Les écrivains sont : Alexis Alvares Barbosa, Nicolas Crousse,  Daniel Simon, Françoise Pirart, Françoise Nimal, Théophile de Giraud, Jean-Luc De Meyer ,… 

Durant ces 2 jours, l’Atelier de la Dolce Vita entre en révolution.  En révolutions plus précisément, car il faut durant ces deux jours s’attendre à une déclinaison du thème.  De nombreux artistes ont en effet répondu à notre invitation et présenteront des projets qui nous feront (r) évoluer dans leurs univers.  Nous pourrons nous délecter de courts textes de slam après avoir écouté une nouvelle, puis passer d’un court métrage à un morceau de musique électronique doublé d’une performance.  L’Atelier de la Dolce Vita  en pleine mutation y trouvera assurément de quoi nourrir sa dynamique.  A noter : l’humour ne sera jamais loin. 

Informations détaillées et parcours des écrivains sur demande ou sur notre site dés aujourd’hui dans ce cadre, je présente:

 « Révolutions de palais » 


Le projet consiste en une lecture performance d’un texte à propos des lieux communs de la pensée et de la langue qui sont les véhicules des fausses émotions avant le temps des impassibles..(le texte sera composé de plusieurs « mansions » (sortes d’étapes qui vont de l’enfer au paradis dans la scénographie du Moyen Age ) qui permettront des lectures fragmentées et/ou même des lectures chorales. 
La performance sera accompagnée d’une projection vidéo. Daniel Simon, né en 1952 à Charleroi

Ecrivain, metteur en scène indépendant, formateur en communication, il collabore également à plusieurs projets au Portugal, Maroc, RDCongo, Roumanie, Tunisie,…Anime des Ateliers d’écriture depuis 25 ans. Chroniques, articles, entretiens, collaborations culturelles diverses… Publie des poèmes (à L’arbre à paroles, L’Ambedui et récemment, « D’un pas léger » aux éditions Le Taillis Pré), des textes dramatiques (une vingtaine de pièces jouées ou publiées (Lansman, Aven, Archipel,…), des nouvelles (« L’échelle de Richter », chez
Luce Wilquin),… Anime
la Revue de Récits de Vie
JE et la collection de livres du même nom où il vient de publier un récit, « L’école à brûler ». Vit entre Bruxelles et ses lieux voyage… 
Blog : http://traverse.unblog.fr   -  daniel.simon@skynet.be  0477/763622      02/216.15.10     

Informations pratiques      Prix du spectacle: 8€   

Contacts  37a rue de la Charité, 

1210 Bruxelles  Tél./Rép. : +32 (0) 2 223 46 75 GSM: 0494/ 79 86 07  Site web: www.atelierdolcevita.be  E-mail : info@atelierdolcevita.be Plan d’accès  

Accès métro Arts/Loi ou Madou  Parking possible Rue Joseph II Rue Scailquin                Accès bus 

STIB 69, 63, 65, 66

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Ateliers d’écriture à la Maison du Livre

Posté par traverse le 18 septembre 2008

Bonjour, il reste encore quelques places…si vous êtes intéressé(e)…n’hésitez pas à me contacter…

Bonne rentrée

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L’Auberge espagnole des écrits en cours

Vous êtes à la veille d’un projet à écrire et vous souhaiteriez un accompagnement régulier ? Vous écrivez un texte de longue haleine et vous souhaitez mieux baliser votre travail par la lecture critique d’un tiers ?
Vous vous posez de multiples questions à propos de telle ou telle dimension de votre manuscrit et vous souhaiteriez gagner du temps en entreprenant un dialogue régulier avec un lecteur-animateur ?
L’Auberge espagnole (on y mange… ce qu’on y apporte) des écrits en cours s’ouvre pour vous dès octobre. Huit séances par an, des rendez-vous individuels à la carte, des réactions par courriels,… voilà le menu ou la carte de l’Auberge… Ces 8 séances seront collectives et certaines, plus centrées sur des « Focus » de chaque manuscrit.

Animé par : Daniel SIMON, écrivain, animateur d’ateliers d’écriture, éditeur
Dates : 8 jeudis de 14h à 17h, du 23 octobre au 28 mai
Prix : 135 euros non remboursable

 

Ecrire un récit de vie

Ecrire un récit de vie, c’est approcher le souvenir et l’émotion d’une expérience, d’un moment de vie, et tenter d’en faire état en faisant remonter de multiples sensations, perceptions et sentiments nés alors… Mais cetteécriture s’enrichit aussi des émotions qui affleurent pendant l’écriture du récit. Comment mettre tout ça en forme ?
Comment ne pas banaliser son expérience intime en évitant de la réduire à un langage qui rigidifierait cette mise à jour par l’écriture ?
C’est le projet de l’atelier de récits de vie où les textes écrits à domicile seront « ouverts » en ateliers afin de mieux faire entendre la voix singulière de chaque auteur…

Dates : 10 jeudis de 18h à 20h30
Du 25 septembre au 4 décembre
Prix : 160 euros
acompte de 100 euros non remboursable

Responsable des ateliers et stages : Gitla Szyffer  au 02/543.12.22

Attention, en cas de désistement, les frais d’inscription ne seront pas remboursés.

 

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Quelques ateliers animés en 2008 par Daniel Simon

Posté par traverse le 24 août 2008

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Bibliothèque Mille et Une pages et Traverse asbl 

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Les rendez-vous du mercredi 

Ateliers d’écriture de fictions 

avec Daniel Simon à la Bibliothèque Mille et une pages de Schaerbeek 

1, 8, 15, 22, 29 octobre,  5, 19, 26 novembre,  3, 10 décembre de 18h15 à 20h45 

Dix séances consacrées à l’écriture de « formes brèves »: nouvelles, contes, récits…pour tenter de témoigner de notre expérience d’être au monde…  Raconter une histoire, c’est aussi prendre pied dans l’espace et le temps autrement, avec la distance que crée le récit et qui nous permet de créer des intimités, des existences et des univers singuliers… Dix séances pour lire et confronter à la dynamique d’un atelier les textes écrits par chacun et bénéficier ainsi d’un accompagnement de manuscrits…Bibliothèque Mille et une pages – Place de la Reine 1 à 1030 Schaerbeek
PAF: 135€ payables en plusieurs fois.
 

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L’Auberge espagnole

des écrits en cours 

Vous êtes à la veille d’un projet à écrire et vous souhaiteriez un accompagnement régulier ? Vous écrivez un texte de longue haleine et vous souhaitez  mieux baliser votre travail par la lecture critique d’un tiers ?  Vous vous posez de multiples questions à propos de telle ou telle dimension de votre manuscrit et vous souhaiteriez gagner du temps en entreprenant un dialogue régulier avec un lecteur-animateur ? L’Auberge espagnole (on y mange… ce qu’on y apporte) des écrits en cours est ouverte pour vous dès octobre. Huit séances par an, des rendez-vous individuels à la carte, des réactions par courriels,…voilà le menu ou la carte de l’Auberge… Ces séances seront collectives et certaines, plus centrées sur des « Focus » de chaque manuscrit. Huit après-midi Dates : Du 23 octobre au 28 mai de 14h à 17h. Prix : 135€ Octobre        23 Novembre      27 Décembre      18 Janvier          22 Février         

19  Mars             26 Avril             30 Mai              28  juin   

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Ecrire un récit de vie  

Ecrire un récit de vie, c’est approcher le souvenir et l’émotion d’une expérience d’un moment de vie et tenter d’en faire état en faisant remonter de multiples sensations, perceptions et sentiments nés alors… Mais cette écriture s’enrichit aussi des émotions qui affleurent pendant l’écriture du récit. Comment mettre tout ça en forme ? Comment ne pas banaliser son expérience intime en évitant de la réduire  à un langage qui rigidifierait cette mise à jour par l’écriture ? 

C’est le projet de l’atelier de récits de vie où les textes écrits à domicile seront  « ouvert » en ateliers afin de mieux faire attendre la voix singulière de chaque auteur… 

Dates :  10 jeudis de 18h à 20h30    Du 25 septembre au 04 décembrePrix : 110€ 

Septembre       25

Octobre           02-09-16-23

Novembre       06-13-20-27

Décembre        04

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Ecrire un récit de vie (Approfondissement) 

Vous écrivez ? Vous avez déjà écrit, entre autres des écrits de l’ordre du biographique ? Vous souhaitez poursuivre un projet de longue haleine ? Vous êtes engagé(e) dans un processus qui suppose des « retours » réguliers sur les lignes fortes de votre récit ? Vous avez besoin de l’écoute critique des autres participants de l’atelier ? Enfin, vous souhaiteriez trouver de nouvelles voies qui correspondent mieux à la complexité de la mémoire et des récits qui en émergent ? Cet atelier « Récit de vie » approfondissement vous est ouvert 

6 lundis de 18h à 21h du 6 octobre au 17 novembre 

Prix : 110€ Octobre           06-13-20 Novembre       03-10-17 

A la Maison du Livre : 

Responsable des ateliers et stages :

Gitla Szyffer  au 02/543.12.22 Attention, en cas de désistement, les frais d’inscription ne seront pas remboursés. http://www.lamaisondulivre.be/ateliers.htm 

Entendre sa voix et la parole relationnelle 

Quatre séances autour de la voix et de la parole relationnelle, du souffle, de la respiration, de la gestuelle,…
    Quatre séances pour (re)trouver sa voix, en douceur, dans son propre déploiement, sans modèle, à « sa place»…
   Travail par exercices individualisés et de groupe, gestion du stress et du trac, équilibre émotionnel et parole relationnelle… Un atelier de travail sur la parole, la relation, la gestuelle, la lecture publique, le souffle, la relaxation…
   Un atelier où la pratique d’exercices collectifs alterne avec de nombreux exercices individuels…Un atelier ouvert à toute personne, quels que soient âge, culture, pratique professionnelle…
   Un atelier basé sur une longue et multiple expérience du formateur qui s’adresse autant aux étudiants qu’aux personnes qui utilisent professionnellement la parole quotidiennement…
 

4 séances de 3 heures à la Bibliothèque Mille et une pages de Schaerbeek les samedis 15, 22, 29 novembre et le 13 décembre de 14h à 17h     

PAF : 100 euros  Possibilité de paiements échelonnés pour toutes les formations. Les formations sont données par Daniel Simon (écrivain, éditeur, formateur en prise de parole et animateur d’atelier d’écriture)  

068-2144376-24 de Traverse asbl
Renseignements/inscriptions :
 
Daniel Simon – 86/14 avenue Paul Deschanel – 1030
00.32.2.216.15.10 ou 00.32.477.76.36.22
daniel.simon@skynet.be
 

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Des corps et tout ce qui en sort

Posté par traverse le 9 août 2008

…hier abasaourdis par le faste terrible de l’ouverture des Jeux, La Géorgie et la Russie se battent pour l’Ossétie…des morts, une capitale détruite, du malheur dans l’écho des feux d’artifice… 

Des corps et tout ce qui en sort, de trivial et de sublime, voilà notre humanité… Trop de choses rentrent de force dans des chairs et des cœurs fatigués depuis tellement longtemps que la mémoire hésite: ferrailles, bombes, shrapnells, gaz divers, terreurs insomniaques, infamies et dénis, insultes et sévices, humiliations et menaces, balles explosives et baïonnettes,manipulations et poignards, sirènes et sifflements, de tout pour entamer l’avenir, le présent et la nuit dans lesquels nous allons au bras des espérances.

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La maison dans le doigt

Posté par traverse le 22 juillet 2008

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Jacques Izoard est mort. 

Un arrêt cardiaque et il a basculé définitivement dans le bleu profond. Ce bleu qu’il approchait et cernait de mille poèmes depuis des décennies, ce bleu qui m’a illuminé dès la première rencontre avec cet homme hors du commun, avec ce poète discret et ferme dans ses lectures et ses engagements.  Jacques Izoard avait dans la vie de beaucoup une place que ravivait l’intimité que ses textes faisaient naître à l’instant de la lecture. Lire Izoard, c’était accepter d’élargir le monde dès les premiers vers, dans des périphéries laiteuses, charnelles et piquantes, mystérieuse et limpides à la fois. La puissance de ses visions et la maîtrise de la langue ont fasciné ma génération et  les années 70 ont été, sous sa houlette bienveillante et éclairante, des années d’émerveillement et d’enchantement. 

Nous lisions tout, nous dévorions, nous écrivions, tant bien que mal, nous l’imitions à notre insu, d’autres plus consciencieusement (et cela a produit une poésie « izoardienne » qui se piquait d’une sorte de clairvoyance poétique matinée d’un n’importe quoi aléatoire de métaphores. Les clones se sont mis à vivre et Izoard les a conseillés, accompagnés, mais jamais moqués.) Il savait à quel point il avait affronté seul le péril des inventions qui nous paraissaient si limpides et aussi puissantes que des formules mathématiques dont nous reconnaissions d’abord la beauté formelle (EMC2 en était une des plus belles…). Izoard écrivait, éditait les autres (dans la revue Odradek…qui ne se laissait jamais attraper), animait des ateliers d’écriture, des rencontres, des lectures, des événements, des soirées enfumées et trop arrosées.

Il levait en nous des énergies en quelques mots d’une voix à l’accent tonique finement posé et aux accents doux et presque féminins.  Il avait accepté que je l’édite et cela donna Frappé de cécité en sa cité ardente, aux éditions artisanales La Soif étanche qui avait place à Grivegnée dans ces années-là…La couverture porte sa signature…bleue et nous étions nombreux à être à l’affût de tout ce qu’il publiait. Il donnait ses textes à ceux qui les lui demandaient : éditeurs sur la place et revues stencilées avaient autant de grâce à ses yeux. Il écrivait et donnait. Et nous nous régalions… 

Il m’avait confié récemment, lors d’une rencontre chez Moussia Haulot, qu’il était atteint de la septa, que l’octa viendrait bientôt puis la nona enfin …Il se moquait de lui, de moi, de nous en cet instant où le temps pesait sur ses larges épaules et d’un coup, comme on s’ébroue en sortant de l’eau, il se mit à rire et à interroger mes projets. J’étais troublé, moi le quinqua de la génération qu’il avait tant aidée à affronter la solitude des écarts et à se reconnaître dans cette extravagante obligation de soi à soi qui se nomme poésie. 

J’étais troublé et suis triste aujourd’hui de le savoir hors de nous, attablé pour longtemps dans un ailleurs que nous allons rejoindre plus paisiblement un jour car nous savons qu’il avait « une maison dans le doigt » et que longtemps encore nous y trouverons accueil. 

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Le livre noir de la censure

Posté par traverse le 21 juillet 2008

vendredi 18 juillet 2008, 11:32

POUR L’AVOCAT EMMANUEL PIERRAT, la censure est aujourd’hui omniprésente. Et nous sommes nos premiers censeurs.

« IDOMENEE » a été déprogrammée en septembre 2006, par crainte de représailles : on y voyait Mahomet, Jésus, Bouddha et Poséidon se faire décapiter. Elle fut reprogrammée peu après. © EPA.

ENTRETIEN

Dans l’avant-propos de son Livre noir de la censure, Emmanuel Pierrat décrit celle-ci comme « toute mesure visant à limiter la liberté d’expression, que ce soit a priori, ou une fois l’objet du litige entre les mains du public ». Il enchaîne, dans le premier chapitre du livre, intitulé « Les formes de la censure » (le seul qu’il signe, les autres sont confiés à des collaborateurs) par une série d’exemples approfondis qui viennent étayer sa thèse : la censure est omniprésente. À sa suite, dix autres auteurs (avocats, journalistes, philosophes…) l’analysent dans différents domaines : la loi du marché, les mœurs, la jeunesse, la religion… Sans oublier un édifiant chapitre consacré par Magali Lhotel à l’autocensure, qui rappelle qu’elle est « née de la manifestation de la liberté de l’auteur » et que, théorisée par Freud, « elle s’exprimait comme le libre choix à s’autolimiter dans ce qu’il (l’auteur) souhaitait divulguer de sa pensée au monde ». Une notion qui, comme la censure, a fort évolué… Emmanuel Pierrat nous en parle.

Selon vous, la censure, sous ses nouvelles formes, est plus pernicieuse qu’auparavant ?

Très nettement. Avant, il était plus facile de déterminer l’ennemi. On savait, en écrivant ou en publiant quelque chose, qu’on s’attirerait les foudres spécifiques de telle institution, de l’Église ou de l’État. Cette censure était dangereuse mais on savait où était le problème, on pouvait imaginer comment le contourner ; des systèmes de clandestinité se mettaient en place. Attention, je ne regrette pas la censure officielle ! Simplement, elle était plus claire.

Dans votre propre livre, il y a des moments où vous ne citez pas le nom des personnes que vous prenez en exemple, mais vous donnez assez d’éléments pour que le lecteur les identifie…

Oui, je m’autocensure un peu moi-même. Je n’ai pas envie de me ramasser un procès inutile. Même quand on gagne, c’est du temps, de l’énergie et de l’argent dépensés. Ici, je ne les cite pas car ça n’apporte rien à la démonstration. C’est l’exemple qui compte. Mon livre est un constat, un cri d’alarme. Attention, nous ne sommes pas dans les pires régimes qui soient. Mais nous sommes nos propres censeurs. On a peur de notre ombre, d’évènements qui n’auront pas lieu. À Berlin, par exemple, on a déprogrammé brutalement Idoménée, par peur des réactions, car on y voyait Bouddha, Mahomet, Poséidon et Jésus décapités. Il n’y a eu ni manifestation ni procès, alors l’opéra a été reprogrammé et il n’y a pas eu le moindre début d’accident. Cela montre qu’il ne faut pas trop s’autocensurer, sauf à bon escient, si c’est pour qu’un message passe sans être interdit totalement.

La législation évolue-t-elle avec les nouvelles formes de censure ?

La législation est compliquée. On est tenté de revendiquer la liberté d’expression, mais il y a certains messages dont on se dit qu’ils ne doivent pas être libres. Comment appréhender le négationnisme, par exemple ? Doit-on laisser de tels propos être mis sur la place publique pour être combattus ? Mais c’est courir le risque qu’ils soient pris au premier degré. Faut-il alors museler les négationnistes et les laisser s’épanouir dans une sorte de martyrologie ? Que faire de l’homophobie, du racisme ? C’est une vraie problématique.

Vous écrivez « L’utopie serait de tout publier ».

Oui, mais c’est un rêve. Il ne serait possible que dans un monde d’intelligence et de réflexion. Il y aurait une sorte de droit de réponse automatique. Mais ce serait contraindre le lecteur à tout lire.

Pour vous, la clause liée à la libération de Bertrand Cantat (l’interdiction de diffuser tout ouvrage ou œuvre dont il serait l’auteur qui porterait sur l’infraction commise et d’intervenir publiquement en rapport avec cette infraction) est une aberration ?

Une monstruosité. Interdire aux gens d’écrire en raison de ce qu’ils sont, c’est un recul absolu. Même les Etats-Unis, qui ont dû négocier les cas de serial killers qui écrivaient leurs mémoires, s’en sont sortis autrement. Le problème est que si on publie les livres de ces personnes, il faut leur verser des droits d’auteurs. C’est embêtant qu’ils s’enrichissent là-dessus. Pour Cantat, on est allé un cran plus loin. Qu’est-ce qui dit qu’il n’aurait pas fait un mea culpa ? Je n’aime pas qu’on l’empêche d’écrire quoi que ce soit. Le priver de paroles, ça va trop loin.

L’arrivée d’internet n’a pas permis la mise en place de nouveaux réseaux clandestins ?

Non, c’est une illusion. En Chine, de grandes compagnies occidentales ont déjà pactisé pour censurer certains contenus. La Toile n’est pas libre. En Chine, au Yémen et dans beaucoup de pays d’Afrique noire, il y a déjà des systèmes de contrôle. Internet est un outil technologique qui, malgré tout, nécessite des matériaux fixes : un satellite, une infrastructure, des fournisseurs… La censure s’exerce sur ces tuyaux. Florent Latrive aborde les cas de Google et de Yahoo, on a assisté à un autre exemple en Birmanie. Des images de la répression ont circulé sur la toile, alors qu’aucun reporter occidental n’avait été autorisé à Rangoon. D’un coup, elles ont été retirées. Et essayez d’envoyer des images du Tibet au départ d’un ordinateur à Pékin ! On a l’illusion ici qu’Internet permet une plus grande liberté. Mais des tribunaux lui ont déjà appliqué les mêmes législations qu’à des écrits…

Votre livre s’appellerait bien « Le livre noir de l’autocensure ».

C’est le visage le plus moderne de la censure. Aujourd’hui, en France comme en Belgique, il y a 1001 sujets qu’on évite d’office pour s’épargner les ennuis. Sarkozy ou votre palais royal, par exemple. Sarkozy a la main mise sur le triangle argent, pouvoir et média, notamment sur les médias d’état. Sur le net, on peut trouver une vidéo où on le voit, 20 minutes avant que la France prenne la présidence de l’Union européenne. Il pense qu’il n’est pas filmé, il donne des ordres. Le cameraman ne le salue pas, il dit « Ça va changer d’ici peu » ! Ces menaces permanentes suscitent l’autocensure.

ADRIENNE NIZET

sources: www.lesoir.be

 

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Ecrire un récit de vie comme une reconnaissance de soi

Posté par traverse le 26 juin 2008

 

 « On ne peut communiquer une expérience sans raconter une histoire » 

Walter Benjamin 

 

Si nous observons la rue à travers la fenêtre, ses bruits sont atténués, ses mouvements sont fantomatiques et la rue elle-même, à cause de la vitre transparente, mais dure et rigide, paraît un être isolé palpitant dans un « au-delà ».
Mais que l’on ouvre la porte : nous sortons de l’isolement, nous participons de cet être, nous y devenons agissants et nous vivons sa pulsation par tous nos sens (…)

 

 Vassili Kandinsky, Point et ligne sur plan. 

  

Ecrire en atelier suppose une attitude d’écoute active de la part de l’animateur…Il accueille littéralement les hésitations et les désirs d’écriture des auteurs sans les formaliser autour de modèles trop établis. Par contre, il stimule en contraignant l’auteur à passer par des « balises » obligées, afin de lever l’inquiétude individuelle et de placer le participant dans une sorte de « partie de mots », comme il y a des parties de cartes, des jeux, etc.… 

La lecture des textes est extrêmement importante, et périlleuse : c’est un moment où le groupe constate l’efficacité, la drôlerie, l’inventivité, le jeu sur les clichés…et où il accède, par connivence, dans l’univers particulier des auteurs qui le constituent. 

Mais de quelle lecture s’agit-il quand on parle de lecture en Atelier ? De quelle écoute prétend-elle s’enrichir ? 

Il faudra prendre garde à écouter le texte avec la distance bienveillante qui permet alors les effractions. Il s’agit bien d’un autre qui parle quand il lit un texte, son texte. 

Une oreille qui écrit 

Un auteur lit son texte mais ce n’est plus son texte qu’on entend, c’est son corps et sa voix et son visage, et ses mains et ses yeux qui lisent et qui tissent autour du texte un autre texte : le contexte. Ce texte de l’affect qui fait le ferment d’un atelier d’écriture. Car dans un atelier, rares sont les moments où on lit, on parle les textes surtout, pour les faire entendre. On ne les donne pas à lire en lectures silencieuse dans un premier temps. Du moins je rappelle ici une pratique courante et générale. Des exceptions existent, bien sûr, et elles produisent alors d’autres écoutes et d’autres réactions… 

Le texte se loge alors dans notre oreille interne et il insémine du sens en nous à notre insu. Le texte porté par la voix produit le système d’écoute d’un auteur lu par un autre à un troisième…Les quiproquos sont inévitables. Soyons donc attentif à ne pas les provoquer de façon violente et injuste. 

Le corps parle dans le texte…Cela laisse entendre que de la matérialité, de la corporalité, mais aussi du souffle, du parlé-chanté, de la musique traverse le corps en lieu et place du texte…Cela laisse entendre que la voix fait vibrer, trembler la structure atomique des organes. Les résonateurs sont en place et le texte inspire ou expire à travers eux… 

Mais que font surgir en nous ce son, cette musique, cette scansion, ce rythme ? Que font-ils dans ces impasses ou ces carrefours matériels que constituent nos lieux de résonance corporels ? Comment la voix prend-elle place dans l’écrit ? Comment le corps laisse-t-il la place au texte ? Et de quelle façon ? 

Dans la scansion, le rythme, la voix se loge dans l’écriture ; par la ponctuation, la pensée et le souffle du narrateur s’articulent, par le dessin des phrases, une intention s’impose. 

L’oralité, c’est aussi la matérialité de l’origine du narrateur, ses hésitations, ses pulsions, sa position dans la hauteur du regard et de la parole… 

L’oralité dans l’écriture, c’est de la musique, du son, de la parole qui bousculent l’idée lointaine du son de la phrase (la résonance de la mémoire). 

C’est du son qui se laisse entendre au centre de la phrase et non dans l’arrière-salle de la littérature… 

L’oralité, c’est une bouche dans le texte qui articule autre chose que de la mélodie convenue. Elle profère plus qu’elle n’énonce, elle projette plus qu’elle n’évoque… 

Le Grand Récit 

Mais ce qui importe c’est de se souvenir que ces dérives peuvent produire un sens nouveau chez l’auteur lui-même. Et le récit de vie par le passage par les étapes des stéréotypes, relie de façon commune tous les participants dans le Grand Récit du temps, de l’époque (The Narrative, comme disent les anglo-saxons). Le Narrative génère des lieux communs (le réchauffement de la planète, l’immigration, le sida, la disparation du travail et des valeurs, …). En réalité, chacun vit autre chose que ce qu’il se sent obligé de dire. Les thèmes forts portés par les politiques ne sont pas nécessairement ceux que ressentent comme importants les gens. D’où c sentiment de divorce entre la valeur, la réalité de la vie et les discours qui la coordonnent. 

Les récits de vie, s’ils sont bien menés vers leur émergence devront affronter cette discordance entre le Narrative, le Grand Discours et la réalité prégnante des sentiments, des peurs, des désirs, des projections, des priorités des personnes en recherche. 

Mais cela est évidement souvent politiquement incorrect. Et cette incorrection touche aux croyances de la démocratie et non à ses questions, à ses nécessités, à ses pragmatismes, à ses obligations, à ses impasses… 

La Socio-culture a comme mission principale d’induire, de soutenir et de répéter ce Gand Discours d’une moralisation générale  ( la cigarette, l’excès de vitesse, les comportements à risque, la xénophobie et le racisme, toutes les assuétudes sont normalisées de la même façon en leur affectant le même : discrédit moral…ce qui correspond en réalité à pulvériser l’idée même de morale par une égalisation consensuelle émanant d’un contexte socioculturel toujours plus normatif.). 

La norme ou le sens ? 

Comment amener à écrire un public de demandeurs d’emplois, de chômeurs, de sans emplois, de travailleurs sans emplois, de travailleurs en recherche d’emploi, etc…si on aborde pas dans l’atelier ce qui fait tache, ce qui touche à la misère sexuelle, morale, spirituelle, sentimentale, physique de ces personnes aux abois et qui se voient traiter comme si elles étaient une catégorie parmi tant d’autres ? 

Comment faire émerger quoi que ce soit d’utile à la personne si l’atelier d’écriture, dans ce cas, n’affronte pas les questions qui fâchent…et qui relient ? 

Pourquoi alors ces ateliers ? Pour relier dans la morale commune (« on s’occupe de nous ! », pour donner du travail aux formateurs, pour rendre lisible la chaîne d’attention, de solidarité ou de compassion (le terme sera celui du « bord philosophique approprié »…), pour satisfaire aux attentes communes, pour tenter de s’approcher, à son insu des grandes questions (triviales, sales, dérangeantes,…). 

Dans un livre récent, Vincent De Raeve tente de dire ces questions sans en hystériser le vocabulaire, les positions morales, les jugements. Il voit et dit. Et c’est beaucoup plus terrible, que de voir et juger à l’aune d’une résolution morale commune.(1) 

Bien entendu, tout récit de vie implique la question de l’estime de soi, du Contrat social (vivre ensemble) et de la culture et des valeurs (vivre côte à côte). Et ces trois dimensions, sont quoique disent les auteurs, les animateurs et les lecteurs, contenues dans chaque texte, quelles que soient ses qualités littéraires. Il suffit de lire, d’écouter et de se représenter ce qui est écrit et non ce que nous voulons entendre… 

Fais semblant de tousser 

Un médecin me disait récemment son trouble devant des jeunes patients qui restaient muets devant son invite à tousser lors de l’auscultation. Comme la situation se répétait, il se dit que peut-être ces enfants qui n’avaient aucun besoin de tousser se demandaient très certainement quelle mouche le piquait de les inviter à tousser alors que rien ne leur piquait la gorge ou les poumons. Une mère, un jour, pour aider, souffla à son gamin de faire semblant. « Fais semblant de tousser ». Et il toussa comme il le fallait. Le jeu valait le réel…et le médecin put terminer son travail. 

Dans l’écriture d’un récit de vie, il y a  un passage par ce « Fais emblant de tousser »…Ce sont les lieux communs, les clichés, les passages par la une hypostase, une façon de transiter par un terme pour en évoquer un autre…Mais ces passages obligatoires font entendre le sens intime et nous donne en représentation un écho, une résonance de ce que nous voulons faire entendre. 

Ouvrir cette boîte à clichés que nous portons en nous, c’est peut-être la mission de l’’animateur d’un atelier de récits de vie. Et cette ouverture passe, à mon sens, par des étapes systématiques et systémiques. 

Nous sommes d’abord confrontés à la question de l’origine le nom, le Je initial, le nom propre. Cela constitue une des premières étapes de notre récit. Puis, celle de la relation à l’Autre, puis celle de son « auto-louange » ou de sa reconnaissance bienveillante, puis par la nomination des affects flottants en nous, puis… 

Toutes ces étapes sont constitutives de l’écriture mais elles peuvent apparaître dans le désordre le plus complet. Chaque animateur prendra soin d’établir une cohérence systématique des étapes (à lui de les reconnaître dans la culture du groupe, par exemple) et de les conduire dans une résonance systémique. Ces étapes vont produire des systèmes d’écriture, des interactivités mémorielles, des souvenirs contextualisés… 

Le travail sur la qualité narrative sera donc le fil conducteur principal et non la question du bien, du beau, du bon…La qualité narrative est nécessaire pour permettre l’émergence de sentiments, d’émotions de non-dits,…et cette qualité est reconnaissable à ce qu’elle produit un système d’écoute et de lecture… 

Dominique Dussidour rapporte ce que le peintre Paul Cézanne racontait: « Rappelez-vous Courbet et son histoire de fagots. Il posait son ton, sans savoir que c’était des fagots. Il demanda ce qu’il représentait, là. On alla voir. Et c’était des fagots. » Des fagots ou pas des fagots, c’est de peu d’importance. L’important est que Courbet a eu besoin, là, dans l’espace de sa toile, d’une touche de brun et qu’il l’a posée. 

Et Dussidour ajoute : « Auparavant, une fois que j’avais posé une touche de brun (ou de ponctuation, ou de dialogue) moi aussi j’allais voir si c’était des fagots. Et c’était des fagots. Maintenant je ne vais plus voir. » 

 

Ecrire un récit de vie suppose de laisser émerger souvenirs, faits, dates, circonstances et d’accorder ces événements dans le sens d’une « histoire », la sienne. On pourrait dire que le récit de vie tente de rassembler « les » histoires d’une même personne: histoire familiale, amoureuse, professionnelle,…Ces histoires se profilent dans la matière du récit. Ce n’est pas la fiction qui est en jeu mais la tentative de ne pas faire de fiction… 

Le projet est évidemment impossible: toute écriture est une représentation, donc une fiction aussi minimale soit-elle. 

Ecrire un récit de vie, c’est donc accepter de raconter une vie qui aura « infusé » dans la mémoire (de la sienne, de celle des autres) et d’en reconnaître les signes forts tout au long d’une chimie étrange qui s’appelle l’écriture… 

Le Récit de vie se situe dans un lieu au croisement de multiples chemins ou positions d’observation: la mémoire affective et collective, le souci de soi et de la reconnaissance de son identité, le désir de « révéler » (dans le sens photographique…) son expérience, son aventure humaine… 

        Ni légende, ni roman, ni poème épique, le Récit de vie raconte entre soi et les autres cet écart où chacun tente de se reconnaître… 

 

Qu’est-ce qui nous incite à apprendre ? La vie traversée d’écrans, d’obstacles à surmonter, la joie d’être ici, le hasard des rencontres, des expériences diverses qui nous laissent relativement insatisfaits de l’état de nos savoirs, des évènements, des lectures,… ? 

Se poser la question de l’état des lieux de nos connaissances multiples. S’interroger sur ce que nous avons appris et qui nous a fait bifurquer de notre parcours de vie peut nous aider à faire face à de nouveaux choix en nous faisant prendre conscience de notre capacité à peser sur ces choix. 

Trois étapes constitutives du récit 

Pour le philosophe Paul Ricœur (cité par G. Pineau), la construction historique du récit de vie passe par trois phases : 

-          Préfiguration du récit dans l’expérience temporelle vécue 

-          Configuration de l’expérience vécue par la narration. La mise en intrigue. 

-          Refiguration de l’expérience par l’acte de lecture (2) 

Ces pratiques obligent à repenser  la rationalité et la rigueur des méthodes et des analyses théoriques proposées, le processus de formation, le sujet, l’auteur et son développement, son historicité,  traversés par des contextes culturels, traumatique, historiques, etc…, les cadres de référence, les « grilles », les systèmes,  à partir desquels s’effectuent la construction et l’interprétation des récits. 

        Ecrire un récit de vie, c’est donc tenter de se transmettre et de transmettre du bien commun, du sens commun,  fabriqué de ces actes, pensées, sentiments, rumeurs, angélismes, diabolisations, terreurs, utopies nécessaires au lien social et non nécessaires à un éros individuel…La transmission de cette matière (réelle et virtuelle, c’est-à-dire imaginaire) passe par des actes de reconnaissances réciproques entre l’auteur et le lecteur. 

        La transmission, aujourd’hui dans la matière du récit de vie pointe toutes ces questions. De nombreux auteurs de textes de récits de vie veulent transmettre mais ne savent pas très bien à qui (hormis la famille proche qui s’empressera souvent de ne pas lire ou, mieux, de détruire, les actes de transmission…car ils dérogent à la parole collective familiale par exemple…). 

Alors, ils écrivent, enferment leurs écrits (dans un coffre…) et attendent. Ce n’est pas transmettre, cela, c’est espérer, attendre, supposer. 

        En matière d’écriture de récits de vie, la question s’est donc posée du comment transmettre, du quoi et à qui ? Des initiatives individuelles et institutionnelles ont vu le jour et la recherche dans le champ des écrits de l’intime s’est nettement développée depuis les années 80. Mais les questions de base demeurent. Comment faire en sorte que la transmission, pour atteindre à quelque vertu communicationnelle de base en ces temps multimédia, puisse échapper à la mise en spectacle, à la folklorisation même, et se réhabiliter en affrontant la question du sens de cette transmission ? 

        C’est-à-dire : quel monde voulons-nous et pourquoi désirer le projeter dans l’avenir ? 

 

(1)      Carnets d’un garde-chasse de Vincent De Raeve, éd. Couleur Livres, collection Je, 2008. 

(2)     Orofiama R., Dominicé P. (dir.) Les histoires de vie : théories et pratiques, éducation Permanente n°142, 2000 

 

 

  

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Coup double de Nicole Versailles

Posté par traverse le 19 juin 2008

Nicole Versailles fait coup double cette année en livrant au public ses premières publications coup sur coup : deux livres en quelques semaines…« Tout d’un Blog » aux éditions couleurs livres (collection Je, récits de vie) où elle raconte avec une perspicacité sans chipoteries de convenances inutiles ce qu’elle a vécu depuis qu’elle a créé son Blog et qu’elle y rencontre un succès étonnant et « L’enfant à l’endroit, l’enfant à l’envers » (aux éditions Traces de vie) où elle nous entraîne dans une promenade dans le champ des souvenirs et des résonnances de trois vies de femmes…  Un beau doublé pour quelqu’un déjà entraîné depuis longtemps à plongerdans la langue (romaniste, animatrice d’ateliers d’écriture, elle écrit des poèmes, des nouvelles,…) et qui s’offre une double aventure d’écritures. L’une, plus centrée sur son expérience présente et liée aux nouvelles technologies, l’autre, accordée à la remontée vers les premiers échos d’une mémoire de la féminité, si ce n’est de la féminitude…Ces deux livres disent le talent et la générosité d’une femme qui entre ainsi dans une autre chambre de la « maison de l’écriture »… 

Tout d’un Blog raconte l’histoire d’une succès, celui d’une aventure de blogueuse réussie mais quelles en sont les réalités et les croyances ?  Que se passe-t-il derrière l’écran si protecteur de l’ordinateur qui nous connecte mais ne nous confronte pas ?  Ce succès (ces « posts » livrés chaque jour) ont aussi leur rançon : sentiment d’être à la merci de ses lecteurs qui réclament du Nicole Versailles chaque jour dans un style bien fondu par l’habitude. Elle s’y refuse, elle dialogue, elle réagit, elle se pose mille et une question à propos de la prétendue liberté des blogs…Comme si le numérique avait quoi que ce soit de définitif ou d’absolu à voir avec la liberté ! Elle sait que chaque médium produit ses styles, ses réseaux, ses censures, ses ronronnements, même s’ils sont ouverts à tous et apparemment libres de toute censure extérieure. Il suffit de lire la presse papier et numérique pour constater à quel point le verrouillage des flux numériques passe aussi par le repérage de mots-clés, de signes communicationnels hystérisés par des rumeurs mondiales (terrorisme, pédophilie, …).  Mais surtout, l’auteure est consciente du fait que cet engouement pour les « journaux intimes numériques » que sont aussi les Blogs ne peut se faire que dans un entre-deux : dans la conscience du fait que l’anonymat n’est pas le signe de la liberté mais peut-être celui de la pudeur, ou de l’irresponsabilité ou encore de la volonté du créateur du Blog de jouer de ce montré/caché que permet cette plate-forme ouverte et en même temps perdue dans la myriade des autres Blogs… 

Nicole Versailles a poursuivi son aventure et a récolté nombre de témoignages qui lui ont permis d’écrire un livre marqué de l’expérience et d’une lucidité qui renforcent son récit.  Dans le même temps, aux éditions Traces de Vie animées par Annemarie Trekker, elle publie un fort beau recueil de récits, « L’enfant à l’endroit, l’enfant à l’envers » (avec une courte préface d’Armet Job) où elle tricote littéralement des récits de femmes de générations en générations. Ces femmes sont toutes marquées par une puissante question « comment vivre entre désirs et obligations ? »   Comment se faire une place dans un corps si encombré de récits, de mémoire et de souvenirs ? Comment vivre et résister à l’effritement du quotidien qui agit comme un ogre fatigué, sans se presser, morceau par morceau, allongé sur le flanc et se repaissant de ses victimes dans un tempus fugit hallucinan?Nous allons « au bras du temps » comme l’écrit Alan Rémond, comme des pauvres bougres révélés à eux-mêmes dans l’effacement de ce qui leur reste à vivre…Et de ces vies perdues dans l’éparpillement, Nicole Versailles relève quelques traces, des vestiges, des marques laissées ça et là dans les armoires, les poubelles, les maisons et les enfances…Que devient-on dans le brouillard du temps, que font ces femmes dans cette obsession à se détourner souvent des choses les plus chères à leurs vies ? 

Nicole Versailles écrit dans une langue vive, serrée, alerte à pointer ce qui fait désordre dans l’harmonie des choses…Elle sait que c’est le trait qui pique qui force la mémoire à se dévoiler. Et elle nous donne ainsi une forte envie de continuer à lire ces récits et histoires où le souci de soi de ses personnages est souvent érodé par une terrible maladresse à vivre… 

Deux livres donc, tournés vers des temps différents, mais reliés par une évidente volonté de flirter avec les secrets qui nous tissent.

DS

L’enfant à l’endroit, l’enfant à l’envers, éitions Traces de vie, ISBN 2-930452-09-9, 15 euros (www.traces-de-vie.net) Tout d’un blog , ISBN 978-2-87003-489-7  2008 n 120 pages n Format 13,5*20,5 cm n 12 euros (www.couleurlivres.be)

 Nicole Versailles est romaniste de formation et animatrice d’ateliers d’écriture (dans le Réseau Kalame de la Communauté française de Belgique). Divers prix littéraires (poésie et nouvelles). Et depuis trois ans… le blog « Petites paroles inutiles » sous le pseudo de Coumarine, blog lu et commenté assidûment.

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Chez Graffiti, Les écrits biographiques et la photographie

Posté par traverse le 13 mai 2008

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Trois rendez-vous à la librairie Graffiti à Waterloo pour écrire des récits biographiques à partir du patrimoine photographique de chaque participant.

Ecrire des récits, fléchis par la fiction, arrimés aux fantômes que la photographie recèle et narrateurs des séquences biographiques de chaque participant, voilà le projet de ces trois rendez-vous.

Aucune expérience requise n’est nécessaire. Un portefeuille de lectures préparatoires sera remis à chaque participant dès inscription.

Graffiti organise un atelier d’écriture avec le concours de l’auteur, formateur et directeur de collection Daniel Simon. La session de trois séances vous donnera l’occasion d’écrire un texte, guidé par Daniel Simon.

Les vendredi 6 juin de 18h à 21h,
samedi 7 juin de 15h à 18h
et samedi 14 juin de 15h à 18h

50 euros pour les trois séances sous réserve de 6 personnes inscrites

inscriptions : info@librairiegraffiti.be  129-131 Ch. de Bruxelles
1410 Waterloo Belgique
T. 02 354 57 96 F. 02 354 48 81

Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h

Ecrivain, metteur en scène indépendant, formateur en communication, Daniel Simon collabore également à plusieurs projets au Portugal, Maroc, RDCongo, Roumanie, Tunisie,…Anime des Ateliers d’écriture depuis 25 ans. Chroniques, articles, entretiens, collaborations culturelles diverses… Publie des poèmes, des textes dramatiques, des nouvelles Anime la Revue de Récits de Vie JE et la collection de livres du même nom aux Editions Couleur Livres, où il vient de publier un récit, « L’école à brûler ». Vit entre Bruxelles et ses lieux voyage…

 

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Ateliers de printemps et d’été

Posté par traverse le 13 mai 2008

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Atelier d’écriture de récits de voyage

Carnets de route

à la Maison du Livre

18, 19, 20 juillet de 10h à 17h

L’époque est aux voyages, aux pérégrinations, aux sauts d’espace et de temps…Est-ce que le récit de voyage aujourd’hui peut augmenter l’expérience du voyage ? Nous le pensons…

Mais le voyage a changé de morale, d’aspect, de circonstances et le monde est découvert…

Ecrire un récit de voyage, c’est aussi aller au-delà des clichés de l’exotisme, du tourisme pressé devant les lieux communs et gratter la surface des impressions… 

Cet Atelier d’écriture explorera les « carnets de route » où les textes,les collages, les photos, les dessins,feront la nique aux numériques…

Renseignements: Maison du Livre: 02/5431220  (Rue de Rome, 28 1060 Bruxelles) PAF: 135 euros/3 journées. 

  

Atelier d’écriture de récits,

                     contes et nouvelles                      

Juillet 2008 – 7, 9, 11, 14, 16, 21 de 14 à 17h  

Bibliothèque Mille et une pages – Schaerbeek 

0477/763622

Six séances consacrées à l’écriture de « formes brèves » : nouvelles, contes, récits…Six séances de trois heures pour esquisser, saisir, découvrir, mettre en forme ce qui flotte en chaque participant à l’atelier. Raconter une histoire, c’est prendre pied dans l’espace et le temps autrement, avec une certaine légèreté qui nous permet de regarder les êtres et les choses que nous créons comme un monde neuf. Six séances pour écrire mais aussi pour lire les textes produits…                                                                                   

Animation : Daniel Simon, écrivain, animateur et formateur en atelier d’écriture, metteur en scène et éditeur de la Revue et de la Collection Je.      

Bibliothèque Mille et une pages – Place de la Reine, 1 – 1030
PAF: 110 € (payables en plusieurs fois).068-2144376-24 de        Traverse 
                                                        

Les ateliers du mercredi : 10 séances d’ateliers d’écriture dès le mois d’octobre à la Bibliothèque Mille et une pages.      

Renseignements : www.mabiblio.be  et http://traverse.unblog.fr             

A l’initiative de Georges Verzin,  Echevin de l’Instruction publique, de la Culture et des Bibliothèques

 La parole relationnelle 

Août 2008 à la Maison des Arts Schaerbeek 

18, 19, 20, 21, 22 de 14 à 17h 

0477/763622

La prise de parole en public n’est pas une position mais une relation. L’atelier d’été vise à préparer les participants à une véritable pratique de cette parole relationnelle… Travail sur le VERBAL : Poses de voix, Ponctuation verbale, Articulation/Respiration  et le NON VERBAL : Rapport à l’espace, Regard (individuation et globalisation), Gestuelle (mimiques, gestes), relations au public,… 

A La Maison des Arts, 147, Chaussée de Haecht  1030 Schaerbeek
Formateur : Daniel Simon, Enseignant, Ecrivain, Formateur en communication et de la prise de parole en public, Animateur de nombreux séminaires et formations sur le sujet. 
PAF : 110 euros (payables en plusieurs fois) à Traverse asbl 068-2144376-24  Prochaine formation intensive : novembre – décembre 2008 (4 samedis après-midi à définir prochainement…) Inscriptions dès maintenant. http://traverse.unblog.fr  A l’initiative de Georges Verzin,  Echevin de l’Instruction publique, de la Culture et des Bibliothèques 

                                        

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Discontinu et distance dans le récit de vie

Posté par traverse le 25 avril 2008

La laïcité  du récit de vie… 

(entre le flou de la mémoire des émotions et la matière du souvenir dans le récit)          

Le récit de vie n’est pas une invention du monde, une sorte de récapitulation de notre relation au monde ni une description de ce monde que nous traversons bon gré mal gré, non, le récit de vie, c’est une histoire, un récit dont la matière première est la tentative de souvenir, le travail de mémoire à propos de notre relation à nous-mêmes, aux autres, aux proches, aux intimes, à ceux aussi que nous n’avons jamais rencontré mais dont l’influence a été déterminante…Le récit de vie est une céphéide, une étoile disparue dont la lumière nous éclaire encore. L’événement de l’origine ne cesse de faire son travail en nous. Le récit de vie tente de rapporter ce que nous pensons avoir vécu et qui ne demeure en nous que provisoirement, se délitant lentement pour glisser imperceptiblement dans l’oubli. C’est de ce passage en douce vers le néant que le récit de vie s’occupe.                   

Mais que se passe-t-il quand il s’agit d’écrire ?          

Le petit chat dort sur le paillasson, cette courte phrase, pour le philosophe L. Wittgenstein, nécessitait tous les savoirs du monde…Qu’est-ce que pour un « martien » un petit chat ? Un félin, oui, mais c’est quoi un félin ? Et un paillasson, en quoi est-il lié à la Santé publique, à l’histoire de la tuberculose, à l’urbanisme, et quelle ellipse pour supposer que le lecteur comprendra que ce paillasson, comme métonymie, nous permet de faire l’ellipse de l’immeuble qui devrait être là ? Tout cela semble aller de soi. Tout semble clair.    Quoique…                Le récit de vie se fonde aussi sur des connivences de lecture, mais quand ces connivences sont ténues, en quoi le récit de vie ne devient-il pas un documentaire ou un reportage ? Dans le fait que le sujet du documentaire, c’est l’événement, le phénomène à faire découvrir, à expliquer, à recontextualiser,…et le récit de vie, lui s’intéresse principalement à la relation, à la présence de l’auteur (du Récit de vie) dans ce phénomène. Il écrira alors sur cet événement mais en pesant finement ce qui est nécessaire au lecteur que pour se faire entendre, tout en développant les liens qui nous tiennent debout ou nous on fait basculer dans un autre univers, les relations quoi nous ont faits ou que nous avons tissées, les incidences de toutes ces liaisons factuelles ou imaginaires, perceptuelles qui nous ont construits.          Le Récit de vie, c’est une façon de prendre distance aussi avec l’hystérie émotionnelle qui est le propre de notre époque : tout est bon au nom de l’émotion. Tout est bon, pourvu qu’on « sente »…Tout est bon pourvu qu’on ressente… Loin de nous le fait de distraire l’émotion de son véritable sens : nous faire pressentir ce qui nous relie radicalement et archaïquement aux autres, nous donner à sentir ce que nous percevions vaguement en nous, nous faire entendre ce qui flottait encore dans notre oreille…Mais cette émotion est aussi corruptrice, elle dévie le sens du lieu commun émotionnel…Il est facile de parodier ces « moments d’émotion » comme les média nous le serinent à longueur d’antennes. Facile et dramatiquement juste. On sait que l’accolement de quelques termes, des raccourcis, des ellipses bien senties font tout de suite leur effet émotionnel. Et après ? Rien. Cette émotion se mêle à toutes les autres de façon indifférenciée, sans aucune pensée qui les recontacte, qui tente de les rejoindre, qui essaye de les faire apparaître plus distinctement afin que nous quittions notre état de stupeur émotionnelle pour atteindre une conscience des sentiments… 

C’est de cet après aussi que se préoccupe le Récit de vie… Il tente de ramener au présent de l’écrit l’absence vague des souvenirs intenses ou ténus. Parce que tout cela, cette émotion sacralisée (peut-être parce que c’est la seule chose que nous pensions encore avoir en commun, comme des mammifères au sang chaud, stricto sensu) ne nous dit qu’une chose : ça a vibré, le choc a été réel, la révélation de cette puissance émotionnelle nous a conduits à une autre conscience de nous-mêmes…Bien sûr mais tout cela, à nouveau, se disperse dans la croyance des émotions, dans la soumission au révélé soudain, dans la haine  démocratique de la pensée…qui est à nouveau, au centre de notre époque…Car, soulignons-le, que ce soit à propos de la politique, de l’éducation de la notion de bien commun, pour la première fois, nous le sentons, nous l’entendons, nous le voyons, la culture n’est plus au centre de l’éducation ni de notre société. Ce qui a pris le relais, c’est l’émotion justement. Avec ça, rien à craindre, la grande Babel des muets en a encore pour longtemps…Et cette culture (quelle qu’elle soit…) ne se fait pas que dans le plaisir et l’émotion et le chacun pour soi hédoniste mais aussi dans l’ apprentissage de règles, de codes, par l’imitation la répétition, l’appropriation. Mais tout ce temps invisible n’est pas un temps médiatique ou mondialiste… Par contre, des émotions,  des pures, des vraies, des entières émotions occupent le devant de la scène mais comment écrire les nouvelles Médée en disant autre chose que « terrible, insoutenable, extrême,… » ?          Le Récit de vie, s’il veut travailler cette culture du sentiment et non cette dictature des émotions se doit d’être attentif justement à ce qui fait empathie avec le lecteur,il doit être proche, suffisamment identifiable et reconnaissable mais en gardant la distance qui crée l’étrangeté de la découverte, la tension de la re-connaissance. N’abusons pas de l’effet brechtien de distanciation, il ne s’agit pas de cela, simplement, il importe de construire le Récit de vie de telle manière que ce dont l’auteur veut nous entretenir mérite le combat avec les frères ennemis que sont la sincérité et la vérité…          

Enfin, la structure du récit est aussi un moyen de briser la flux confusionnel, c’est une manière de mettre de l’ordre dans le chaos des émotions et sentiments mêlés ou abusés…Et cette structure bénéficie souvent de chapitres courts, centrés sur un phénomène, oublieux de la parole du conteur qui s’inscrit justement dans le flux et le mêlement des genres, des temps et des espaces…Même si ce mêlement est tenu, maîtrisé, il est le centre de la matière contée : des raccourcis improbables, des liaisons culturelles et presque subliminales à l’intérieur du texte, des intrusions dans le contexte de l’auditeur ou du lecteur pour mieux le relier, justement à cette matière infinie qu’est le récit épique, le conte, la parole conteuse… Le Récit de vie est un texte qui choisit de se clore, d’être fini, de s’inscrire dans un champ de mémoire et expérientiel défini et de travailler sur le discontinu de cette relation du monde et au monde…          

De quoi s’agit-il quand j’écris ce que je pense avoir vécu dans tel endroit à tel moment ? De quoi s’agit-il quand je vais tenter de rapporter cet événement que j’ai vécu et que je vais devoir mettre en scène pour le cadre, le rendre commun presque, en faire une expérience dans laquelle je pourrais encore le retrouver aujourd’hui ? De quelle mise en scène s’agit-il quand je fixe tel détail et pas tel autre ou que j’oublie littéralement de décrire le contexte dans lequel cette expérience a eu lieu? Dans quelle narration vais-je loger cette expérience ? Dans quelle forme ? Dans quelles références esthétiques ? De quelles histoires apparemment étrangères à mon expérience vais-je m’inspirer un tantinet pour conduire le fil de mon récit ? Suis-je à ce point naïf pour croire que la sincérité suffit à faire entendre … la sincérité ? Suis-je à ce point crédule pour penser que la vérité, pas celle de la différence des points de vue, non, celle que nous reconnaissons en nous avec acuité et en deçà ou au-delà de laquelle nous nous savons tricheurs…Donc de quelle stratégie, de quel projet narratif vais-je user pour faire entendre des émotions, des sentiments et des pensées issues de la relation d’une expérience ancienne ? En quoi vais-je la réinventer pour pouvoir m’en souvenir et la transmettre ? C’est de cela que le récit de vie se préoccupe, dans son continuel engagement à tenter de restituer un effet de réel afin de faire entendre les échos de cette expérience ancienne et soudain, par l’écriture, réanimer et littéralement reconstruite…         

C’est de ce travail d’écriture que nous voulons faire relation ici      

C’est de cette alternance entre la lecture de l’expérience ancienne et l’écriture de l’expérience rapportée, réinventée donc que nous tentons de rendre compte à travers les multiples activités de l’ équipe de la Revue Je. Peut-être, en osant ce mot dans une époque de hautes croyances, est-ce d’une laïcité de l’écriture que nous parlons. Comme si une sorte de séparation consentie entre la conscience de la reconstruction et l’immersion dans le sentiment et l’émotion ranimées étaient les deux parois sur lesquelles nous allons régulièrement cogner des résidus de mémoires pour en faire un souvenir, donc un récit. 

(paru dans La Revue des Récits de vie,  Je,  n°2)

www.couleurlivres.be

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Ils ont osé !

Posté par traverse le 21 avril 2008

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Aux Donneurs, 

Pour Jean-Pierre Girard et Jack Keguenne,

Aux Donneurs, 

Pour Jean-Pierre Girard et Jack Keguenne, 

 

 

 

  

Rien n’est plus énigmatique que de rencontrer quelqu’un d’emblée dans ce qu’il a de très intime. L’amitié, l’amour, la nuit, les situations extrêmes le permettent. Mais même dans ces situations, le dévoilement est difficile : souvent trop impudique, un tantinet hystérique ou franchement ennuyeux et lourd comme une confession mal fagotée. La vie des gens, la mienne, la vôtre, n’ont rien d’exceptionnel. Un  petit tour, quelques étapes, terminus. Tout le monde sait cela, c’est pourquoi les médias font tant de gros plans sur les larmes qui coulent, les mentons qui tombent, les mains qui se crispent, les voix qui tremblent: la joie, la douleur, les souvenirs des personnes agrippées à leur micro et que la caméra traque en quête d’un dérapage en direct. C’est une des versions de l’obscène aujourd’hui et chaque continent a ses animateurs patentés dans ce genre de déballage pathétique. 

Parler n’est pas une entreprise facile et s’adresser à quelqu’un d’inconnu, même affublé d’une fonction d’écrivain et de médiateur d’écriture, ne va pas de soi. J’en fais l’expérience depuis plus de vingt-cinq ans lors de rencontres et ateliers divers à propos de l’écriture et du grand écart entre sincérité et vérité. 

Dans ce Foyer d’écriture publique ouvert à la Foire du Livre de Bruxelles (mars 2008), les Donneurs québécois, avec la complicité de belges et de français, ont accueilli sous la tente (un stand ouvert au passage public et régulièrement annoncé par le troubadour complice) des visiteurs, des passants qui soudain se sont arrêtés, ont franchi le seuil et se sont adressés à l’une ou à l’un d’entre nous. 

« Je vous en prie, asseyez-vous, comment vous appelez-vous ? ». La phrase est simple, un signe d’accueil et la relation se met en mouvement. Des jeunes filles, des jeunes hommes, des couples en attente de naissance, des passionnés de foot ou de bricolage, une libraire de Montréal ( !) m’ont demandé d’écrire une lettre à l’un ou l’autre de leurs proches. Parfois, il s’agissait d’écrire à soi-même (pour me rendre plus forte, quand je lirai cette lettre), ou à l’enfant à naître (quand il sera grand, nous lui lirons votre, notre lettre et la mettrons dans l’album de famille,…). Parfois, il y avait des silences, parfois les conversations se nouaient comme si cette rencontre était d’évidence, parfois on avançait pas à pas. Mais la lettre fut écrite et les auteurs accompagnés repartaient avec satisfaction et le sourire aux lèvres. Certains m’ont invité à boire un verre pour parler plus longuement mais je leur disais que c’était difficile, que j’étais dans l’attente d’autres visiteurs. Et ils repartaient convaincus que ce travail devait se poursuivre… 

Ca, c’est le miracle de cette rencontre organisée et improvisée tout à la fois. 

Ce qui me renforce dans l’idée de poursuivre l’aventure d’une façon ou d’une autre, c’est la qualité immédiate des paroles échangées : elles étaient de l’ordre de l’intime, de l’essentiel, du désir d’être ici, de se projeter dans un avenir meilleur, de donner des forces et de la conviction. Et ce n’est pas rien. 

Les questions qui se posent dans la relation de médiation comme celle évoquée ici sont, il me semble, adossées l’une à l’autre : comment ne pas dépasser la limite de la confidence, ne pas faire intrusion par des questions indiscrètes dans le champ privé de l’auteur/visiteur et comment faire de cette rencontre une coopération et pas une leçon de savoir-faire ? 

Ces questions sont les balises, à mon sens, de ce genre d’exercice. Et les émotions, les résonances que l’on peut lever par la mise en jeu de l’écriture sont telles qu’il s’agit de ne pas se laisser emmener dans la confession mais bien dans la formulation de ce qui était flottant et informulé dans les auteurs de passage.
         La durée si courte de la rencontre exige que les deux parties posent visiblement et de façon audible les demandes et les compétences qui pourraient les satisfaire. Ca a été, dans ce Foyer d’écriture, un vrai condensation de ce qui se noue et se trame la plupart du temps dans ce domaine… 

Enfin, j’ai été troublé par l’intrication permanente d’une certaine mélancolie et d’un ravissement chez les visiteurs qui se mettaient à parler. L’écrit gardait et garde à leurs yeux cette puissance de révélation que nous tentions d’approcher. 

En quelques minutes, ces personnes rencontrées sous la tente des Donneurs ont décidé d’aller à l’essentiel de ce qu’ils vivaient alors, ils ont osé et je les en remercie. 

 

 

Avril 2008

www.lesdonneurs.ca

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L’école à brûler …

Posté par traverse le 12 avril 2008

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Vient de paraître …

L’école à brûler

Aujourd’hui des jeunes, souvent des enfants, mettent le feu aux écoles, aux crèches, aux centres de jeunesse et de culture.
Ils brûlent et saccagent ce qui devrait les accueillir et les accompagner vers l’émancipation sociale si ce n’est le bonheur… Ils sont de tous temps.

Daniel Simon se glisse peu à peu dans la peau d’un de ces enfants. Pour percevoir cette fureur plus que pour l’expliquer. Cette descente dans la colère d’une génération suit le fil d’un récit qui met en scène et en jeu les objets, les relations, les signes, les symboles d’une école qu’il fréquente depuis cinquante ans.

C’est à un inventaire joyeux et amoureux, nostalgique parfois, qu’il met la main. De l’élève au professeur qu’il est devenu, il y a aussi son approche de l’intérieur : il fait du théâtre dans les écoles, il forme des enseignants, il raconte des histoires, il présente ses livres et ceux des autres.

Mille entrées pour raconter le péril d’une école sous haute tension aujourd’hui…

Collection « JE »

ISBN 978-2-87003-491-0 / mars 2008
96 pages / format 13,5*20,5cm / 10 euros

Lectures et rencontres: contact avec l’auteur: 00.32.2.216.15.10  daniel.simon@skynet.be

En librairie ou commande à l’éditeur

(www.couleurlivres.be)

(parus précedemment: L’échelle de Richter, nouvelles chez Luce wilquin, 2006.

http://www.wilquin.com/editions/

D’un pas léger, poèmes aux éditions Le Taillis Pré, 2007.)

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Ecrire un récit de vie

Posté par traverse le 6 avril 2008

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« On ne peut communiquer une expérience sans raconter une histoire » 

                                                                       Walter Benjamin  

(Les ateliers d’écriture sont des lieux de silence, de lecture et d’apprentissage de quelque chose qui se tend entre l’écriture, la littérature et le rêve d’une saisie provisoire de ce qui encombre ou flotte en nous. Ce sont aussi des lieux qui sont le contraire de l’affirmation commune: des lieux pour jouer, pour se détendre, pour s’abandonner au doux voisinage des mots…Dans ce lieu, on y redevient soudain graves au sortir d’un rire, sidérés devant une trouvaille inattendue, scrutateurs de l’opacité intermittente du monde, attachés à la vraisemblance et à l’observation minutieuse des choses, peu à peu libérés des obligations de l’invention. Originalité et spectacularité, là, peuvent disparaître. Ne demeure que l’invitation à rendre compte de la forme de ce qui émerge du fatras des mémoires et des expériences. Simplement de la forme. Le sens, le lourd et flasque sens, n’a besoin de quelque écriture que ce soit. Mais une phrase tenue le temps rêvé est nécessaire pour aménager cet endroit où nous tentons de vivre. Dans les ateliers d’écriture des questions reviennent sans cesse. Questions techniques, formelles, esthétiques mais qui nous renvoient en permanence à notre volonté réelle ou à notre capacité à vivre des perceptions et à en rendre compte pour que le monde ne cesse d’être désirable…Ces carnets sont une des traces de ces conversations régulières…)

       Ecrire un récit de vie suppose de laisser émerger souvenirs, faits, dates, circonstances et d’accorder ces événements dans le sens d’une « histoire », la sienne en train de voyager, ou rapportant des traces de voyage.              

       On pourrait dire que le récit de vie tente de rassembler « les » histoires du sujet observant le monde, ou encore le sujet observant le sujet en train de marcher, ou encore, le sujet dissout dans le paysage, ou encore le paysage disparaissant sous le regard des hommes qui l’habitent, ou encore…             

       En fait, le récit de vie se saisit de la géographie pour lui faire rendre gorge et c’est l’histoire intime des gens qui s’en dégage alors, des histoires de frontières, de cuisine, d’amours, de départs,.…              

       Ces histoires se profilent dans la matière du récit de vie. Ce n’est pas la fiction qui est en jeu mais la tentative de ne pas faire de fiction…Le projet est évidemment impossible: toute écriture est une représentation, donc une fiction aussi minimale soit-elle.                     

       Ecrire un récit de vie, c’est donc accepter de raconter une histoire qui aura « infusé » dans la mémoire (de la sienne, de celle des autres) et d’en reconnaître les signes forts tout au long d’une chimie étrange qui s’appelle l’écriture…                    

       Le récit de vie se situe dans un lieu au croisement de multiples chemins ou positions d’observations: la mémoire affective et collective, le souci de soi et de la reconnaissance de son identité, le désir de « révéler » (dans le sens photographique…) son expérience, son aventure humaine… 

De l’horizontal et du vertical 

       Le récit de vie est avant tout un récit, c’est-à-dire une histoire relatant une expérience et se développant dans un espace et un temps choisis par l’auteur. Ces temps et espaces vont varier tout le long des péripéties mais l’auteur veillera en permanence en ne pas perdre de vue le socle de sa narration.      

       D’où parle-t-il ? De quel endroit du souvenir ? A quelle hauteur place-t-il son regard ? Surplomb, hauteur d’homme, contre-plongée, sont des hauteurs de regard et de mémoire qu’il convient de vérifier continuellement.       

       Le récit de vie traverse de la géographie et fore de l’histoire dans cet espace horizontal. Il y a là un véritable croisement de mondes à laisser entendre au lecteur ? C’est de ce croisement que le récit de vie s’empare : il se nourrit d’un paysage, d’un mouvement, d’une traversée, d’un balayage pour faire écho d’un tremblement de perception, pour laisser apparaître ce que la vue ressuscite, pour dresser un état des lieux d’une remémoration de quelque chose de vue et de déjà vu…        

       Le récit de vie fait surgir de l’intime du grandiose, laisse apparaître le singulier dans la surface des choses, extrait l’instant de la cristallisation des lieux. Il fait entrevoir ce qui existe au-delà de nous et nous construit dans cette reconnaissance…              

       Le récit de vie se joue des prospectus et des exploits repliés sur eux-mêmes. Il dénoue la géographie qui était enfermée dans les catalogues et les index, il instaure le temps de la découverte, à chaque fois…        

       Le récit de vie aborde le paysage avec un regard synthétique (le personnage découvre les lieux, les populations, les événements et les restitue dans leur contexte) et s’accordera le temps de voir ce qui faisait défaut ou accroc, ou bien encore ligne de partage dans l’image (il sera alors analytique)… 

De la vitesse et du mouvement                      

       Le style, c’est le changement de vitesses du récit. Il importe, dans le récit, de varier les vitesses d’écriture afin de rendre compte du mouvement interne du voyage.                     

     Les temps du récit peuvent signifier de la durée, de l’instant, une pause, une respiration,…Ces temps seront les charnières internes au récit de vie, ils créeront les mouvements (chorégraphiques) entre les positions d’arrêt, de regard, de réflexion, de notation…                            La ponctuation sera, évidemment, entièrement à notre service : le point virgule est à la phrase ce que la méditation est à l’action,…Mais cette ponctuation peut se limiter à un essentiel extrêmement concentré : encore une fois, il importe de traduire dans le texte le mouvement du voyage, ses étapes, ses haltes, ses décisions soudaines, ses pointes de regard et ses longs travellings mélancoliques. 

Du micro et du macro                             

       Le détail, le minuscule, l’infime, le fugace, le volatile même sont les traces du récit vécu, passé par l’expérience de la création ou de la réinvention.                             

     Il y a de la transparence dans les lieux que l’on traverse, ils livrent du microscopique, comme les  « rognures d’ongles » des legs de François Villon.                            Ces instants, ces indices, ces coups d’œil sont au récit, ce que le détail est au personnage : sa matière, ce qui le différencie, ce qui le tire hors de soi et le livre à notre entendement…                           

      Le large, l’ample, le vaste, le panoramique sont des façons de rendre compte autant du paysage que de notre regard accueillant l’immensité.                              L’environnement, pour autant qu’il soit perçu comme tel, doit environner les personnages…Il s’agit de déployer les objets et les occurences dans le récit de vie de telle sorte que la matière de l’espace imprègne le récit. Les couleurs, les masses, les fissures, les lumières, les zones désertes ou habitées sont des objets que le récit de vie doit nous faire apparaître comme du matériau neuf, de la pure découverte. Non pas des lieux, mais ce qu’ils évoquent et éveillent en nous.                             

      Enfin, les alternances d’infime, les saccades de presque rien, les suites de vastes étendues formeront la qualité du récit de vie en écho avec la qualité du regard, c’est-à-dire à sa capacité à voir « la lumière entre les couleurs » comme le disaient les impressionnistes. 

De la légèreté des détails 

      Le détail peut également détruire le récit, lui enlever tout son souffle, le conduire à la répétition obsessionnelle de l’anecdote…L’arbre qui cache la forêt peut également dissimuler la profondeur de ce que le lecteur entrevoit dans la forêt opaque mais nommée dans son opacité.     

       Le détail léger, bref, faisant raccord avec d’autres aplats peut soudain être une charnière qui ouvre l’étendue dans la profondeur ou provoquer l’arrêt…sur image…      

       Le détail, quand il dissimule la structure ou ne fait qu’ornementer s’approche plus de la notation kitsch que de la perception du fugace… 

(à suivre) 

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Créer et animer un atelier d’écriture

Posté par traverse le 31 mars 2008

Il reste encore quelques places…

Pour Inscription ou renseignements:02/626.96.95/90

ou secretariat@ispb-bruxelles.org 

Public concerné :  Enseignants du fondamental et du secondaire, ordinaire 

Objectifs : 

- Conceptualiser et organiser un atelier d’écriture dans une optique créative et/ou éducative 

- Travailler la position du narrateur (auteur, personnage,…) 

Contenus : 

- A partir de consignes simples, précises, les participants sont invités à écrire durant les heures de stage, à se confronter à ce qu’il est communément appelé des «formes courtes» (récits, nouvelles et théâtre) et à s’approprier des outils d’écoute, d’observation et d’analyse des textes produits 

- Eléments de jeux de langues, de principes «oulipiens» (Ouvroir de Littérature Potentielle), de contraintes et réflexions méthodologiques,…  - Penser un atelier d’écriture et le français «langue étrangère»  - Ouverture de l’atelier, présentation des stagiaires, écriture d’un texte relatif au nom de chacun 

- Travail sur l’espace (écriture d’un récit court intégrant des données «géographiques», d’espace,…) 

- Travail sur le temps (prose et théâtre) 

- Créer un personnage et le placer dans l’espace (prose et théâtre) 

- Créer un deuxième personnage et lui faire rencontrer le premier  - Ecriture de récits répondant à des consignes formelles (dedans/dehors, le jour/la nuit, présent/passé,…)  - Ecriture de monologues et de paroles intérieures 

- Questions de montage (différents montages et vitesses du récit) 

- Questions de dramaturgie (didascalies (indications scéniques) et répliques/dialogues) 

- Lectures régulières des fragments de textes et impressions collectives  - Lecture ou édition électronique ou papier (tapuscrit) des textes et circulation parmi les collègues 

- Evaluation de l’appropriation des différents critères d’intervention du formateur et des participants à l’atelier 

- Constitution d’un «cahier de charges» d’un atelier d’écriture 

Nom et qualification du formateur : Daniel SIMON, Licencié en études théâtrales, Ecrivain, Metteur en scène, Professeur, Expert en pédagogie, Formateur, Animateur d’ateliers autour de la parole et de l’écriture, Consultant en communication. Dates et heures : de 9 h à 16 h 

Mardis 15 avril, 22 avril, 29 avril 2008 

Lieu : I.S.P.B., rue de la Croix 40, 1050 Bruxelles 

Inscription : Via le formulaire à renvoyer à l’I.S.P.B. (cf. page 71 de la brochure disponible sur http://www.ispb-bruxelles.org 

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Les écrits biographiques et la photographie

Posté par traverse le 28 mars 2008

Atelier d’écriture à PassaPorta en 2008

par Kalame (www.kalame.be Dernières inscriptions…

Les écrits biographiques et la photographie 

Georges Perec a poursuivi toute sa vie le projet d’une encyclopédie biographique et ses romans et récits apparaissent en quelque sorte comme des bornes à cette expérience infinie.  Nous allons en une soirée et un we, travailler nous aussi à partir d’éléments biographiques puisés dans le patrimoine photographique familial de chaque participant.   

Ecrire des récits, fléchis par la fiction, arrimés aux fantômes que la photographie recèle et narrateurs des séquences biographiques de chaque participant, voilà le projet de ces trois rendez-vous. 

Les textes et photographies choisis par chaque auteur et l’animateur serviront de base à une publication et à une exposition centrées sur le récit biographique et la photographie.  Aucune expérience requise n’est nécessaire.

Un portefeuille de lectures préparatoires sera remis à chaque participant dès inscription.   

Animation par Daniel Simon, Ecrivain (récemment L’échelle de Richter, D’un pas léger, L’école à brûler,…), metteur en scène, éditeur, animateur d’une Revue et d’une collection de Récits de vie, JE,  formateur en ateliers d’écriture depuis vingt cinq ans en Belgique et à l’étranger.

www.couleurlivres.be

Trois rendez-vous  (18 avril (soirée dès 19h), 19 et 20 avril de 10h à 17h) pour écrire des récits biographiques à partir du patrimoine photographique de chaque participant.

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Podcasts littéraires sur www.mabiblio.be

Posté par traverse le 16 mars 2008

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Bonne écoute…à Mille et une pages…

En ce mois de mars, Fête de l’Internet, à l’initiative des Bibliothèques de Schaerbeek et de l’Echevin Georges Verzin (Culture, Instruction, Bibliothèques), le Site des Bibliothèques accueille et accueillera des podcasts de textes lus par les auteurs ( ou par moi-même, animateur de cet atelier) et écrits dans le cadre de l’Atelier d’écriture de récits, contes et nouvelles de Schaerbeek (Bibliothèque Mille et une pages)…

C’est ainsi que vous entendrez les textes des auteurs que nous vous invitons à découvrir dès le 17 mars… sur http://www.mabiblio.be

(Christian Van Tuijcom, Françoise Nicaise, Rolande Denis, Bernard Gilon, André Van Reusel, Françoise Chaidron, Line Eekman, …)

 

 

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Revue Je – Le deuil

Posté par traverse le 21 février 2008

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Découvrez celles et ceux qui écrivent aujourd’hui

pour témoigner de notre monde je La revue des récits

de vie dirigée par Daniel Simon – En cadeau pour un abonnement…

Vincent De Raeve – Carnets d’un garde-chasse

Le temps de la chasse aux chômeurs est ouvert ! La phrase est dure, la réalité encore plus.

Vincent De Raeve note, engrange, répertorie les paradoxes, les inanités d’un système auquel il collabore. Il nomme mais il n’accuse pas. Il sait que les rapports entre le monde du travail et celui des sans travail sont de plus en plus autistes et schizophrènes.

je La Revue des Récits de Vie publie textes et réflexions, annonce des manifestations ou des créationsautour du Récit de vie, des écritures du moi, de l’intime.La Revue je paraît quatre fois l’an. En alternance, deux numéros seront essentiellement consacrés à la réflexion, à l’analyse et aux enjeux, deux autres numéros donneront priorité aux textes et récits de vie.

Directeurs : Pierre Bertrand et Daniel Simon Rédacteur en chef : Daniel Simon

Adresses • Edition et abonnements : Couleur livres, 4 rue Lebeau, 6000 Charleroi, couleurlivres@skynet.be,

tél : 0032 (0)71 32 63 22 • Rédaction : daniel.simon@skynet.be, tél : 0032 (0)2 216 15 10

(*) Abonnement 2006 (Quatre numéros) Belgique : abonnement de soutien et institutions : 60 euros ; normal : 45 euros ;

sans emploi et – de 25 ans : 35 euros Etranger : U.E. : 70 euros ; autres pays : tarif sur demande

Vente au numéro : 14 euros

BON DE COMMANDE

Notre cadeau :

« Carnets d’un garde-chasse »

Nombre Titre Prixénom .

Abonnement je 4 numéros

Que je verse ce jour par virement au compte 777-5994859-44

(ou à joindre à ce bon de commande).

La Revue des Récits de Vie N°3

Un jour ou l’autre, nous sommes tous confrontés au deuil : celui d’un être cher, d’un moment idéal, d’une forme rêvée ou d’une facture ancienne. Ecrire le deuil nous permet d’apprivoiser, de faire distance… et nous aide à vivre avec cette fumée ou ce cristal qui sont en nous…

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L’école à brûler

Posté par traverse le 21 février 2008

L’école à brûler de Daniel Simon 

Aujourd’hui des jeunes, souvent des enfants mettent le feu aux écoles, aux crèches, aux centres de jeunesse et de culture. Ils brûlent et saccagent ce qui devrait les accueillir et les accompagner vers l’émancipation sociale si ce n’est le bonheur… Ils sont de tous temps. Daniel Simon se glisse peu à peu dans la peau d’un de ces enfants. Pour percevoir cette fureur plus que pour l’expliquer. Cette descente dans la colère d’une génération suit le fil d’un récit qui met en scène et en jeu les objets, les relations, les signes, les symboles d’une école qu’il fréquente depuis cinquante ans. C’est à un inventaire joyeux et amoureux, nostalgique parfois qu’il met la main. De l’élève au professeur qu’il est devenu, il y a aussi son approche de l’intérieur : il fait du théâtre dans les écoles, il forme des enseignants, il raconte des histoires, il présente ses livres et ceux des autres. Mille entrées pour raconter le péril d’une école sous haute tension aujourd’hui…  Couverture et dessins à la plume de Serge Goldwicht 

100 pages.10 euros

Editions www.couleurlivres.be Collection de récits de vie, Je Sortie officielle du livre et rencontre avec l’auteur à la Foire du Livre le 5 mars à 17h jusque 19h (rv Stand Couleur Livres n°246) 

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Les écrits biographiques et la photographie

Posté par traverse le 11 février 2008

Les écrits biographiques et la photographie - avec Daniel Simon

Vendredi 18 (soir) et le week-end des 19 et 20 avril 2008 de 9h30 à 16h30

Georges Perec a poursuivi toute sa vie le projet d’une encyclopédie biographique et ses romans et récits apparaissent en quelque sorte comme des bornes à cette expérience infinie.
Nous allons en une soirée et un week-end, travailler nous aussi à partir d’éléments biographiques puisés dans le patrimoine photographique familial de chaque participant.
Ecrire des récits, fléchis par la fiction, arrimés aux fantômes que la photographie recèle et narrateurs des séquences biographiques de chaque participant, voilà le projet de ces trois rendez-vous.
Les textes et photographies choisis par chaque auteur et l’animateur serviront de base à une publication et une exposition centrées sur le récit biographique et la photographie.
Aucune expérience n’est nécessaire.

Un portefeuille de lectures préparatoires sera remis à chaque participant dès inscription.

Public : Maximum 10 participants
Infos pratiques et inscriptions : info@entrezlire ou 02 513 46 74.

Attention : c’est le paiement qui confirme l’inscription.
Infos de contenu : 00.32.477.76.36.22 daniel.simon@skynet.be

En français

Entrée: € 110 pour les 3 jours
Organisation: Entrez Lire
Lieu: Passa Porta, Rue Dansaert 46, B-1000 Bruxelles 

www.entrezlire.be
 

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Atelier d’écriture de récits

Posté par traverse le 11 février 2008

Atelier d’écriture de récits, contes et nouvelles avec Daniel Simon

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Printemps 2008
Cycle de 10 séances, le mercredi soir de 18h30 à 21h, du 20 février au 14 mai 2008

Dix séances consacrées à l’écriture de « formes brèves »: nouvelles, contes, récits…pour tenter de témoigner de notre expérience d’être au monde…

Raconter une histoire, c’est aussi prendre pied dans l’espace et le temps autrement, avec une certaine légèreté qui nous permet de regarder les êtres et les choses d’une autre façon.

Ecrire un récit, c’est laisser émerger des souvenirs, des faits, des dates, des émotions et s’employer à accorder ces fragments d’expérience à la représentation de notre “histoire” personnelle et collective…

Dix séances pour écrire mais pour lire aussi les textes produits et bénéficier d’un accompagnement de manuscrits…

Animation : Daniel Simon, écrivain, animateur et formateur en atelier d’écriture, metteur en scène et éditeur de la Revue et de la Collection Je.

Bibliothèque Mille et une pages – Place de la Reine 1 à 1030 Schaerbeek
PAF: 135€ payable en plusieurs fois.

068-2144376-24 de Traverse asbl
Renseignements/inscriptions : Daniel Simon – 86/14 avenue Paul Deschanel – 1030 – Bruxelles
00.32.2.216.15.10 00.32.477.76.36.22
daniel.simon@skynet.be

lien: http://www.mabiblio.be (site des bibiothèques de Schaerbeek)

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Que se refroidissent

Posté par traverse le 31 décembre 2007

Que se refroidissent la terre et les hommes en cette ronde année 2008...

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Dans l’autre siècle déjà des polonais

Posté par traverse le 24 novembre 2007

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Dans l’autre siècle déjà des polonais me faisaient entendre des bandes enregistrées où le souffle rongeait presque entièrement la voix des poètes et ils souriaient de contentement, je ne savais que dire devant tant de gâchis analogique mais eux souriaient et me demandaient d’écouter et d’écouter encore le souffle, le souffle disaient-ils , c’est le souffle qui  nous réjouit à chaque fois, c’est le souffle des bandes recopiées et recopiées sans cesse qui sont pour nous des chants de liberté, le souffle plus que le poète parlait à ces oreilles enfermées dans des glacis communs, le souffle, disaient-ils, est la preuve des copies qui se sont succédées. Depuis, je guette le souffle des livres, des paroles et des êtres, souffles sur souffles pour dire ici qu’ils ne sont pas seuls et que ce souffle qui expire exhale des respirations qui vont enfin entrer par effraction dans la bouche des vivants. 

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Internet, les Blogs, le style…

Posté par traverse le 23 novembre 2007

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Hier, avant-hier, depuis tellement d’années, je suis confronté à la question de « comment écrire » pour être lu, comme j’espère l’être, comme je souhaiterais l’être… 

Cette phrase semble banale, évidente et cependant, je ne m’y retrouve que peu.

J’écris comme je le peux, aux limites de ce que je sais faire, j’essaye d’entrevoir ce qui flotte en moi et que je voudrais livrer « au monde », non pas pour agrandir le monde de mon ego, mais pour faire de la place au monde justement, pour qu’il trouve en moi de la place libre, juqu’à la fin.

Et que de vielles expériences qui ont fait leur temps, qui ont eu leur usage, sortent de moi et regagnent l’infinité des mondes que les hommes expirent comme la baleine expulse ses jets d’eau, pour mieux plonger…

Mais hier, effectivement, j’étais, pendant deux heures en séance de travail avec une auteure qui écrit un récit de vie à propos des…Blogs. Ce récit, je voudrais le publier dans quelques mois dans la collection « Je » que j’anime. Nous abordions des questions diverses, certaines que nous traitions si différemment. Celle-ci, par exemple : il n’y a pas de véritable liberté d’écriture sur les Blogs, que des libertés surveillées (par des modérateurs, des contrôleurs de toutes sortes et surtout par la moralité publique qui règne sur un outil de communication publique et ouvert à tous.). Je lui disais, montrant les livres de ma bibliothèque à quel point cette liberté était tellement présente dans tous ces livres que j’avais choisi, délibérément, et acheté, à visage découvert, dans des lieux dédiés à la vente des livres. Ces livres étaient, pour certains de véritables horreurs. Scandaleux, infâmes, miteux , mal écrits, puants la provocation ou l’animalité, d’autres, des classiques, que je lis aussi avec autant de délectation et qui ne sont que très peu lus (« Les classiques sont les livres que l’on peut citer sans les avoir lus. » V. Hugo), des livres faits main, des ouvrages artisanaux, des livres de l’enfer des bibliothèques, des livres interdis hier et en poche aujourd’hui. 

Mais sur le Net, peu de ces textes pourraient naître. Pour des raisons d’autocensure, de « respect » (le nouveau nom qu’on donne aujourd’hui…à la censure), de connivence avec mon époque ou mes lecteurs (de Blog)… Elle me disait à quel point elle sentait cette barrière intérieure et que la plus puissante était celle de ces « visiteurs » qui réclamaient du style de telle manière et pas de telle autre. Et que fais-tu, alors? », lui demandais-je. 

« Parfois, je cède, je ruse, je résiste, ça dépend. Mais la pression est forte. »Et dans ce flux permanent que constitue le blog, la relation est aussi puissante que l’information. « Le message est le massage » disait Mac Luhan en soulignant l’intime consanguinité entre la façon de communiquer et la matière communiquée, jusqu’à ce que le massage (le mode) remplace le message. L’écriture attaque la question sur les deux fronts mais renforce d’une façon ou d’une autre la présence du massage : le style. Et quand le style remplace tout, c’est le maniérisme qui sévit. Le Net a ses maniérismes qui se déploient dans des langues approximatives au nom du droit à l’expression. Je m’exprime a remplacé « j’existe », « je suis », nous le savions. Mais, « s’exprimer » renvoie à soi , au sujet, tandis que « exprimer » renvoie à l’autre et suppose donc de tenir compte d’un code qui relie l’autre à l’auteur. Dans l’acte de lecture, disait Proust, il y a un pacte secret entre l’auteur et le lecteur… 

Alors, ici, sur un médium lié au flux de l’Internet, à la vitesse de passage des lecteurs, aux « conseils » d’écriture de l’époque : du présent, des phrases courtes, des sujets, verbe, compléments. (et si possible, pas de compléments), peut-on dire autre chose, justement que le « je m’exprime ». Voilà, c’est fait, circulez, y a rien à voir, dirait l’un…
Et l’autre : « C’est ici que ça commence, au contraire… » 
Si nous en parlions, ici même ? 

Belle suite à vous. 

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Carnets d’un garde-chasse

Posté par traverse le 18 novembre 2007

Par l’auteur de « L’usine » ‘éditions Couleurlivres, collection Je, 2006. 

(une page de son blog…)

Dimanche 7 octobre 2007

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« Quand on veut faire une bonne chasse, on ne bat pas le tambour ».
   

Ainsi s’exprimait Pieter Timmermans, administrateur de la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique-équivalent du Médef, pour nos amis Français), dans un éditorial en septembre 2006.

Je viens de publier, aux éditions ‘couleurlivres’, un carnet consacré à la ‘chasse aux chômeurs’, qui a débuté en belgique en 2004.

Ce carnet est un travail collectif, illustré par Stéphan Plottes, préfacé par Bruno Carton et ‘postfacé’ par Yves Martens.

Peut-être, si vous êtes sur ce blog, l’avez-vous déjà lu (l’adresse du blog est dans le bouquin), ou êtes-vous ici au hasard des ‘clics’…ou encore suite à des conseils bien avisés !
En tout cas, merci à vous de venir me lire.

Cette expérience de blog est pour moi une première, je ne suis pas habitué à communiquer de cette manière, et je ne maîtrise que très peu les outils à ma disposition, j’espère apprendre dans les semaines qui vont suivre… :-)

Pour celles et ceux qui n’ont pas lu le carnet, il est probablement utile que je donne des informations sur cette fameuse ‘chasse aux chômeurs’ et sur le rôle que j’y joue.

Voici donc la quatrième de couverture, écrite par Daniel Simon, directeur de la collection ‘je’, consacrée aux récits de vie, au sein des éditions Couleur Livres :

Le temps de la chasse aux chômeurs est ouvert ! La phrase est dure, la réalité encore plus. Ce livre nous convie à une singulière rencontre : celle d’un travailleur employé par un grand syndicat et accompagnateurs de chômeurs activés par l’ONEm…et qui vit, dans son travail quotidien, au cœur des évènements et des fracas…

Vincent De Raeve observe avec minutie et circonspection les relations qui se nouent entre les ‘accompagnateurs’ et les demandeurs d’emploi. Il note, engrange, répertorie les paradoxes, les inanités, les chausse-trapes du système auquel il collabore en ce moment.

 Il nomme mais il n’accuse pas. Il sait que les rapports entre le monde du travail et celui des sans travail sont de plus en plus autistes et schizophrènes. Ce livre n’est pas un réquisitoire mais plutôt un état des lieux des contradictions dans lesquelles chaque interlocuteur se débat.

L’auteur de l’usine (prix Condorcet 2007) nous renvoie à une profonde réflexion sur le sens et la ‘nécessité’ structurelle du chômage.  

Les dessins de Stéphan Plottès viennent rappeler que ces êtres dont parle l’auteur habitent la ville et la campagne, qu’ils ont des désirs, que la vie passe et qu’ils ont l’impression, parfois que c’est sans eux…


Je ne sais pas encore exactement quel va être le contenu de ce blog.  Mon envie est d’en faire un espace de communication autour des contrôles faits par l’ONEm (Office National de l’emploi-ANPE en France).
Il pourrait aussi être l’objet d’une réflexion autour du sacro-saint ‘travail’, de ce qu’il représente pour vous et moi, de la necessité ou non d’être salarié, soumis à un employeur.  Des manières de faire autrement…

Travailler pour la FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique, syndicat socialiste) n’est évidement pas un élément neutre.  Mais j’insite bien sur le fait que je ne suis en aucune manière mandaté par cette organisation pour m’exprimer sur ces contrôles, que je le fais à titre personnel, en tant que citoyen.  Et que, quoique je sois généralement en accord avec les idées que ce syndicat défend,  je me réserve le droit d’avoir des avis contraires à la ligne défendue par mes instances.   
 
Je compte également profiter de ce blog pour vous indiquer des liens qui vous permettent d’avoir une vision plus large de ces contrôles.  De nombreuses personnes (plus qualifiées que moi) se sont déjà penchées sur le sujet, et leur éclairage me semble plus qu’utile.

Si vous désirez réagir de manière plus complête qu’en laissant un commentaire, n’hésitez pas à me faire parvenir des messsages…articles, liens, points de vues, choses vécues…

Je garde l’administration de ce blog mais suis tout à fait prêt à mettre vos publications en ligne, quelles que soient vos idées, de manière à alimenter le débat.

De manière pratique, je serai absent du 27/10 au 03/11, mais reprendrai mon pc dès mon retour…

Bien à vous.

Vincent

http://carnet-d-un-garde-chasse.over-blog.com/

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Quelqu’un me disait hier, en parlant des poètes

Posté par traverse le 18 novembre 2007

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Quelqu’un me disait hier, en parlant des poètes, qu’ils n’avaient qu’à venir lire chez elle, à l’hôpital, à l’école, à l’usine, sur la lune,…, je répondais qu’ils écrivaient des livres et elle répétait que c’était idiot s’ils ne venaient pas, ils écrivent des livres, mais elle n’entendait pas, elle les voulait utiles, ou actifs ou proches, ou compatissants, je ne sais. Je lui dis encore une fois, qu’ils écrivaient des livres mais pas une fois cela ne l’a interrompue, elle voulait qu’ils lisent publiquement, elle le voulait vraiment, sans aucune attention à ma voix qui disait ils écrivent des livres. C’était la première phrase, toutes les autres auraient pu suivre mais non, cette personne réclamait l’utilité, la discrète et humanitaire utilité des poètes. 

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Une Muette à l’envers ?

Posté par traverse le 11 novembre 2007

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Comme la plupart de nous ici, probablement submergés de mails à propos du destin de la Belgique, je ne sais plus vraiment que penser. Et c’est de ça qu’il s’agit : de continuer à penser et de ne pas céder à cette pression de plus en plus émotionnelle, celle de la fascination de la disparition.            

Une fascination qui (im)mobilise.           

Dans la langue latine, le fascinus, d’après Pascal Quignard (1) est le sexe masculin que l’on ne peut regarder, d’où cette fascination qui immobilise le regard sur ce qui ne peut  être vu. Mais c’est aussi le fascinare, l’enchantement…Cette fascination, donc, me paraît de plus en plus productrice d’un malaise qui gagne « la nation » sous la forme de fêtes rassembleuses, de marches, de pétitions, de drapeaux, d’autocollants, de chants, bientôt de graphitis fascistes sur les murs du Parlement flamand, de drapeaux en berne, etc.…Bref, La Muette de Portici se joue en coulisses dans l’espoir d’un immense cri d’amour pour un pays qui n’existe que par la volonté des gens qui le composent. Comme si le destin de la Belgique allait se jouer dans une sorte de Chant d’amour qui irait de la Rue vers le Théâtre…Et le Théâtre, c’est la Fête…Celle que la nation se propose de vivre dans cette période d’incertitude. Cette Belgique, fabriquée dans le secret des Cabinets royaux européens au dix-neuvième siècle, tout entière vouée à l’échec tant les coutures du manteau étaient grossières, est devenu une nation, une histoire, une mémoire et même une culture originale. Cela s’est fait, nous le savons dans la violence, la haine, et peu à  peu dans la négociation renforcée par la position européenne de ce petit pays qui est comme le noyau dur d’un rêve qui voulait se dresser contre des atavismes de barbarie dont l’Europe a été si généreuse dans son histoire. C’est une chance magnifique, un cadeau de la démocratie que nous devrions protéger : maintenir en vie un territoire, une culture, une histoire, une conscience, un avenir malgré les soubresauts politiciens et communautaires. Mais qu’est-ce que l’on dit en affirmant, comme je le fais, en douce, cette vérité qui avilit chaque jour nos politiques ? Qu’est-ce qui est en train  de se tramer ? La haine du politique ?               

La Foi contre l’Ignorance ?            C’est trop peu dire. Le mépris plutôt, une sorte de condescendance : « ils » n’auraient pas compris ce que les gens ont tellement bien perçu et senti et ressenti et vécu dans leur cœur et leur chair…Ils (elles…) seraient d’abruptes personnages médiatiques roués et calculateurs ignorants des réalités de ce monde : le prix du pétrole, l’économie,  le chômage, la question du vieillissement, la recherche, l’enseignement, la justice.  Oui, il apparaît que « les gens » pensent et vivent bien différemment la crise actuelle que la façon dont leurs représentants politiques semblent le faire. Justement, il y a ce « semble ». Nous entendons presque chaque jour un discours parallèle aux actes posés par les politiques qui chahute pour le moins la confiance morale et même réaliste que « les gens » mettent dans ses représentants. Il y aurait, dit-on, des accords secrets, des préaccords, etc.…Mais qu’est-ce, si ce n’est justement la politique ? Relisons Le Prince de Machiavel et arrêtons de croire que la Cité doit être dirigée par des représentants sincères et émouvants, transparents et sympathiques. Si c’est le cas, la nation rêve d’un conte de Noël mais le Père Noël est mort, nous le savons et il fait partie de notre bonheur de le ressusciter chaque année à la même date, mais cela, c’est une légende, une tradition, un mouvement de l’âme et du cœur, une émotion collective, de la culture…Tandis que cette histoire de crise, est-ce vraiment du même ordre ?            

Une Belgique plus blanc que blanc ?           Nous avons voté. Nous avons exercé un droit très chichement distribué dans le monde et soudain, nous voudrions, comme dans ces pays malmenés par la violence et le déni de citoyenneté, nous voudrions user de la rue pour contester notre vote. ? Non, me direz-vous, jamais nous n’avons demandé cela.  Est-ce vraiment le cas ? Du Nord au Sud, dans le même pays, nous avons voté majoritairement pour un changement de politique qui impliquait ces questions territoriales et communautaires. Nous le savions, Et si ce n’était pas le cas, nous n’avons qu’à nous en mordre les doigts…en manifestant. Un référendum ? C’est un outil politique légitime qui n’est pas prévu dans la Constitution. Nous voudrions donc, au-dessus des partis, au-delà de nos votes, faire un coup d’état populaire qui renverserait le résultat des urnes ? Je ne le pense pas. Mais de quoi s’agit-il alors ? D’une sorte de Marche blanche pour la Belgique ? Même si elle est en tricolore ou en berne ? S’agirait-il encore d’un rassemblement devant la disparition,  la perte, le deuil à faire, le tragique, le néant ? Je le pense. La dimension festive de ces manifestations ne peut faire oublier le discours rassembleur autour de l’idée centrale « nous aimons la Belgique ensemble » et eux, « ils, elles » ne l’aimeraient pas suffisamment puisqu’il, elles la mettent en péril.  Pas si simple. Les politiques, avec un manque de professionnalisme élémentaire face au caméras, face aux journalistes, ironisent, s’emportent, font des jeux de mots, vont bras dessus, bras dessous au stade, jouent la pièce dans le registre d’un sinistre vaudeville. Les portes claquent mais pas d’amant dans le placard. La farce est vide. La preuve, elle s’est jouée pour BHV dans un système d’entourloupe qui fait braire les uns et hurler les autres. Que pensent les gens ? Je n’en sais rien. Ce que je sais c’est qu’ils constatent le manque de culture politique de la plupart des acteurs de cette pièce. Je veux dire que lorsqu’on joue dans le consensus et le compromis, il s’agit de ne pas lever un mur de fausse indignation de part et d’autre pour mieux camoufler un manque de vision, une incertitude politique majeure, des propos incohérents et surtout, s’ils se mettaient réellement à ce niveau, une sorte d’insensibilité que je n’espère pas rédhibitoire à l’angoisse d’une partie de la nation. L’angoisse n’est pas loin  du délire et le délire dans les histoires nationales se termine toujours mal.         

Psycho-citoyenneté…             La nation serait-elle au-dessus de ses représentants ? C’est une question cruciale dans le processus démocratique. Comment peut-elle contrôler les actes que posent ceux et celles qui ont été élus ? Comment contester ces choix ? A-t-on la possibilité hors la Politique et la Rue de les contester ? Il semble qu’aujourd’hui, de plus en plus, cela passe par une sorte de psychodrame où chacun raconte sa version devant un animateur télé (genre Jean-Luc Delarue l’Obscène) qui serait le Citoyen. Il organise et administre lui-même la représentation toujours à l’aune d’une sincérité et d’une émotion qui agglomérerait dans le même mouvement la vérité (nous avons raison puisque nous souffrons) et la dignité (ou l’honneur aurait-on dit du temps de Racine jusqu’à la moitié du 20ème siècle), puisque nous disons ce que nous sentons et souffrons vraiment. Et il va sans dire que nous souffrances sont les seules légitimes…  Maintenant, que les Flamands souhaitent redécouper le paysage de la Belgique, je n’en doute pas, qu’ils veulent mieux « gérer », comme ils disent l’entreprise Belgique, je n’en doute pas, ils se sont assez exprimés, de tous les bords, à ce propos. Mais qu’ils veulent la disparition de la Belgique, je n’en n’ai ni la preuve, ni la conviction quand on lit la presse flamande par exemple. Ces positions de “soldes Fin de séries” s’expriment du côté des extrêmes qui sont entendues avec la même extrême surdité…de notre côté. La politique, encore et toujours la politique même avec des représentants sans panache, sans culture de notre politique nationale, sans vision, sans énergie enthousiasmante (enthousiasme, du grec, “être porté par l’énergie des dieux”).            

Emouvant, toujours émouvant.          Alors, comment faire pour réagir, s’exprimer (ce qui ne sert plus vraiment à grand-chose aujourd’hui puisque tout est fait pour que l’on puisse s’exprimer sans aucune conséquence. L’expression pour l’expression, dans une sorte de jeu infini) ?  Chacun trouvera sa voix, et je l’espère, aussi, les politiques, non dans une soudaine sensibilité nouvelle, mais dans une conscience et une intelligence nouvelle, loin  de la pression de « l’Emocratie », qui serait la tyrannie de l’émotion. Et pour que cette voix soit démocratique, elle doit pouvoir affronter aussi la frustration de certains ou la violence verbale des autres, autrement dit, résister, au nom d’une réalité majeure, celle du vivre ensemble dans la Loi et la Culture.            

Le blanc ou les Lumières ?            Récemment, j’animais un atelier littéraire autour du dernier livre du Prix Nobel de littérature portugaise, José Saramago. Il s’agissait de La Lucidité (2). L’auteur imagine une fable où les Citoyens soudain se mettent à voter blanc. Pourquoi ? Sans raison apparente, juste pour exercer un droit, manifester un choix. Et la Cité s’organise avec les uns et les autres tant bien que mal, mais assez bien finalement. Et les Politiques ? Ils sont gelés d’angoisse, là-haut, sans reconnaissance, sans liens avec la Cité blanche, abandonnés à leurs illusions mais aussi les mains libres, délivrés du contrôle, abandonnés à une possible hubris, disaient les grecs, c’est-à-dire à la démesure…Est-ce de cela que nous rêvons dans cette nouvelle crise de la fusion apolitique ? J’espère que non.       

Daniel Simon,          

 11 novembre 2007     

 (1)   Le sexe et l’effroi, Pascal Quignard, Gallimard, 1999, Paris.      

(2)   La lucidité, José Saramago, éditions du Seuil, Paris, 2006. Egalement en folio.      

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